Lors d'un séminaire international sur la réhabilitation du matériel ancien de transport ferroviaire organisé par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane a indiqué, samedi à Alger, que la stratégie de développement du secteur vise à aller vers la fabrication de matériel de transport ferroviaire. "Nous espérons à l'avenir aller graduellement vers la fabrication locale, qui est l'une des priorités des pouvoirs publics", a affirmé M. Zaâlane. La conjoncture économique internationale et nationale nécessite la mise en place de politiques "efficaces" fondées sur des solutions nationales en vue de rationaliser les dépenses à travers des investissements à moindre coût, tout en garantissant la qualité requise, a-t-il déclaré. Le ministre a souligné, dans ce sens, la stratégie de la SNTF visant la réhabilitation de l'ancien matériel en faisant appel à une main-d'œuvre algérienne, ce qui permet d'économiser d'importants montants en devise forte. Ce processus sera renforcé par le lancement de la fabrication locale du matériel de transport ferroviaire à travers la création d'un tissu de sous-traitance composé de petites et moyennes entreprises pour la productions des composants, a précisé M. Zaâlane. Par ailleurs, le directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah a fait savoir que le prochain train, réceptionné dans le cadre du programme d'acquisition de 17 trains français "Coradia", sera entièrement équipé de câbles de fabrication nationale. M. Bendjaballah a indiqué à la presse, en marge du séminaire, que grâce aux jeunes qu'elle a formés et en partenariat avec des partenaires étrangers, la SNTF est désormais apte à intégrer plusieurs composants à l'image du cuir, du verre, des câbles et quelques installations électriques. Le taux d'intégration nationale des trains montés en Algérie est de 30% à 40%, a-t-il précisé dans ce sens. Organisé par la SNTF en collaboration avec l'Union internationale des chemins de fer (UIC zone Afrique), le séminaire a pour objectif l'échange des expériences au tour du thème de la réhabilitation du matériel ancien comme solution économique fiable pour la modernisation et l'optimisation du parc roulant. Dans son allocution d'ouverture, M. Zaâlane a estimé que le thème retenu "revêt une importance capitale pour les compagnies de transport ferroviaire et les économies de nos pays". Rappelant le caractère "sensible et vital du secteur des transports dans la vie socioéconomique de tout pays", M. Zaâlane a indiqué que c'est également "un outil efficace pour la réalisation de l'équilibre régional et du développement de l'activité économique, commerciale et tertiaire". Le ministre a mis en avant, dans son allocution, le programme d'investissement "d'envergure" initié par le pays dans le domaine du transport ferroviaire au vu de ses caractéristiques et avantages, notamment ses capacités importantes de transport de personnes et de marchandises à coûts réduits et sa contribution dans la réduction de la pollution. Ce programme mise sur la modernisation, l'extension, le dédoublement et l'électrification du réseau exploité en sus de l'introduction d'un système moderne de signalisation et de communication, poursuit le ministre, assurant que ces efforts permettront de porter le réseau ferroviaire de 4.200 km actuellement, à près de 6.300 km à court terme et à 12.500 km à moyen terme. Il a rappelé, dans ce sens, que le réseau national ne dépassait pas les 1900 km en 1999. Parallèlement à ces efforts, la SNTF a lancé une opération de réhabilitation et de modernisation de son matériel au niveau de ses ateliers avec une main-d'œuvre algérienne, ainsi qu'un renouvellement et un renforcement de son parc à travers l'acquisition de nouveaux moyens de traction conformes aux normes internationales dans le but d'améliorer ses services et augmenter sa part de marché, a ajouté M. Zaâlane. Ce séminaire qui coïncide avec la tenue de la 34ème session du Comité des transports ferroviaires maghrébins (CFTM) est une opportunité pour "s'enquérir des nouvelles technologies en matière de modernisation du matériel, échanger les expériences et les bonnes pratiques entre les réseaux des transports ferroviaires maghrébins et africains ce qui permettra de renforcer la complémentarité économique au niveau régional et territorial et de disposer d'une vision prospective des enjeux et défis majeurs dans ce domaine", a conclu le ministre.
