Au mépris des résolutions des Nations unies, de l'opinion internationale et de surcroît du premier concerné, le peuple sahraoui lui-même. Le mépris. C'est bien là le mot qui qualifie le mieux la lettre adressée au SG de l'ONU Antonio Gutarres par le roi du Maroc, Mohamed VI. N'a-t-il pas encore osé plaider et hausser le ton pour dire que : " L'Algérie a une responsabilité flagrante. L'Algérie finance, l'Algérie abrite, l'Algérie arme, l'Algérie soutient diplomatiquement le Polisario ", a-t-il tonné. Dans une totale fuite en avant afin que perdure la colonisation du Sahara occidental et le refus de la " liberté " aux Sahraouis, le Maroc se cache derrière l'Algérie qu'il tient à ce qu'elle s'implique dans ce conflit. " le Maroc a demandé et demande toujours que l'Algérie puisse participer au processus politique, que l'Algérie puisse assumer une responsabilité pleine dans la recherche de la solution et que l'Algérie puisse jouer un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse et l'évolution de ce différend régional ",lit-on dans la lettre adressée par le monarque marocain à SG de l'ONU, Antonio Gutarres et qui lui a été remise mercredi dernier par le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. En effet, l'Algérie reste la cible principale des autorités marocaines qui " cartonnent " à chaque moment pour amener l'Algérie à renoncer à son engagement pour la décolonisation du Sahara occidental. N'est-il pas opportun de rappeler que l'Algérie, dans le prolongement de l'action menée ces deux dernières décennies par le Président Abdelaziz Bouteflika dans son environnement régional, est décidée à poursuivre ses efforts de promotion de la paix, de la stabilité et de la coopération dans la région du Maghreb, de la Méditerranée, la zone sahélo-saharienne, en Afrique et dans le Monde arabe. Dans son environnement immédiat et bien au-delà, la diplomatie de l'Algérie continue à privilégier la recherche d'un règlement pacifique du conflit entre le Maroc et le Front Polisario et les autres crises qui mettent en péril la paix et la sécurité régionales et internationales, à travers le dialogue inclusif. Dans cette voie, fidèle à son histoire et à ses engagements, elle continuera à se tenir aux côtés du peuple sahraoui, elle continuera à soutenir sa juste cause pour l'exercice de son droit indéniable à l'autodétermination conformément à la Charte et aux résolutions pénitentes des Nations unies. C'est dire que la lettre adressée par le roi Mohamed VI au SG de l'ONU, Antonio Gutarres et qui dévoile l'adversité du Maroc envers l'Algérie, le refus total au peuple du Sahara occidental de se libérer du joug colonial qui lui est imposé depuis plus de quatre décennies est un message complètement illogique, intenable. Invoquer la responsabilité de l'Algérie dans cette aventure, c'est persister à mener cette colonisation à son terme dont seuls l'impérialisme, et le terrorisme profiteraient. Un problème aussi grave qui risque d'embraser l'ensemble de la région. Et c'est là peut-être le rêve marocain, c'est aussi le sens de la menace brandie par Mohamed VI dans son message dans lequel il invoque l'Algérie comme partie responsable de cette guerre. ; le monarque oublie-t-il un moment que l'Algérie a été le premier pays à reconnaître la République arabe sahraouie démocratique. Qu'elle a toujours précisé ses positions sur la question concernant la décolonisation de ce territoire, son soutien à la cause de libération nationale du peuple sahraoui. Un engagement total et sans réserves. C'est une question de principe. " La question du Sahara occidental est une question de décolonisation, comme ce fut le cas pour l'Algérie durant la lutte pour son indépendance ", a déclaré jeudi à l'APS, ajoutant que " la question sahraouie est reconnue comme telle par les Nations unies, depuis l'inscription de ce territoire dans la liste des territoires non autonomes en 1963 ". Réagissant aux dernières déclarations du ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita concernant le soutien de l'Algérie au Front Polisario ainsi que sur l'implication qu'il estime devoir être celle de l'Algérie dans le processus de règlement, la source autorisée rappelle que " l'Algérie a un devoir de solidarité à l'égard du peuple sahraoui pour l'exercice de ses droits légitimes, tout comme le peuple algérien a bénéficié de la solidarité de ses frères marocains durant sa lutte pour son indépendance ". A ce sujet, la même source rappelle en ce qui concerne précisément l'attitude du Maroc à vouloir impliquer l'Algérie dans les négociations sur la question du Sahara occidental que : " Le soutien de l'Algérie au peuple sahraoui et à son représentant légitime, le Front Polisario, ne signifie aucunement qu'elle devra être impliquée dans ces négociations ", ajoutant qu'" Il était impensable que dans le cas de l'Algérie combattante, on aurait demandé au Maroc, ou à la Tunisie, de négocier l'indépendance de l'Algérie avec la France ". Aussi, l'Algérie se dit continuer à soutenir résolument et à accompagner de bonne foi les efforts du SG de l'ONU et son envoyé personnel. Horst Köhler, visant à parvenir à une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental fondée sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation et à la légalité internationale. La position de l'Algérie en ce qui concerne la question du Sahara occidental a été relayée par le Département américain qui a exprimé mardi, son engagement en faveur des efforts menés par les Nations-unies en vue d'un règlement pacifique du conflit du Sahara occidental. " Les Etats-Unis, pour parvenir à une solution politique, pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit de longue date au Sahara occidental ", a déclaré la porte-parole du Département d'Etat, Heather Nauert, à l'issue d'un entretien entre le secrétaire d'Etat par intérim, John Sullivan, et le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita. Les Etats-Unis alliés de toujours du Maroc viennent ainsi de s'exprimer sur le conflit du Sahara occidental en faveur du droit international. A présent, pour les Nations unies, il s'agira d'identifier les problèmes, d'éprouver les obstacles et de déblayer, autant que besoin le terrain en prévision de négociations futures entre le Front Polisario et le Maroc. En effet, jusqu'ici les résultats spectaculaires, sinon tangibles, il n'y en a point eu. Les problèmes de fond demeurent et le Maroc a feint d'ignorer les résolutions des Nations unies. Il semble vouloir trop facilement passer la solution pacifique de la question du Sahara occidental par pertes et profits et tourner la page du droit d'autodétermination du peuple sahraoui au profit d'une colonisation durable de ce territoire. Mais la substance est restée la même du côté du palais royal qui s'en tient plus que jamais à la fiction confortable de son plan d'autonomie dans un conflit qui met en péril la paix dans la région nord-ouest de l'Afrique.