Le chargé d'Affaires des territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Abdallah Souilem a fait savoir, samedi à Boumerdes, qu'une délégation du Parlement européen visitera, les 3 et 4 septembre prochain, les deux villes occupées d'El-Ayoune et de Dakhla, afin de s'enquérir de l'accès des Sahraouis aux richesses de leur pays. S'exprimant en marge de l'université d'été des cadres et militants du Front Polisario et de la RASD, au niveau de l'université de Boumerdès, M. Souilem a précisé que "les Sahraouis s'attendent à une visite d'une délégation du Parlement européen, les 3 et 4 septembre prochain, aux régions d'El-Ayoune et de Dakhla, une mission d'enquête chargée d'établir les faits sur les richesses maritimes et agricoles, et les matières premières ainsi que l'accès du peuple sahraoui à toutes ces richesses". "Nous aurons des entretiens avec cette délégation à qui nous prouvons que le peuple sahraoui ne bénéficie point de ses richesses naturelles, et que le Front Polisario est le seul représentant légitime de ce peuple conformément aux résolutions internationales", a ajouté M. Souilem. La Commission européenne et le Maroc s'étaient entendus le 20 juillet sur un texte d'accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara occidental, violant ainsi l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 18 février 2018. Le ministre sahraoui Délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, avait affirmé en réaction que la Commission européenne "ne fait qu'encourager l'occupation marocaine du territoire sahraoui", soutenant que cette attitude met en jeu la crédibilité de l'Union européenne (UE). Samedi à Boumerdes, à l'issue de son allocution d'ouverture de l'université d'été des cadres du front Polisario et de la RASD, le président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali, a indiqué que la Cour de justice européenne avait affirmé, à trois reprises, ses décisions déclarant que toute convention conclue sans le consentement du peuple sahraoui était "nulle, illégitime et immorale", exprimant sa certitude que la CJUE annulera toute convention relative aux richesses terrestres et maritimes du Sahara Occidental. M. Ghali a affirmé sa conviction que la CJUE et la justice européenne consacreront le droit du peuple sahraoui à défendre ses richesses jusqu'à obtention de sa liberté et de l'indépendance. "À ce moment, le peuple sahraoui conclura les conventions qu'il veut avec qui il veut", a-t-il ajouté. À ce propos, le président sahraoui a dénoncé la tendance de certains pays européens qui tentent de contourner les décisions de la CJUE qui "stipulent clairement que toute convention conclue avec le Royaume du Maroc concernant les territoires sahraouis et leurs eaux est une convention nulle et sera annulée par la CJUE".
Conjoncture exceptionnelle et très difficile Les territoires sahraouis occupés connaissent, depuis plusieurs mois, une conjoncture exceptionnelle et très difficile en raison du blocus imposé par les pouvoirs de l'occupant marocain en interdisant les visites des observateurs internationaux et de la presse internationale pour constater les violations dangereuses des droits de l'homme dans l'ensemble de villes occupées, a indiqué, samedi à Boumerdès, le chargé des affaires des territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). S'exprimant en marge de l'ouverture de l'université d'été des cadres et militants du Front Polisario et de la RASD, en présence du président de la République sahraouie, Brahim Ghali, de ministres, d'ambassadeurs et de représentants de différentes instances et associations de la société civile, Abdallah Souilem a précisé à l'APS que "ces situations exceptionnelles consistent particulièrement en le blocus imposé aux territoires occupés", ajoutant que la preuve la plus importante est "l'interdiction de visites des observateurs et médias internationaux aux territoires occupés pour s'enquérir et constater, de plus près, les violations dangereuses des droits de l'homme". L'université des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui se poursuit jusqu'au 15 aout au niveau de l'Université Colonel M'hamed Bouguerra à Boumerdes, a été organisée par la Commission nationale