Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a réaffirmé que le peuple sahraoui était prêt à la lutte armée pour recouvrer sa souveraineté sur l'ensemble de ses territoires, appelant la communauté internationale à hâter la mise en œuvre de la résolution 2351 du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Front Polisario prend note des développements en cours au niveau des Nations Unies et des efforts de l'envoyé onusien, Horst Kohler, pour la relance du processus de négociations directes entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, a indiqué l'agence de presse sahraouie (SPS) citant M. Ghali qui prononçait une allocution à la clôture des travaux de la rencontre des secrétaires et mouhafidine du Front Polisario dans les territoire sahraouis libérés. Le président sahraoui a en outre appelé la communauté internationale à hâter la mise en œuvre de la résolution 2351 du Conseil de sécurité, rappelant que celle-ci avait été adoptée en avril 2017 dans le sillage de la forte mobilisation du peuple sahraoui en réaction à la violation par le Maroc du cessez-le-feu dans la zone tampon d'El Guerguerate. Une mobilisation qui a montré que "le peuple sahraoui est prêt à la lutte armée" pour imposer ses choix nationaux, a-t-il soutenu. M. Ghali a réaffirmé la détermination du Front Polisario à "poursuivre la lutte de libération jusqu'au recouvrement par la RASD de sa souveraineté sur tout son territoire national".
L'arrêt de la CJUE, un échec cuisant pour l'ennemi Le Président sahraoui a estimé que l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) rendu le 27 février 2018 était "un échec cuisant pour l'ennemi et ses plans", indiquant que cette décision jette de nouveaux ponts en Europe et ailleurs pour davantage d'acquis qui devraient "préserver le droit indéfectible de notre peuple à l'autodétermination et à la souveraineté nationale sur ses ressources naturelles". "L'arrêt de la CJUE vient en concomitance avec la célébration du 42e anniversaire de la République arabe sahraouie démocratique (RASD)" a déclaré M. Ghali rappelant que l'arrêt "a jugé invalide l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne (UE) incluant les eaux territoriales du Sahara Occidental qui ne relève pas de la souveraineté marocaine". Le chef de l'Etat sahraoui a indiqué que cette décision représentait "une victoire historique nécessitant la conjugaison de tous les efforts afin d'assurer sa mise en œuvre pour mettre en échec toute tentative visant à la contourner. En outre, le président sahraoui a saisi cette occasion pour saluer le soutien de l'Armée de libération sahraouie, toujours en état d'alerte pour faire face à toute menace. Il a exprimé, par ailleurs, sa solidarité avec tous les détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik, les étudiants, M'barek Daoudi et Yahia Mohamed El-Hafed Iza. "Nous sommes tous appelés à œuvrer fortement tant à intérieur qu'à l'extérieur en collaboration avec tous les militants de la liberté et de la justice dans le monde à la libération de tous les détenus et à relancer l'Intifada", a dit M. Ghali. Le président sahraoui a adressé ses vœux à la femme sahraouie à l'occasion de la journée internationale de la femme, pour son courage et ses sacrifices ainsi que sa contribution à l'édification et la gestion des institutions sahraouies.
Appel à empêcher la tenue du forum Crans Montana à Dakhla D'autre part, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, a appelé l'Union africaine (UA) à intervenir auprès des autorités marocaines afin d'annuler la tenue de la prochaine édition du forum Crans Montana prévue du 15 au 20 mars dans la ville de Dakhla occupée afin d'"éviter toute escalade dans la région". "Nous vous demandons d'intervenir d'urgence pour convaincre le Maroc, en tant que membre de l'Union africaine, de s'abstenir d'organiser ce forum dans la ville occupée de Dakhla (Sahara occidental), afin d'éviter toute escalade dans la région", a écrit le président sahraoui dans une lettre adressée au président rwandais, Paul Kagame, président en exercice de l'UA. Le président Ghali a exprimé la "condamnation ferme" de cette violation flagrante de l'Acte constitutif de l'Union africaine, la qualifiant d'"acte provocateur" devant saper la mise en œuvre des décisions de l'UA et les efforts de la communauté internationale pour la paix dans cette région à travers le parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental. Le président sahraoui a appelé l'UA à prendre "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la mise en œuvre de la résolution du Sommet Africain concernant le conflit du Sahara Occidental, notamment en ce qui concerne l'organisation de cet évènement "illégal" dans la dernière colonie en Afrique. En janvier dernier, lors du dernier Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenu à Addis-Abeba, les appels pour la mise en oeuvre de la déclaration adoptée à sa 24e session tenue à Addis-Abeba en janvier 2015, concernant le Forum Crans Montana, organisation basée en Suisse, ont été réitérés afin de s'abstenir d'organiser des sessions dans la ville de Dakhla, au Sahara occidental occupé. Un appel a également été lancé aux Etats membres et aux organisations de la société civile africaine et d'autres personnes intéressées à boycotter le prochain forum qui se tiendra du 15 au 20 Mars, 2018. En adhérant à l'Acte constitutif de l'UA, ses autres conventions et traités, le Maroc s'est formellement engagé à respecter les principes et objectifs de l'Union africaine, notamment l'article 3: "Promotion de la paix, sécurité et stabilité dans le continent", les frontières existants au jour de l'indépendance et la menace ou l'usage de la force entre les Etats membres, a souligné le président de la République arabe sahraouie démocratique.