Le transfert illicite de devises est un fléau qu'il faut combattre par tous les moyens de par sa nuisance à l'économie nationale. Les changes parallèles flambent durant ces périodes de vacances et de hadj et Omra. L'Etat doit prendre des mesures pour éviter d'autres flambées de prix qui nuisent véritablement à l'économie nationale. La création des bureaux de change est une des solutions à préconiser avec de nouvelles orientations au vu de l'échec enregistré entre 2016 et 2017. En d'autres termes, il faut donc une convertibilité du dinar. Chose qui n'est vraiment pas aisée de faire en ce moment... Or, on se souvient qu'au mois d'octobre 2016, le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Loukal, avait indiqué que la création de bureaux de change ne constituait pas une priorité actuellement. "L'ouverture de bureaux de change n'est pas une priorité à l'heure actuelle. Il n'est pas question de faire une convertibilité précoce du dinar", a affirmé M. Loukal dans sa réponse à une question d'un membre de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2017. Pour le gouverneur de la BA, les bureaux de change ne sont pas d'une grande efficacité quand la monnaie locale n'est pas convertible et quand le flux touristique étranger est faible tel le cas de l'Algérie. M. Loukal a rappelé, tout de même, qu'un nouveau règlement portant élargissement du change manuel, de manière à expliciter les conditions d'éligibilité des personnes physiques ou morales pouvant ouvrir des bureaux de change en Algérie, a été finalisé en mars dernier par le Conseil de la Monnaie et du Crédit. En effet, au mois de mars 2016, la Banque d'Algérie avait élaboré un nouveau règlement modifiant les conditions d'agrément des bureaux de change, une mesure qui vise à absorber les devises circulant dans le marché informel sur fond d'une baisse drastique des revenus du pays en devises. "Le Conseil de la Monnaie et du Crédit a finalisé le 6 mars en cours un nouveau règlement portant élargissement du change manuel de manière à expliciter les conditions d'éligibilité des personnes physique ou morale pouvant ouvrir des bureaux de change en Algérie", a déclaré M. Laksasi lors d'une séance plénière à l'APN consacrée aux réponses aux préoccupations des députés quant au rapport sur les évolutions économiques et monétaires pour 2014 et les neuf premiers mois de 2015. L'instruction 03-97 du 16 avril 1997, régissant l'activité des bureaux de change, définit le change manuel comme "toute opération d'achat et/ou de vente de billets de banque et/ou de chèques de voyage libellés en monnaies étrangères librement convertibles contre de la monnaie nationale". Ces bureaux ne sont pas autorisés, pour le moment, à vendre de la devise ou à acheter des dinars. M. Laksaci n'a cependant pas fourni plus de détails sur les moyens avec lesquels sera "élargi" le change manuel. Il a rappelé que, sur 46 bureaux de change agréés depuis 1997, seulement six sont opérationnels aujourd'hui. Il expliquera cette frilosité pour l'ouverture de bureaux de change par la "faible offre des devises" et par la faible rémunération offerte à ces bureaux. A ce moment-là, le gouverneur de la Banque d'Algérie avait alors fait savoir qu'il faut "savoir quel sera le niveau de l'offre de la devise, du moment que le niveau de la demande est connu, et de savoir si les bureaux de change seront assez attractifs pour attirer les fonds circulant dans le marché informel". L'expansion du marché informel de la devise et "l'impuissance" des autorités à le contenir étaient parmi les principales préoccupations des députés à ce moment-là. Depuis avril 2017, 46 bureaux de change ont été agréés dont 27 ont fait l'objet d'annulation pour non ouverture de bureaux et 13 autres ont été institués mais annulés à la demande des bénéficiaires, selon les précisions de M. Loukal. C'est ainsi que le 23 décembre dernier le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que près d'une cinquantaine de bureaux de change ont mis la clé sous le paillasson. Et là, M. Mohamed Loukal, réitère sa déclaration dans laquelle il insiste que "l'ouverture de bureaux de change n'est pas une priorité à l'heure actuelle " avant d'annoncer qu'une cinquantaine de bureaux de change agrés par la Banque d'Algérie ont baissé rideaux. Au vu du transfert illicite des devises qui nuit à notre économie, une révision du système de création des bureaux de change pourrait peut-être permettre de trouver une solution à ce fléau bien nuisible sur le plan économique pour notre pays.