Des caravanes de migrants partent régulièrement d'Amérique centrale vers les États-Unis malgré les efforts de l'administration Trump pour endiguer l'immigration clandestine. Aussi, Washington aurait-il fiché des militants et des journalistes couvrant les migrants. Sputnik en a discuté avec un ex-candidat à la Chambre des représentants. Se référant à des fuites depuis le département de la Sécurité intérieure des États-Unis, le groupe de télévision NBC a appris que Washington avait créé une base de données secrète sur les journalistes et les militants humanitaires couvrant des migrants essayant de pénétrer sur le territoire américain depuis le Mexique. "Les journalistes qui qualifient de secrète cette base de données [du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, ndlr] veulent tout simplement, à mon avis, faire sensation", a déclaré à Sputnik l'écrivain américain Bob Branch, ancien candidat à la Chambre des représentants. Et de rappeler que, chaque jour, près de 3.500 personnes essayaient de franchir illégalement la frontière des États-Unis. "Vu notre histoire, notamment les explosions à Boston ou les "fiancées de Daech*", nous avons constitué de grandes bases de données […] et nous pouvons désormais mieux contrôler les gens franchissant la frontière", a reconnu l'interlocuteur de l'agence. Et de souligner que toute nation devait être capable de se protéger contre tous ses ennemis, tant étrangers qu'intérieurs. "Quant à d'hypothétiques violations des droits de l'Homme, il y en a effectivement, encore qu'il ne s'agisse même pas de violations des droits de l'Homme hypothétiques, mais bien documentées", a admis l'Américain. Il a toutefois tenu à indiquer que, selon la loi en vigueur, les migrants pouvaient franchir la frontière s'ils avaient un enfant. "Cependant, la question se pose de savoir s'ils sont effectivement les parents de cet enfant. […] Il existe des groupes qui disent aux migrants ce qu'ils doivent justement faire et déclarer pour pénétrer aux États-Unis", a relevé M. Branch. Selon ce dernier, dans son État de l'Arizona, tant les Républicains que les Démocrates étaient favorables à la construction du mur entre les États-Unis et le Mexique. "Il ne résoudra évidemment pas tous les problèmes, mais […] sera un élément du renforcement de notre sécurité. […] Nous en avons besoin à présent en ce temps de crise à la frontière quand, tous les jours, plus de 3.500 personnes s'appliquent à s'infiltrer dans le pays", a résumé l'interlocuteur de Sputnik. Les autorités américaines ont créé une base de données secrète sur les journalistes et les militants humanitaires qui ont suivi une caravane de migrants d'Amérique centrale qui avait tenté de pénétrer aux États-Unis depuis le Mexique l'an dernier, a rapporté NBC 7, chaîne locale du groupe. Ces documents recensent des personnes qui devaient être contrôlées à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. La liste comprend entre autres des partisans d'associations de défense des migrants comme Border Angels (Les Anges de la frontière) et Pueblo Sin Fronteras (Peuple sans frontières), a précisé NBC 7. Après que Donald Trump a déclaré l'"urgence nationale" pour débloquer des fonds supplémentaires et construire un mur à la frontière mexicaine, 16 États américains avec à leur tête la Californie ont porté plainte contre le Président états-unien afin de contester sa décision.