La plupart des Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, les investisseurs continuant à espérer que la Chine et les Etats-Unis se dirigent vers une reprise des négociations commerciales malgré des déclarations contradictoires. À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,67% à 5.387,09 points. Le Footsie britannique a perdu 0,08%, pénalisé par le rebond de la livre sterling, alors que le Dax allemand a progressé de 0,62%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,65%, le FTSEurofirst 300 0,61% et le Stoxx 600 0,63%. La Bourse de Milan a surperformé avec un gain de 1,52%, portée comme les obligations souveraines italiennes par les signes de progrès dans les négociations entre le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et le Parti démocrate (PD, centre gauche) en vue de la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale, qui permettrait d'éviter des élections anticipées. Sur le front du commerce, si les déclarations de Donald Trump annonçant que Pékin souhaitait revenir à la table des négociations ont rassuré lundi, le doute s'est installé après que le ministère des Affaires étrangères chinois a réaffirmé n'avoir été informé d'aucun entretien téléphonique récent entre les deux pays et dit espérer que Washington crée les conditions de la reprise des discussions. "(Le sentiment) est toujours largement dominé par le commerce et les perspectives d'un accord avec la Chine et les marchés sont menés par l'espoir plus que toute autre élément à ce stade", dit Scott Brown (Raymond James). L'annonce en Chine par le Conseil d'Etat, principal organe de gouvernement, d'une série de mesures de soutien à la consommation, qui concernent notamment le marché automobile, a été un facteur de soutien des marchés. A la clôture en Europe, la Bourse de New York s'est retournée à la baisse après avoir ouvert en hausse, dans un marché rendu nerveux par les signaux contradictoires envoyés par la Chine et les Etats-Unis concernant l'évolution des négociations commerciales entre les deux premières économies mondiales. L'indice Dow Jones perd 0,27% à 25.829,24 points, le Standard & Poor's 500, plus large, cède 0,24 à 2.872,13 points et le Nasdaq Composite recule de 0,06% à 7.849,07 points à ce stade.
Valeurs & indicateurs L'indice automobile (+0,99%) figure dans le peloton de tête des hausses sectorielles en Europe dans la perspective des mesures de relance en Chine, avec les services aux collectivités (+1,35%) et le transport (+1,15%). Aux valeurs individuelles, le groupe parapétrolier TechnipFMC a signé la deuxième plus forte hausse du Stoxx 600 avec un gain de 5,61% après avoir dévoilé lundi soir un projet de scission en deux entités. Après le rebond des bénéfices dans l'industrie chinoise en juillet, l'Allemagne a confirmé que son économie s'était contractée de 0,1% au deuxième trimestre, avec le recul des exportations. Aux Etats-Unis, la hausse des prix des logements dans 20 des principales agglomérations a ralenti en juin pour revenir à 2,1%, son plus bas niveau depuis près de sept ans, et la confiance du consommateur américain s'est dégradée en août, mais moins fortement que prévu. Les investisseurs seront notamment attentifs à l'indice GFK du moral des ménages allemands (08h00 GMT).
La peur d'une récession plonge Wall Street dans le rouge La Bourse de New York a fini mardi en baisse, les investisseurs lisant dans une courbe des taux de plus en plus inversée le signal d'une possible entrée de l'économie américaine en récession à plus ou moins court terme. L'indice Dow Jones a cédé 120,93 points, soit 0,47%, à 25.777,90. Le S&P-500, plus large, a perdu 9,22 points (0,32%) à 2.869,16. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 26,79 points (0,34%) à 7.826,95. La séance avait pourtant commencé dans le vert, dans le sillage de la hausse de la veille après les déclarations de Donald Trump annonçant que Pékin souhaitait revenir à la table des négociations sur le commerce. Le doute s'est installé après que le ministère des Affaires étrangères chinois a réaffirmé n'avoir été informé d'aucun entretien téléphonique récent entre les deux pays. Parallèlement, les prix des emprunts d'Etat ont continué de grimper, et pas seulement celui des Treasuries à deux ans, stimulé par une adjudication d'obligations de cette maturité pour 40 milliards de dollars. L'inversion de la courbe des taux, qui intervient quand les taux courts passent au-dessus des taux longs, s'est même accentuée avec des rendements respectifs de 1,53% pour le deux ans et 1,48% pour le 10 ans. Cette inversion, qui s'observe également entre le 10 ans et d'autres maturités, est considérée historiquement comme le signe annonciateur d'une récession, ce qui explique la nervosité du marché américain. "Le fait est que la dernière fois que la courbe des taux s'est inversée, c'était en 2007 et nous sommes entrés en récession en décembre de cette même année", rappelle Michael Geraghty, responsable de la stratégie actions de Cornerstone Capital Group. Le S&P-500 a perdu près de 4% depuis le début du mois d'août, pénalisé par les inquiétudes du marché concernant l'impact des tensions commerciales sur l'économie mondiale et sur les bénéfices des entreprises. Les investisseurs s'interrogent en outre sur le rythme des baisses de taux à venir, en attendant la prochaine réunion monétaire de la Réserve fédérale, mi-septembre.
Valeurs & indicateurs En Bourse, les financières, qui n'aiment ni les taux bas ni les perspectives économiques moroses, ont logiquement souffert, leur indice S&P abandonnant 0,70%. Aux valeurs individuelles, Philip Morris a chuté de 7,69% et Altria Group a cédé 3,99% après la confirmation de négociations en vue d'une fusion entre les deux groupes de produits du tabac, issus d'une scission en 2008. La plus forte hausse du Dow Jones est pour Johnson & Johnson (J&J), qui a pris 1,44% après une condamnation moins lourde que prévu dans le cadre d'un procès lié à la surconsommation d'opioïdes dans l'Oklahoma. Du côté de la conjoncture, la confiance du consommateur américain s'est dégradée moins fortement qu'attendu au mois d'août, a montré l'enquête mensuelle du Conference Board.
Changes Du côté des devises, le dollar recule légèrement face à un panier de référence, reflet du retour des doutes sur le commerce, et l'euro perd un peu de terrain, autour de 1,1088 dollar Le yen regagne 0,25% face au billet vert, à 105,87, et 0,28% face à l'euro, autour de 117,43, ayant retrouvé son attrait comme valeur refuge dans l'incertitude sur l'évolution de ces négociations commerciales. L'euro se traite à 1,1093 dollar, en baisse de 0,08%. Le yuan se stabilise après avoir touché un plus bas record face au dollar, à 7,1870 la veille, dans l'inquiétude sur les négociations commerciales. La livre sterling remonte de 0,61% à 1,2290 dollar et de 0,69% face à l'euro après que le chef de file du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a déclaré qu'il ferait "tout ce qui est nécessaire" pour empêcher le Royaume-Uni de quitter l'Union européenne sans accord.
Taux Le rendement du BTP italien à dix ans a perdu jusqu'à plus de 20 points de base, à 1,124%, au plus bas depuis trois ans, confirmant le regain d'appétit pour la dette italienne dans l'espoir d'un nouveau gouvernement de coalition. Le rendement à des Treasuries à 10 ans lâche sept points de base à 1,48% et l'inversion de la courbe des taux prend de l'ampleur avec un écart entre les rendements à trois mois (2%) et 10 ans (1,48%) au plus fort depuis mars 2007. En Allemagne le rendement du Bund à 10 ans a reculé de plus de 2 points de base, autour de -0,7%.