Adoptée au mois de décembre dernier, à New York, sur proposition de l'Algérie, le monde s'apprête à célébrer, ce mercredi et pour la première fois, la "Journée internationale du vivre-ensemble et en paix, célébrée désormais le 16 mai de chaque année. Invité de l'émission "Dhaif Essabah" de la chaîne 1de la Radio algérienne, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, rappelle que l'opinion internationale reconnaît, aujourd'hui, les efforts consentis par le Président Abdelaziz Bouteflika, d'instaurer la paix et la sécurité, "rendues possible grâce à la politique de la Réconciliation nationale". Il souligne le désir des Algériens de vivre et d'agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un environnement viable reposant sur la paix, la solidarité et l'harmonie. Le ministre invite, d'autre part, les Etats à agir en faveur de la réconciliation afin, dit-il, de contribuer à la paix et au développement durable et d'inciter les êtres humains au pardon et à la compassion. L'Invité a rappelé le rôle important du président Bouteflika dans le processus de paix au Mali en engageant plusieurs rounds de pourparlers et de négociations avec les différents mouvements maliens en conflit qui ont abouti à un accord de paix, appelé Accord d'Alger, signé en 2015. Enfin, le ministre indique qu'un programme riche et varié est mis en œuvre, pour la célébration de cette journée, par les autorités publiques en vue de promouvoir les valeurs de la culture de la paix et de la réconciliation dans notre pays.
Une initiative algérienne pour la promotion de la culture de la paix L'Algérie célébrera le 16 mai la première édition de "la Journée internationale du vivre-ensemble en paix", un évènement dont la consécration au niveau mondial est le fruit d'une initiative algérienne, puisée de sa propre expérience et tendant à la promotion de la culture de la paix et de la Réconciliation nationale. En effet, ce projet avait été formulé, en 2014 lors d'un congrès à Oran, par l'Association internationale soufie alawia (AISA), une ONG affiliée à l'Association Cheikh el Alawi pour la culture et l'éducation soufies, basée à Mostaganem. Il a été ensuite adopté par consensus par les pays membres de l'Organisation des Nations unies (ONU) en décembre dernier (Résolution 72/130 de l'Assemblée générale). Son objectif est une "mobilisation continue des efforts déployés par la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l'inclusion, de la compréhension et de la fraternité". L'institution de cette journée reflète "la réussite du travail accompli par la diplomatie algérienne qui a obtenu l'adhésion de l'ensemble des pays", s'est félicité Cheikh Khaled Bentounès, président d'honneur de l'AISA, La résolution 72/130 de l'Assemblée générale de l'organisation des Nations unies a proclamé le 16 mai Journée internationale du vivre-ensemble en paix en tant que "moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l'inclusion, de la compréhension et de la solidarité". Cette journée est "l'occasion pour tous d'exprimer le désir profond de vivre et d'agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l'harmonie". Le texte de la résolution invite tous les Etats membres, les organismes des Nations unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les particuliers, à célébrer la Journée internationale du vivre-ensemble en paix "dans le respect de la culture et d'autres particularités ou coutumes locales, nationales et régionales, y compris en prenant des initiatives éducatives et en menant des activités de sensibilisation". Il invite, également, tous les Etats membres à "continuer d'agir en faveur de la réconciliation afin de contribuer à la paix et au développement durable, notamment en collaborant avec les communautés religieuses et leurs dirigeants, ainsi qu'avec d'autres parties prenantes, en prenant des mesures de réconciliation et de solidarité et en incitant les êtres humains au pardon et à la compassion". L'Assemblée générale de l'ONU a chargé l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) de coordonner, avec d'autres institutions spécialisées, la célébration de cette journée à travers tous les pays, en les exhortant à promouvoir la culture de la paix et de la réconciliation et à s'inspirer de l'expérience algérienne. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait pris, en 2005, l'initiative de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, massivement plébiscitée par le peuple algérien lors d'un référendum et qui a permis de mettre un terme à la tragédie nationale qui avait fait durant les années 90 quelque 200.000 victimes. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui faisait suite à la loi sur la Concorde civile, adoptée également par référendum en 1999, avait permis de rétablir la paix, la sécurité et la stabilité après une décennie de violence terroriste et de relancer le processus de développement économique et social. Les valeurs de paix et de réconciliation nationale ont été consacrées dans la Constitution révisée en 2016. Evoquant l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et sur la déradicalisation dans des forums internationaux, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué que l'Algérie promeut "les valeurs et principes encourageant le vivre-ensemble en paix à travers la réconciliation, le pardon, la tolérance, la valorisation de la différence, le respect mutuel, l'inclusion, la compréhension, la solidarité, le dialogue, la négociation et le rejet de la violence". La démarche de l'Algérie a également intégré la réhabilitation et la réappropriation de son histoire et de son identité nationale dans leur triple dimension amazighe, arabe et musulmane, en faisant notamment de tamazight une langue nationale et officielle au côté de la langue arabe, et de Yennayer, célébré depuis des millénaires dans l'ensemble des campagnes algériennes, une fête nationale. Lors de sa participation à la 204e session du Conseil exécutif de l'UNESCO, M. Messahel a rappelé que l'Algérie était un pays "de confluence et de convergence de vues", citant le rôle de Saint Augustin, un homme de paix qui a marqué l'Eglise, et de celui de l'Emir Abdelkader dans la protection des chrétiens d'Orient en Syrie. Il a appelé à cette occasion à faire de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix "une dynamique de paix et de tolérance ".