La SNTF renforcera ses grandes lignes Quant à lui, le directeur général de la SNTF, a indiqué que l'entreprise compte renforcer les grandes lignes par ses anciens trains réhabilités, et ce, à raison d'un train réhabilité mensuellement, à partir du mois en cours. "Nous allons réintroduire sur le réseau ferroviaire nos trains réhabilités à raison d'un train chaque mois, à partir du mois de mars. Ces trains seront destinés aux grandes lignes, le prochain renforcera la ligne Alger-Constantine", a expliqué M. Bendjaballah. La SNTF avait déjà introduit en janvier dernier son premier train réhabilité sur la ligne Alger-Oran, a-t-il poursuivi. La première phase du programme actuel du développement de la SNTF, entamé en 2011, prévoit la modernisation et la réhabilitation de 202 trains avec de la main-d'œuvre algérienne, ce qui permettra d'économiser près de 30% par rapport au coût d'achat, selon les précisions du directeur général. Quant à la deuxième phase qui s'étalera jusqu'à 2025, il est prévu également de réhabiliter 10 locomotives diesel-électrique de type GEII. Il s'agit d'un choix "stratégique" pour la SNTF qui constitue une alternative à l'achat de matériel neuf, selon M. Bendjaballah soulignant qu'un train modernisé peut offrir les mêmes standards qu'un train neuf. La réhabilitation permet aussi d'accroître la valeur du matériel ancien et de faire face aux problèmes liés à l'obsolescence technologique et à la hausse de la consommation énergétique de la flotte vieillissante. D'après les chiffres avancés lors du séminaire, la moyenne d'âge des voitures de trains de la SNTF est de 36 ans, tandis qu'elle dépasse les 39 ans pour les wagons. D'un coût de plus de huit (8) milliards DA, ce programme s'inscrit au titre des efforts de redressement et de la reprise du trafic de la SNTF et aussi pour répondre et prendre en charge la forte demande de la clientèle de la SNTF, a expliqué, pour sa part le ministre, tout en indiquant ,"notre objectif est d'atteindre 60 millions de voyageurs ainsi que 17 millions de tonnes de fret/an à partir de 2021". Le directeur général de la SNTF a annoncé, par ailleurs, le lancement prochain de la ligne de banlieue Alger-Aéroport Houari Boumediène, à raison d'un train chaque heure. La société compte également, dans le cadre de sa prochaine phase de son plan de développement, d'acquérir de nouveaux trains à grande vitesse avoisinant 220km/heure. Le cahier de charges pour les appels d'offres en relation sont fin prêts, a-t-il noté. Interrogé sur la ligne Alger-Tunis, il a imputé le report de sa réouverture à des problématiques techniques, du fait que la SNTF n'a pas pu arriver à une durée "raisonnable" du voyage. "Pour des raisons techniques, nous avons reporté le lancement de cette ligne, et préféré se consacrer plutôt sur d'autres priorités", a-t-il déclaré Le parc roulant de la SNTF compte 258 engins de lignes, 47 engins de manœuvre, 17 autorails, 64 automotrices, 10.129 wagons, 380 voitures.
Mise en service commercialE du 1e train Coradia Algérie Auparavant, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane a procédé vendredi à la mise en service commerciale du premier train Coradia Algérie ainsi qu'à l'inauguration de la nouvelle gare ferroviaire Agha, dédiée aux grandes lignes qui seront desservies par les trains Coradia. Accompagné du Directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), Yacine Bendjaballah et du vice-président sénior pour la région Moyen Orient & Afrique auprès d'Alstom, Didier Pfleger. Interrogé lors d'un point de presse sur les tarifs appliqués, M. Zaâlane a indiqué que pour ce qui est de la ligne Alger-Oran, le prix sera de 2.000 DA pour la première classe, avec un repas offert alors qu'il sera de 1.700 DA pour la deuxième classe avec également un repas offert. Le ministre a tenu à signaler que la livraison du reste des trains, au nombre de 17 se fera dans le courant de l'année 2018. Il a, à ce titre, rappelé la réception, le 01 mars courant de deux autres trains Coradia. Pour rappel, en juillet 2015, la SNTF avait attribué à Alstom un contrat pour la livraison de 17 trains Coradia polyvalents. Ces trains relieront, entre autres, Alger aux villes d'Oran, Annaba, Constantine et Béchar. A noter que Coradia est un train de grandes lignes polyvalent bi-mode (diesel et électrique 25 kv) qui peut circuler à une vitesse de 160 km/h. D'une longueur totale de 110 mètres, le train est composé de six voitures dotées d'une capacité totale de 254 sièges dont 60 en première classe. Il dispose également d'un plancher bas facilitant l'accès et le déplacement à bord en particulier pour les personnes à mobilité réduite. Son aménagement s'inscrit dans les derniers développements engagés par la SNTF et permettent d'offrir un confort optimum de voyage. Ainsi, M. Zaâlane a saisi cette occasion pour mettre l'accent sur l'importance de préserver ces acquis. D'où, selon lui, l'impératif de lancer davantage de campagnes de sensibilisation. Le ministre a également mis l'accent sur les efforts consentis par les pouvoirs publics, dans le cadre des différents programmes quinquennaux, et ce, pour relancer le secteur ferroviaire. M. Zaâlane est également revenu sur le programme de suppression des passages à niveau tant sur la rocade Nord que sur celle des Hauts-Plateaux et des autres dessertes. Il a, à ce titre, fait savoir que pour la rocade Nord, il a été identifié 78 passages à niveau dont 24 points vont être supprimés et remplacés par des passages supérieurs ou des trémies. Concernant le reste des passages à niveau, il sera procédé à leur suppression en fonction des priorités qui seront fixées par l'exploitant du réseau ferré national. Dans ce cadre, dix (10) passages à niveau ont déjà été identifiés et seront également supprimés pour les remplacer par des passages supérieurs ou des trémies. Pour sa part, le premier responsable de la SNTF a mis l'accent sur l'impératif de la sensibilisation pour inculquer la culture du respect du train, et ce, dans le but de réduire les actes de malveillance particulièrement les phénomènes de jet de pierres, une situation qui peut, selon lui, endommager le matériel voire le détruire. A signaler qu'en vue de vulgariser cette culture, la SNTF prévoit de lancer une vaste campagne de sensibilisation, dont les dernières retouches sont en cours. A noter par ailleurs que la nouvelle gare ferroviaire Agha, destinée pour les grandes lignes, s'étend sur une superficie de 726 m2. Cette infrastructure a été réalisée, pour un coût de 170 millions de DA, par l'Entreprise publique Rail Electr SPA en 77 jours, alors que le délai initial de réalisation était de 90 jours.