Alger rappelle que "la question sahraouie est reconnue comme telle par les Nations unies, depuis l'inscription de ce territoire dans la liste des territoires non autonomes en 1963". L'Algérie a réaffirmé, en réponse aux déclarations du chef de la diplomatie marocaine à l'ONU, sa position de soutien à la cause sahraouie, mais elle rejette catégoriquement son implication dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le soutien de l'Algérie au peuple sahraoui et à son représentant légitime, le Front Polisario, ne signifie aucunement qu'elle devrait être impliquée dans ces négociations", a affirmé Alger, expliquant qu'"il était impensable que dans le cas de l'Algérie combattante, on aurait demandé au Maroc, ou à la Tunisie, de négocier l'indépendance de l'Algérie avec la France". En effet et en réaction aux dernières déclarations du ministre des Affaires étrangères marocain, Nacer Bourita, concernant le soutien de l'Algérie au Front Polisario ainsi que sur l'implication qu'il estime devoir être celle de l'Algérie dans le processus de règlement du conflit, une source autorisée du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'APS que "la question du Sahara occidental est une question de décolonisation, comme ce fut le cas pour l'Algérie durant la lutte pour son indépendance", ajoutant que "la question sahraouie est reconnue comme telle par les Nations unies, depuis l'inscription de ce territoire dans la liste des territoires non autonomes en 1963". Cette même source a souligné également que "l'Algérie a un devoir de solidarité à l'égard du peuple sahraoui pour l'exercice de ses droits légitimes, tout comme le peuple algérien a bénéficié de la solidarité de ses frères marocains et tunisiens durant sa lutte pour son indépendance". Mercredi, M. Bourita a déclaré à l'ONU que l'Algérie "a une responsabilité flagrante dans ce différend régional". C'est pour cela que le Maroc demande que l'Algérie "prenne une part importante dans le processus politique, assume ses responsabilités dans la recherche d'une solution et joue un rôle à la hauteur de sa responsabilité dans la genèse de ce différend régional". Le conflit du Sahara occidental est une "question de décolonisation (qui) est reconnue comme telle par les Nations unies", a souligné la source autorisée algérienne. Ce pourquoi l'Algérie refuse son implication dans les négociations, au point mort depuis des années. D'ailleurs, dans une déclaration, après la présentation au Conseil de sécurité du "rapport du secrétaire général des Nations unies sur le Sahara occidental", Alger affirme avoir pris acte "avec satisfaction de la volonté du secrétaire général des Nations unies (...) de relancer le processus de négociation et de faciliter des négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, entre les parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara Occidental, qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". Aussi, "l'Algérie continuera à soutenir résolument et à accompagner de bonne foi les efforts du secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel M. Horst Köhler, visant à parvenir à une solution juste et durable du conflit du Sahara occidental fondée sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination, conformément à la doctrine et à la pratique des Nations unies en matière de décolonisation et à la légalité internationale", rappelle la déclaration du MAE. Lyès Menacer