Résolution de l'ONU La résolution 72/130 de l'Assemblée générale de l'organisation des Nations unies a proclamé le 16 mai Journée internationale du vivre-ensemble en paix en tant que "moyen de mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l'inclusion, de la compréhension et de la solidarité". Cette journée est "l'occasion pour tous d'exprimer le désir profond de vivre et d'agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l'harmonie". Le texte de la résolution invite tous les Etats membres, les organismes des Nations unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, y compris les organisations non gouvernementales et les particuliers, à célébrer la Journée internationale du vivre-ensemble en paix "dans le respect de la culture et d'autres particularités ou coutumes locales, nationales et régionales, y compris en prenant des initiatives éducatives et en menant des activités de sensibilisation". Il invite, également, tous les Etats membres à "continuer d'agir en faveur de la réconciliation afin de contribuer à la paix et au développement durable, notamment en collaborant avec les communautés religieuses et leurs dirigeants, ainsi qu'avec d'autres parties prenantes, en prenant des mesures de réconciliation et de solidarité et en incitant les êtres humains au pardon et à la compassion". La résolution prie le secrétaire général de l'ONU de porter la présente résolution à l'attention de tous les Etats membres, des organismes des Nations unies et des autres organisations internationales et régionales, ainsi que de la société civile, dont les particuliers et les organisations non gouvernementales. Elle invite, en outre, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNICEF) à faciliter la célébration de la Journée internationale du vivre-ensemble en paix en collaboration avec d'autres organismes compétents, dans le respect des dispositions de l'annexe de la résolution 1980/67 du Conseil économique et social et note que toutes les activités qui pourraient découler de l'application de la présente résolution devraient être financées au moyen de contributions volontaires.
Endiguer toute tentation extrémiste La prise en charge des victimes de la tragédie nationale, inscrite dans la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, plébiscitée par un referendum populaire en 2005, aura permis d'endiguer les tentations extrémistes et de préserver la cohésion de la société et de son unité. C'est ainsi qu'une série de lois et de décrets ont vu le jour pour une véritable mise en œuvre de cette Charte qui a généré notamment le rétablissement de la paix et de la stabilité dans tout le pays et contribué au renforcement de l`harmonie de la société algérienne. Des milliers de dossiers ont été à cet effet traités dans le cadre de la Concorde civile et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale afin de régulariser toutes les situations en suspens causées par la décennie de terrorisme et de violence, vécue par le pays dans les années 90 du siècle dernier. L`application de la Charte pour la réconciliation nationale a permis dès lors de consolider la cohésion de la nation et son unité et contribué à la prémunir contre toute sorte d'extrémisme et de radicalisme. Un rapport final et global sur les activités de la Cellule d'assistance judiciaire pour l`application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a été remis au mois de septembre 2015 au président de la République Abdelaziz Bouteflika. Le rapport de la cellule présidée par Me Merouane Azzi a présenté des recommandations à la lumière des séances d`écoute menées à travers le territoire national depuis 2006. Ces recommandations concernent, entre autres, la révision de l`indemnisation des victimes du terrorisme, le statut des enfants nés dans les maquis, l`indemnisation des personnes ayant subi des pertes matérielles et économiques durant la période de la tragédie nationale ainsi que ceux qui étaient détenus dans le sud du pays. Les dispositions de cette charte ont touché quatre catégories: les terroristes qui ont choisi la voie de la repentance, les familles de terroristes, les disparus et les travailleurs licenciés en raison de leur implication dans des actes terroristes. Plus de 6.000 autres personnes avaient bénéficié des dispositions de la Concorde civile, décidées en 1999, pour atteindre un total de 15.000 Algériens ayant été touchés par les dispositions de la concorde civile, de la paix et de la réconciliation nationale. Concernant le dossier des disparus, l`Etat avait promulgué des dispositions ayant permis le recensement officiel de 7.144 familles ayant perdu un ou plusieurs de leurs membres, dont 7.100 familles de disparus ont bénéficié d`indemnisations. L`Etat a décidé, conformément aux dispositions de cette Charte, des indemnisations au profit de 11.224 familles de terroristes nécessiteuses. Dans un message à l`occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de l`adoption de cette Charte, le Président Bouteflika, avait affirmé que les choix du peuple consignés dans la Loi portant la Concorde civile et la Charte pour la paix et la réconciliation nationale seront "intégralement respectés et préservés sans concession aucune". Il a également renouvelé son appel aux égarés pour qu'ils se ressaisissent et abandonnent la voie du crime, afin de bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, appelant par la même occasion, le peuple algérien à préserver la Réconciliation nationale de toute altération, de toute exploitation politicienne et de toute surenchère, au service de l`unité et de la stabilité de l`Algérie. Evoquant les acquis enregistrés à la faveur de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le chef de l`Etat a affirmé que "tout ce qui a pu être accompli à l'ombre de la Concorde civile, de la Paix et de la Réconciliation nationale, constitue une somme d`acquis pour lesquels nous remercions Allah et sur lesquels nous pouvons continuer à bâtir davantage et à avancer plus loin encore". "La paix retrouvée, la sécurité du pays préservée et la construction nationale relancée, telles sont les trois réalisations majeures qu`a facilité votre choix en faveur de la Réconciliation nationale et il était utile de les rappeler en cette date commémorative", a relevé le président de la République. Adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 8 décembre dernier, sur proposition de l'Algérie, la résolution 72/130 a proclamé le 16 mai de chaque année, "Journée internationale du vivre-ensemble en paix".