Le contexte économique, financier et social du pays, parfois difficile, exige la mise en œuvre d'une politique de bonne gouvernance plus porteuse de résultats significatifs dans l'amélioration des conditions de vie de la population, une meilleure démarche qui s'inscrit dans la vision de faire de la décentralisation un axe majeur de politique de développement et de renforcement de la démocratie représentative et participative à tous les niveaux. Sans aucun doute, la meilleure façon d'y parvenir réside dans le renforcement et la maîtrise du pouvoir local et, pour plus d'efficacité, dans l'exercice des responsabilités de l'administration territoriale dans la gestion des prérogatives qui lui seront désormais confiées mais surtout, dans la mise en œuvre d'un développement inhérent au processus de décentralisation permettant d'améliorer la gouvernance locale, rapprocher les citoyens de l'exercice du pouvoir , optimiser l'allocation des ressources et l'utilisation de l'espace économique, favoriser une approche spatiale intégrée dans le souci d'efficacité et d'économie d'échelle. L'objectif est de permettre à la commune d'assumer un rôle d'élément moteur du développement local , de veiller à l'articulation des politiques de développement selon la logique d'aménagement du territoire cohérente et d'assurer une coordination à toutes les actions de développement économique et social associant largement les différents acteurs locaux , assurer la maîtrise du développement local, assurer la fourniture de services publics de proximité satisfaisants. Le renforcement de la décentralisation constitue l'axe majeur du nouveau Code de la collectivité locale, dont la première mouture a été finalisée au niveau du secteur, a affirmé dimanche, l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Abderrahmane Sidini. " L'axe du futur code des collectivités locales porte sur le renforcement de la décentralisation au niveau local. Il vise aussi à asseoir de nouvelles règles de gestion de la chose publique locale ", a-t-il déclaré à l'émission " l'Invité de la rédaction " de la Radio algérienne, chaîne 3, à la veille de la réunion gouvernement-walis, prévue mercredi à Alger. M. Sidini a précisé qu'il s'agit de privilégier " une approche par les résultats dans une gestion axée sur les objectifs d'une gestion classique basée sur la demande ", relevant que ce qui sera étudié à l'occasion de cette réunion gouvernement-walis " portera sur l'aspect de la déconcentration d'un certain nombre de décisions à prendre ". Soulignant qu'un travail est en train de se faire pour arriver à déléguer plusieurs décisions au niveau local dans le cadre des prérogatives des membres du gouvernement, M. Sidini a expliqué que " ce sont les décisions qui sont prises habituellement au niveau central qu'on va essayer de transférer au niveau local suivant des priorités données pour faciliter le traitement des demandes citoyennes ". Plus explicite, il ajoute que ce transfert s'inscrit dans " le dispositif d'allègement des procédures et de leur harmonisation pour permettre aux citoyens d'accéder à une prestation de service public de manière aisée. La déconcentration visée s'inscrit également en droite ligne des préoccupations des citoyens dans la mesure où ce qui est recherché est de rapprocher le centre de décision du citoyen ". Relevant que la tutelle" œuvre à travers le futur Code des collectivités à renforcer les prérogatives des assemblées élues ", M. Sidini a estimé que ce code consacrera le " rôle potentiel " de la commune et du président de l'Assemblée populaire communale (APC) , réfutant la thèse selon laquelle les collectivités locales " ne disposeraient pas de moyens financiers " à la mesure du développement local à réaliser. S'agissant de la fiscalité locale, le responsable a relevé que la question fera l'objet d'un " code particulier ", qui sera " un cadre juridique approprié de façon à permettre une activation des leviers économiques de la collectivité locale. Il a ajouté que l'un des objectifs de ce code de la fiscalité est " d'ouvrir de nouveaux horizons aux gestionnaires au niveau local qui seront " des missions potentiellement économiques ", regrettant, dans ce sens " un manque d'esprit d'entreprenariat et d'initiative au niveau local " . Il a fait, par ailleurs, état d'un décret renforçant de " manière substantielle " les prérogatives des walis-délégués qui " sera promulgué incessamment ". Ces derniers " auront les mêmes prérogatives que les walis : ils n'auront pas à se référer à la wilaya-mère, mais ils auront à coordonner avec, dans le sens où ils agissent dans le même espace d'organisation administrative, a précisé encore, l'inspecteur général au ministère de l'Intérieur. A la lumière des annonces faites par l'inspecteur général au ministère de l'Intérieur, la première lecture à faire est de dire que le processus de déconcentration et de décentralisation visé par le ministère de l'Intérieur vise tout d'abord une meilleure vision des collectivités locales efficace et au service des citoyens. Une démarche profonde et accrue vers plus de transparence, capacités locales administratives, sociales, économiques et techniques, enjeux et efficacité des solutions adaptées aux besoins et une meilleure gestion des ressources locales, service de proximité, partage des responsabilités. C'est là des défis qui conditionnent la réussite du processus de décentralisation mais aussi du financement. La théorie comme la pratique de la décentralisation se fonde sur le fameux principe de subsidiarité, la prise de décision et la mise en œuvre de prérogatives qui doivent être attribuées à l'échelon le plus bas. Elle permet d'expérimenter et de rechercher de meilleurs mécanismes et réduit le pouvoir confiscatoire de l'Etat central. Or, pour réussir ce défi, il est primordial de bénéficier d'un capital humain de qualité. A ce jour, le capital humain composant les collectivités locales a déjà montré ses lacunes et ses limites qui peuvent rendre incertaine la concrétisation sûre de certaines prérogatives ou délégations de pouvoir du centre vers les collectivités locales.