Les cours du pétrole ont terminé en hausse jeudi, après avoir évolué en baisse une partie de la séance, influencés par des perturbations sur un oléoduc en Ecosse et les craintes d'une sortie américaine d'un accord sur le nucléaire iranien. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini à 73,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 26 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de juin a pris 50 cents à 68,43 dollars. "Les perturbations sur un oléoduc en Ecosse et l'atténuation des pertes à Wall Street ont donné de l'élan au marché du pétrole" qui a fini en hausse après avoir évolué en baisse une bonne partie de la matinée, a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group. "Concernant l'oléoduc écossais, il semble toutefois s'agir de perturbations peu élevées et passagères. Mais dans un marché dominé par une forte demande, le moindre accroc sur l'offre a des conséquences sur les prix", a-t-il ajouté. Dans le même temps, à l'approche de la date butoir du 12 mai pour que les Etats-Unis renouvellent l'accord sur le nucléaire iranien et alors que le président Donald Trump ne cache pas sa volonté de se retirer des signataires, "les marchés continuent de suivre avec nervosité les informations qui proviennent du Moyen Orient", a affirmé Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. L'Iran a averti jeudi qu'il quitterait l'accord sur le nucléaire si le président américain mettait à exécution sa menace de s'en retirer. "Si les sanctions contre l'Iran font leur retour, cela pourrait influencer l'Opep pour sa décision de juin", ont commenté les analystes du courtier Sucden. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses dix partenaires, dont la Russie, pourraient se prononcer lors d'une réunion fin juin à Vienne sur le renouvellement de leur accord sur la baisse de production, qui vise à rééquilibrer le marché et est actuellement prévu pour durer jusqu'à fin 2018. Concernant l'Opep, "des données pour le mois d'avril font état d'une production de 32 millions de barils par jour, soit un recul de 500 000 barils par rapport au mois dernier", ce qui a également pu soutenir les prix, a indiqué M. Flynn. Dans ce contexte, le rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) publié mercredi, montrant une forte hausse des stocks de brut américains et la montée de la production de brut à un nouveau record de 10,62 millions de barils par jour en moyenne, ont eu moins d'effet sur les prix que n'auraient pu l'anticiper les analystes.
Recul en Asie Les cours du pétrole reculaient jeudi en Asie, sous l'effet des données sur une production américaine et des stocks américains en hausse. Vers 04h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, perdait 10 cents à 67,83 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison juillet, reculait de 19 cents à 73,17 dollars. Selon l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), les stocks de brut ont fortement avancé, de 6,2 millions, de barils pour la semaine terminée le 27 avril. La production américaine a atteint un dixième record historique de suite avec 10,62 millions de barils par jour. "Les cours ont vacillé lorsque l'EIA a annoncé une hausse plus importante qu'attendue des stocks américains", a déclaré Stephen Innes, analyste chez Oanda. "Mais les investisseurs optimistes se sont consolés avec la menace du FMI d'expulser le Venezuela, ce qui pourrait sonner le glas de l'industrie pétrolière vénézuélienne". Les cours avaient légèrement grimpé mercredi malgré le rapport américain.
Forte hausse des stocks US Les stocks de pétrole brut ont fortement augmenté aux Etats-Unis la semaine dernière, tandis que la production américaine a atteint un dixième record de suite, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA). Lors de la semaine achevée le 27 avril, les réserves commerciales de brut ont bondi de 6,2 millions de barils pour s'établir à 436,0 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg prévoyaient une hausse plus modeste de 1,23 million de barils. Elles s'inscrivent toutefois en baisse de 17,4% par rapport à la même époque l'an dernier et restent dans le bas de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Egalement scrutés puisqu'ils servent de référence à la cotation du pétrole à New York, les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) ont également augmenté, de 400 000 barils à 35,8 millions de barils. Les réserves d'essence ont, elles, augmenté, de 1,2 million de barils contrairement aux prévisions des analystes qui s'attendaient à un repli de 500 000 barils. Elles sont en repli de 1,3% par rapport à leur niveau d'il y a un an et se maintiennent dans la partie haute de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. Les stocks d'autres produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont en revanche baissé, de 3,9 millions de barils, soit bien davantage que le repli de 1,5 million prévu. Ils sont en recul de 21,0% par rapport à leur niveau à la même époque en 2017 et demeurent dans la partie basse de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. La production de brut, a affiché sa dixième semaine de record de suite depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983, les Etats-Unis extrayant en moyenne 10,62 millions de barils par jour (mbj) contre 10,59 mbj la semaine précédente. Parallèlement la cadence des raffineries a progressé, celles-ci ayant fonctionné à 91,1% de leurs capacités contre 90,8% la semaine précédente. Les exportations américaines ont un peu reculé à 2,1 mbj envoyés à l'étranger une semaine après avoir atteint un nouveau pic historique depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées par l'EIA en 1991, avec 2,3 mbj. Les importations ont quant à elles augmenté, à 8,55 mbj. Du côté de la demande, les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 20,1 mbj de produits raffinés au cours des quatre dernières semaines, une progression de 2,7% par rapport à la même période de l'an dernier. La demande d'essence a augmenté de 1,2% quand celle des autres produits distillés a avancé de 0,1%. Le prix du pétrole américain, qui évoluait près de l'équilibre avant la publication de ce rapport, a connu quelques soubresauts à la baisse puis à la hausse après sa diffusion et prenait vers 15H10 GMT 4 cents à 67,29 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).