Les ministres arabes chargés des finances et de l'économie se sont réunis avant les ministres arabes des Affaires étrangères, en vue de la tenue d'un sommet arabe consacré à l'économie et qui devrait avoir lieu l'année prochaine au Koweït. Il est évident que pour le moment la volonté exprimée maintes fois de créer un monde arabe intégré sur le plan économique n'a pas encore abouti et n'est pas près d'aboutir si on considère que ce sont les Américains qui jouent un grand rôle dans la définition des stratégies économiques dans certains des pays arabes. Aussi bien les stratégies économiques que celles de politique extérieure et celles de défense.Mais, il faudrait intégrer l'idée que les Américains sont connus comme capables de tenir compte des contextes changeants afin d'y adapter leurs stratégies pour préserver leurs intérêts. Ils ne sont otages d'aucun engagement contractuel, d'aucun principe censé fonder leur politique extérieure, sauf quand il s'agit bien sûr de maintenir la suprématie d'Israël, de ne pas perdre la main mise sur les champs pétroliers du monde, et de ne pas renoncer à empêcher tout pays arabe à devenir une puissance industrielle ou militaire capable de renverser les rapports de force dans la région du Proche-Orient. Il est vrai que sur le plan économique, pour ne parler que de cela, les Américains ont les moyens de leur politique, quand bien même il est dit qu'ils vivent au-dessus de leurs moyens quand le regard est porté sur leur dette extérieure. La question qui pourrait se poser maintenant serait de savoir si le sommet arabe actuel qui se déroule aujourd'hui à Damas va produire des implications sur les volontés arabes à s'engager dans des politiques d'intégration économique afin de construire un monde arabe de l'économie, à défaut de le construire sur les questions de politique extérieure. Bien des analystes arabes ont estimé qu'il faudrait s'imprégner de l'exemple de l'Union européenne qui avait commencé d'abord par l'économie en s'appelant Communauté économique européenne.