La nouvelle approche voulue par les pouvoirs publics pour la gestion des affaires locales est apparemment bien en marche si l'on se réfère aux toutes récentes déclarations du ministre de l'Intérieur, d'abord, et d'autres hauts commis de l'Etat, ensuite, dont Abderrahmane Sidini, l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, qui était d'ailleurs de passage à la rédaction de la Chaîne 3, hier, pour donner un peu plus de détails sur la projetée politique de «déconcentration de prérogatives au niveau régional». La déconcentration, un objectif qui devrait conférer aux assemblées locales un peu plus de responsabilités. Si, comme l'a expliqué le haut cadre du ministère de l'Intérieur, la décentralisation sous-entend le renforcement des prérogatives des assemblées élues, un objectif auquel œuvrent les pouvoirs publics à travers un nouveau code des collectivités locales, la déconcentration est, en revanche, un tout autre objectif qui fera l'objet tout prochainement d'une rencontre gouvernement-walis. M. Abderrahmane Sidini a, en effet, annoncé qu'à l'occasion de cette rencontre dédiée à la déconcentration, il s'agira de discuter du transfert au niveau local de certaines décisions qui étaient exclusivement l'apanage des ministères. Tout un travail a été fait préalablement et est en train de se faire pour parvenir à ce qu'il soit possible de déléguer plusieurs décisions au niveau local. Il ne s'agit pas d'une cession de prérogatives de la part des ministères, a tenu à préciser l'invité de la Chaîne 3, parce qu'il y a, d'un côté, des missions propres qui relèvent des attributs des ministres et il y a, d'un autre côté, des services extérieurs qui représentent ces ministères au niveau local, dont le wali qui représente chaque ministre et membre du gouvernement, a expliqué de façon succincte M. Sidini. Donc, des décisions habituellement prises au niveau central seront transférées au niveau local pour faciliter le traitement de certains dossiers et demandes présentés par le citoyen, et cela entre dans le cadre de ce qu'appelle l'inspecteur général du ministère «le dispositif d'allégement et harmonisation des procédures pour permettre au citoyen d'accéder à la prestation de service public de manière aisée». Ceci, tout en rappelant que cette manière de faire, donc la déconcentration, avait déjà cours puisque plusieurs mesures de déconcentration aveint été prises, notamment celles relatives aux programmes locaux de développement confiés aux wilayas. Donc, en réalité, a assuré M. Sidini, la déconcentration n'est pas une nouvelle mesure que les pouvoirs publics sont en train d'introduire pour les besoins d'un quelconque agenda, sous-entendre une mesure décidée sur fond électoraliste. La déconcentration a évidemment un coût, et pour parer à cette exigence, les collectivités locales disposent de l'appui du budget de l'Etat, le budget d'équipement de l'Etat étant pratiquement géré par les collectivités locales, ainsi que d'autres ressources telles que les moyens propres de ces collectivités qu'elles dégagent à travers leur budget, et puis il y a l'effet de la péréquation à travers la Caisse de garantie des collectivités locales, a encore expliqué l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur qui n'a pas manqué l'occasion pour faire état de l'élaboration et de la finalisation du nouveau code des collectivités locales, et actuellement faisant l'objet de discussions avec les différents départements ministériels avant sa présentation devant l'Assemblée nationale. Quant à l'épineuse question de la fiscalité locale, celle-ci fera l'objet d'un code particulier dont la première mouture a été élaborée et finalisée avant d'être présentée au ministère des Finances, a confié l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur. Azedine Maktour