Le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel a affirmé samedi à New York que la question de décolonisation du Sahara occidental relève de "la responsabilité première des Nations unies", réitérant la position de l'Algérie en faveur de l'exercice du peuple sahraoui de son droit "inaliénable" à l'autodétermination. "Concernant la question du Sahara occidental qui, en tant que problème de décolonisation, relève de la responsabilité première des Nations unies, l'Algérie considère que son règlement ne peut être trouvé qu'à travers l'exercice, par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination", a-t-il souligné dans un discours prononcé lors du débat général de la 73ème session de l'Assemblée générale de l'ONU.
Soutien ferme de l'Algérie Le chef de la diplomatie algérienne a réitéré, à l'occasion, le "ferme soutien" de l'Algérie aux efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental. Il a exprimé, à cet égard, le vœu que leur action puisse "contribuer, avec l'apport de l'Union africaine, à la reprise des négociations sans pré-conditions et de bonne foi entre les deux parties, le Royaume du Maroc et le Front Polisario" pour parvenir à "une solution politique mutuellement acceptable assurant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental". M. Messahel a affirmé, en outre, que l'Algérie suit avec "un intérêt particulier" les conflits et les crises qui secouent la région, soutenant que les solutions politiques restent la "meilleure approche" dans la quête de règlement durable des conflits. "Consciente des responsabilités et de la contribution qui sont les siennes en matière de préservation de la paix et de la sécurité internationales, et dans le plein respect des principes cardinaux bien connus de sa politique extérieure, l'Algérie suit avec un intérêt particulier les conflits et les crises qui secouent les pays de l'aire géographique à laquelle elle appartient", a-t-il indiqué. Le ministre a assuré, à ce titre, que tout en continuant à assumer pleinement son rôle dans toute la mesure de ses moyens, l'Algérie "n'aura de cesse de réitérer sa conviction, tirée des enseignements de son expérience propre, que dans la quête de règlement durable des conflits, il n'y a pas meilleure approche que celle favorisant les solutions politiques à travers l'appropriation par les parties concernées et le dialogue inclusif qui place les intérêts nationaux suprêmes au-dessus de toute autre considération et préserve ainsi la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale des Etats". Qu'il s'agisse des situations au Mali et en Libye ou encore en Syrie et au Yémen, a-t-il poursuivi, "seule une telle approche pourrait permettre à ces pays frères de renouer avec la paix et la stabilité pour qu'ensuite puisse s'engager l'œuvre de la reconstruction". Concernant la question palestinienne, il a réaffirmé, par la même occasion, la conviction de l'Algérie que "seule une solution fondée sur la légalité internationale et la reconnaissance des droits nationaux imprescriptibles du peuple palestinien y compris son droit à l'établissement d'un Etat indépendant avec El Qods echarif comme capitale pourra mettre un terme définitif au conflit qui déchire, depuis sept décennies, le Moyen Orient".