de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), en collaboration avec l'Ambassade de la RASD en Algérie, et en présence de ministres et ambassadeurs sahraouis et des ambassadeurs d'autres pays en Algérie, à l'instar de l'Afrique du sud, du Mozambique, du Zimbabwe, et du Tchad, ainsi que des présidents de partis algériens et de représentants de la société civile, de différentes associations, outre des personnalités nationales, des chercheurs et des enseignants universitaires. La 9è édition de l'université des cadres sahraouis "chahid Ahmed Boukhari", sous le slogan "Le 45 anniversaire de la création du Front Polisario et du déclenchement de la lutte armée, serment et continuité jusqu'à l'indépendance et la liberté", est marquée par la participation de plus de 400 cadres de la RASD et militants du Polisario, ainsi qu'une forte délégation du mouvement associatif d'activistes sahraouis des droits de l'Homme venus des villes sahraouies occupées et du sud du Maroc. Plusieurs conférences seront données par nombre de chercheurs universitaires sahraouis et algériens dont les thèmes sont liés à la question sahraouie, dont, entre autres, la ressource humaine, les développements politiques liés à la question sahraouie, le rôle des instances internationales dans la protection des droits des Peuples, les défis de la sécurité ainsi que les moyens de lutte contre le trafic de drogue, les crimes organisés et autres.
Nécessité d'exploiter les réseaux sociaux Des juristes ont mis l'accent dimanche à Boumerdes, dans le cadre des manifestations de l'université d'été des cadres du front Polisario et la République arabe sahraouie démocratique (RASD), sur l'impératif de recourir aux différents outils et d'exploiter les opportunités offertes par les technologies et les espaces qu'offrent les réseaux sociaux modernes afin d'élargir la base de l'opinion publique internationale qui soutient la cause sahraouie. Lors des manifestations de la 9e édition de l'université d'été qui se poursuivent pour le deuxième jour consécutif à l'université de Boumerdes, les intervenants ont souligné l'importance du bon usage de ces réseaux sociaux conformément aux exigences de la mondialisation qui dominent l'opinion publique internationale et tous les pays du monde. Il a été recommandé, dans ce cadre, la nécessité d'ouvrir, à travers ces outils, un nouveau front de la lutte sahraouie au sein de la communauté juvénile sahraouie répartie à travers le monde et laquelle doit être mobilisée à travers ses activités et ses déplacements afin d'attirer l'opinion publique internationale et d'obtenir le soutien de la société civile. A cette occasion, M. Souileh a appelé le peuple sahraoui à s'attacher aux décisions de l'ONU qu'il a, à son tour, exhortée à consolider sa présence dans les territoires sahraouis et à renforcer la mission de la "Minurso", notamment le mécanisme de protection, de suivi et de la situation des droits de l'homme sur les sahraouis tout en veillant au respect de ce principe par le Maroc. D'autre part, le militant sahraoui des droits de l'omme, Mohamed Alem a estimé dans son intervention que la résistance pacifique du peuple sahraoui face à l'occupant marocain a une grande position importante porteuse d'un soutien aux acquis de la lutte armée, d'autant qu'elle avance progressivement vers la réalisation des objectifs avec le soutien de toutes les forces vives à l'intérieur et à l'extérieur des territoires occupés". Les manifestations de l'université d'été des cadres du front Polisario et de l'Etat sahraoui, qui se poursuivent jusqu'au 15 août prochain à l'université M'hamed Bouguera de Boumerdes, sont supervisées par le Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (CNASPS) en collaboration avec l'ambassade de la RASD à Alger. Participent à cette université d'été baptisée au nom du chahid Ahmed Boukhari sous le slogan "45ème anniversaire de la création du front Polisario et le déclenchement de la lutte armée, serment et continuité jusqu'à l'indépendance et la liberté", plus de 400 cadres des différents établissements de l'Etat sahraoui et du front Polisario, outre une délégation des droits de l'Homme venant des territoires occupés comportant des activistes des différentes villes occupées et du Sud du Maroc.