Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, la Russie a posé son veto à la résolution américaine sur le Venezuela, "car le projet américain ne vise pas à résoudre les problèmes". La Russie a proposé son propre projet de résolution, qui n'a pas été soutenu à son tour. La Russie a dû poser son veto à la résolution des États-Unis sur le Venezuela au Conseil de sécurité de l'Onu le 28 février, a déclaré Vassili Nebenzia, le représentant de la Russie auprès de l'institution. "Nous sommes obligés de poser le droit de veto, car le projet américain ne vise pas à résoudre les problèmes du Venezuela", a-t-il déclaré. Le diplomate a également annoncé que la Russie avait elle aussi préparé un projet de résolution appelant à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale du Venezuela et à utiliser toutes les méthodes diplomatiques disponibles pour régler la situation. Mais le Conseil de sécurité n'a pas non plus soutenu ce projet. Sept pays ont voté contre, quatre pour et les quatre autres se sont abstenus. Le projet américain proposait l'organisation au Venezuela de nouvelles élections présidentielles sous contrôle international. La Russie, au contraire, conseillait de défendre l'indépendance et la souveraineté de l'État et de résoudre la situation actuelle par le biais du "mécanisme de Montevideo". Lors de la réunion du Conseil de sécurité, Vassili Nebenzia a qualifié la résolution américaine de "publicité propagandiste, dictée en majorité par des considérations politiques intérieures". La crise politique au Venezuela a éclaté quand l'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain "Président en exercice du pays" et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a alors reconnu comme "Président par intérim". Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, en ont fait de même. La France l'a également reconnu comme "Président en charge". Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis. Des pays tels que la Chine, la Russie, la Turquie ou le Mexique ont quant à eux apporté leur soutien au gouvernement en place.
"Guaido continue à perdre la "guerre" contre Nicolas Maduro" Arrivé à Brasilia en provenance de Colombie où il s'était rendu pour diriger une opération d'acheminement d'aide humanitaire au Venezuela, le chef de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido qui s'était autoproclamé Président du pays par intérim a été reçu par le Président Jair Bolsonaro. Sputnik s'en est entretenu avec un historien brésilien. Accompagné par le ministre brésilien des Affaires étrangères Ernesto Araujo, le président autoproclamé du Venezuela Juan Guaido est arrivé au palais du Planalto, résidence du Président du Brésil. Bien que Brasilia ait reconnu Guaido comme Président par intérim, il ne s'agissait pas d'une visite d'État et Jair Bolsonaro l'a reçu dans son bureau. Guaido est venu au Brésil parce que ses positions s'étaient affaiblies après l'échec de sa tentative d'acheminer une aide humanitaire au Venezuela par les frontières colombienne et brésilienne, a déclaré à Sputnik l'historien Rafael Araujo, professeur à l'université de l'État de Rio de Janeiro (UERJ). "Il a essuyé une défaite samedi dernier. Le jour de l'acheminement de l'aide humanitaire était décisif pour lui, mais cela n'a pas marché. L'aide humanitaire n'est pas arrivée au Venezuela, ayant été bloquée à la frontière par les forces de sécurité vénézuéliennes, et Guaido a perdu cette bataille contre Maduro", a déclaré l'interlocuteur de l'agence. À l'issue de sa rencontre avec Guaido, Bolsonaro a déclaré devant les journalistes que le Brésil agirait dans le cadre de la loi pour rétablir la démocratie au Venezuela voisin. Selon l'universitaire, ce rejet par le Brésil d'une éventuelle ingérence militaire au Venezuela a été très important et a même influé sur la position d'autres pays. "Malgré sa reconnaissance de Guaido et le soutien qu'il lui apporte, le Brésil préfère à présent essayer d'apaiser les passions, y compris aux États-Unis", a relevé M. Araujo. Selon ce dernier, Washington a même adopté une position en faveur de la souveraineté du Venezuela. "Les États-Unis et la Russie s'en tiennent évidemment à des positions différentes, mais considèrent le dialogue et la souveraineté à titre d'issue de l'actuelle crise politique profonde pour le Venezuela. Et Guaido continue à perdre la "guerre" contre Nicolas Maduro", a résumé l'interlocuteur de Sputnik. Vendredi, Guaido a quitté Brasilia pour le Paraguay, où il poursuit une tournée destinée à s'assurer des soutiens internationaux.