Pourparlers Polisario - Maroc en décembre à Genève L'émissaire de l'ONU, Horst Kohler, a convié vendredi le Front Polisario pour des premiers pourparlers avec le Maroc à Genève, prévus début décembre qui devraient marquer la relance du processus de paix au Sahara Occidental, au point mort depuis 2012, a appris l'APS de sources proches du dossier. Le Front Polisario a reçu vendredi une invitation de l'ancien président allemand pour se joindre à ces premières négociations directes prévues les 4 et 5 décembre dans la ville suisse, selon les mêmes sources. Jeudi, Kohler a informé une délégation du Front Polisario, présente à New York, des démarches qu'il compte entreprendre prochainement pour relancer le processus politique parrainé par l'ONU, y compris l'invitation des deux parties au conflit, pour un nouveau round de négociations directes avant fin 2018. Lors de son dernier briefing au Conseil de sécurité, tenu en août, le médiateur onusien a promis d'envoyer ces invitations en octobre pour convier les parties au conflit aux premiers pourparlers vers fin novembre ou début décembre. Kohler a expliqué au Conseil de sécurité que ces premiers pourparlers ont pour objectif de discuter du cadre général qui va servir de base pour les négociations à venir qui, elles, devraient aborder les questions de fond, révèle l'agenda prévisionnel du Conseil de sécurité pour le mois d'octobre qui a consacré vendredi une note sur les derniers développements concernant le dossier du Sahara Occidental. Mais " l'étape la plus importante ", selon cette note, serait certainement la réponse donnée par les parties au conflit à ces invitations, rappelant, à ce titre, la disponibilité du Front Polisario à s'engager dans des négociations directes. La partie sahraouie a déjà exprimé cette disponibilité dans une lettre transmise le premier juin au Conseil de sécurité. L'autre question qui pourrait créer des divergences au sein du Conseil porte sur les recommandations que va présenter le secrétaire général pour rendre le fonctionnement de la Minurso plus efficace. Un examen indépendant des activités de la Minurso, commandé par le secrétariat général, a été mené juste après le renouvellement du mandat de cette mission onusienne en avril. Ses conclusions, qui n'ont pas encore été rendues publiques mais qui seront incluses dans le prochain rapport du secrétaire général sur le Sahara occidental, auraient mis en exergue le rôle joué par la Minurso dans la prévention des conflits au Sahel. L'audit a conclu qu'un retour aux hostilités en cas de non renouvellement du mandat de la Minurso, coûterait beaucoup plus cher à l'ONU que les 53 millions de dollars qu'elle verse annuellement pour financer le fonctionnement de cette mission. Ainsi, le Conseil devrait proroger le mandat de la mission de six mois pour exprimer son soutien au plan de l'envoyé personnel pour relancer le processus politique, précise la même source. L'examen a fait ressortir également la nécessité de moderniser la Minurso qui opère depuis 27 ans de la même manière, en la dotant de moyens technologiques pour mieux surveiller le cessez-le-feu. La note évoque aussi, les pressions exercées par les Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité pour pousser à la reprise des négociations, rappelant le rôle joué par John Bolton, le Conseiller à la sécurité nationale, dans la décision prise en avril de ramener le mandat de la Minurso à six mois.
Kohler s'entretient avec une délégation sahraouie Auparavant, l'émissaire onusien pour le Sahara Occidental, Horst kohler, a rencontré une délégation sahraouie, conduite par le ministre des affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek, pour discuter des derniers développements concernant la question sahraouie, a indiqué un communiqué du Front Polisario diffusé à New York. Les discussions, tenues en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, se sont déroulées en présence du coordinateur sahraoui avec la Minurso, Mhamed Khedad, du représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Sidi Mohamed Omar, et du conseiller en chef de Kohler, David Schvake. Au cours de cet entretien, le médiateur onusien a informé la partie sahraouie des démarches qu'il compte entreprendre prochainement pour relancer le processus politique parrainé par l'ONU, y compris l'invitation des deux partis au conflit, le Front Polisario et le Maroc, pour un nouveau round de négociations directes avant la fin de l'année en cours, selon le communiqué. De son côté, la délégation sahraouie s'est félicitée des efforts déployés par Horst Kohler pour relancer le processus de paix au Sahara Occidental, réitérant sa disponibilité à coopérer pleinement avec lui et à s'engager dans des négociations directes avec le Maroc qui seront menées sous l'égide de l'ONU. Le Front Polisario a affirmé que ces négociations doivent parvenir à une solution juste et pacifique qui garantit le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination. L'émissaire de l'ONU s'active depuis quelques mois pour relancer le processus onusien à l'arrêt depuis 2012. Selon des sources proches du dossier, Horst pourrait envoyer des invitations aux deux partis au conflit vers la mi-octobre pour reprendre les négociations. La dernière fois où le Front Polisario et le Maroc se sont installés à la même table de négociations remonte à mars 2012 à Manhasset aux Etats-Unis. Depuis le processus de paix lancé par l'ONU se trouve dans l'impasse en raison des entraves dressées par le Maroc pour empêcher le règlement du conflit sur la base des principes de la légitimité internationale qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.