Les représentants des renseignements russes avertissent que les succès dans la lutte contre les grandes organisations terroristes dans certaines régions du monde pourraient conduire à la fusion de leurs effectifs et à la création de nouvelles forces destructives. A la tendance de la fusion entre Daech* et Al-Qaïda* contribue l'approche de certains pays occidentaux, qui séparent les terroristes en "bons" et "mauvais", écrit jeudi 6 septembre le quotidien Izvestia. Un "holding terroriste hybride" pourrait faire son apparition suite au rapprochement entre Daech* et Al-Qaïda*, a mis en garde ce 3 septembre, Sergueï Kojetev, chef du centre antiterroriste et premier directeur adjoint du centre spécial du Service des renseignements extérieurs russes (SVR). Selon lui, une telle organisation pourrait posséder une "puissante base de ressources et un potentiel destructeur". Un tel rapprochement risque de constituer un "nouveau défi mondial" en matière de sécurité, a expliqué Sergueï Kojetev pendant la conférence internationale sur la lutte contre le trafic d'armes dans le contexte de la lutte contre le terrorisme international. Les prémisses au "reformatage" des menaces terroristes sont nombreuses, et notamment la "position destructive des gouvernements de certains pays", note le représentant du SVR. Et de poursuivre: "Afin de réaliser leurs fins géopolitiques, ils séparent souvent les terroristes en "bons" et "mauvais", et soutiennent les structures extrémistes qui prétendent lutter pour la vraie démocratie." L'insinuation est claire: "certains pays" fait avant tout allusion aux États-Unis. Cette supposition est appuyée par le rappel de Sergueï Kojetev qu'à une époque, la "mise sur les moudjahidine en Afghanistan avait provoqué l'apparition d'Al-Qaïda* et l'attentat du 11 septembre 2001 aux USA, alors que l'intervention illégale en Irak et en Syrie a contribué à l'apparition de Daech* et du Front al-Nosra*". Suite à la campagne de lutte antiterroriste menée en Syrie par la Russie, Daech* a perdu ses positions dans la république arabe. La défaite militaire de Daech* a été évoquée encore en avril par Vladimir Poutine. Ce dernier avertissait toutefois que l'organisation terroriste continuait de représenter "un sérieux danger". Les terroristes de Daech* sont également contraints de chercher de nouvelles formes de subsistance à cause de leur situation financière difficile. Après la perte de contrôle des régions pétrolifères en Irak et en Syrie, les terroristes ont perdu leur principale source de revenus: le trafic d'hydrocarbures. Après avoir été expulsés de la majeure partie du territoire occupé, les terroristes se sont retrouvés privés d'une autre source financière: les taxes prélevées sur les habitants locaux. Les revenus des terroristes ont ainsi été divisés par 10 ces dernières années.