Le comité d'entreprise d'Aigle Azur a rendu un avis consultatif favorable à deux offres de reprise de la compagnie en redressement judiciaire avant l'audience au tribunal de commerce d'Evry (Essonne) demain, a indiqué hier Loïc Philippot vice-président du syndicat national des pilotes de l'air (SNPL) d'Aigle Azur. Le Comite d'entreprise (CE), qui a examiné vendredi soir les 14 offres de reprise de la compagnie aérienne, "s'est positionné en faveur des projets de redressement qui poursuivent l'activité Aigle Azur avec son personnel", a dit M.Philippot, mais non élu au CE. Dans ce cadre, "il a rendu un avis favorable sur deux projets: celui de Lionel Guérin (ancien PDG de Hop!, filiale du groupe Air France, NDLR) et celui de l'actionnaire minoritaire d'Aigle Azur, Gérard Houa", a-t-il ajouté. Aigle Azur emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie. Tenu par une obligation de confidentialité, Bruno Forey, élu CFDT au comité d'entreprise, a confirmé que celui-ci "s'est positionné dans le cadre d'un redressement" avec l'objectif "de sauvegarder le maximum d'emplois sur la durée la plus longue possible". En redressement judiciaire, Aigle Azur est dans une telle impasse financière qu'il ne peut ni dédommager financièrement ses clients, ni même assurer le rapatriement des voyageurs dont le vol retour a été annulé. Si le tribunal décidait d'une liquidation judiciaire, l'offre d'EasyJet "a la préférence" du SNPL par rapport à celle d'Air France, a indiqué M.Philippot. EasyJet, qui est venue détailler son offre au comité d'entreprise vendredi, a proposé de "reprendre les créneaux horaires (slots) avec cinq ou six avions et le personnel associé", selon lui. "Mais EasyJet reprendrait les commandants de bord comme commandants de bord, et les copilotes en tant que copilotes, ce que ne peut pas faire Air France pour des raisons sociales internes. Pour nous, c'est une différence significative", a-t-il ajouté. Avec ses 11 avions, le groupe a transporté 1,88 million de passagers en 2018, année pendant laquelle elle a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros. Elle assurait notamment des liaisons avec l'Algérie, représentant environ 60% de son activité. Elle effectuait également des vols vers le Liban, le Portugal, la Russie et l'Ukraine. Ses long-courriers étaient à destination du Brésil et du Mali.