Les banques publiques semblent plus que jamais déterminées à investir dans des créneaux sûrs. Celles-ci ont d'ailleurs d'ores et déjà porté leur choix sur les secteurs énergétiques en finançant les projets de Sonatrach et de ses filiales. Une manière, estiment certaines sources, de solutionner les problèmes de surliquidités auxquels font face les banques publiques. Ainsi après la pétrochimie, pour laquelle l'ensemble des banques publiques prévoient de mettre 12 milliards de dollars sur le tapis, c'est autour des stations de dessalement d'eau de mer de concentrer les intentions d'investissement. Dans ce sens, les responsables de la Banque nationale d'Algérie (BNA) ont fait part, hier, de leur intention d'engager des financements à hauteur de 92 milliards de DA (l'équivalent de 1,3 milliard de dollars) dans plusieurs projets d'investissements relevant du secteur de l'énergie, notamment ceux qui concernent la réalisation des stations de dessalement d'eau de mer de Magtaa (Oran) d'une capacité de production de 500.000 m3/jour, et de Souk Tlata (Tlemcen) d'une capacité de 200.000 m3 par jour. Les mêmes responsables insistent sur le fait que ce montant représente les crédits que la BNA va octroyer, aux côtés d'autres bailleurs de fonds, pour le financement de plusieurs programmes d'investissements prévus par le secteur de l'énergie. Aussi, l'enveloppe des 92 milliards de DA ainsi dégagée par cette banque en faveur de ces projets provient totalement de l'épargne interne collectée par son réseau bancaire excluant, ainsi, toute opération d'endettement, selon la même source. Il faut dire que l'intention des banques publiques de financer les projets de Sonatrach dans le secteur de l'énergie a soulevé quelques interrogations par rapport à l'utilité d'une telle mesure pour solutionner le problème des surliquidités dans les banques publiques. Certains observateurs estiment, d'ailleurs, qu'il n'est pas tout à fait indiqué de financer des projets relevant du domaine énergétique via les banques publiques, alors que la Sonatrach a une capacité avéré à mobiliser les ressources financières nécessaires tout en ayant recours à ses fonds propres et au project financing. Cela même au moment où de nombreuses PME et de porteurs de projets industriels qui peuvent booster la croissance hors hydrocarbures et apporter une réelle valeur ajoutée se plaignent de la difficulté d'accès aux crédits bancaires.Du côté de la BNA, en tout, on ne semble pas faire trop cas de telles considérations. La solution est toute trouvée. La banque va consacrer, en 2008, une enveloppe respectivement de 70 milliards de DA au profit de la Petite et Moyenne Entreprise (PME. ''L'effort de la BNA en faveur de la PME s'inscrit dans le cadre de la relance économique et traduit une volonté de rapprochement des services bancaires aux besoins économiques des entreprises et des ménages'', explique les responsables de la banque. Pour renforcer et augmenter davantage ses engagements financiers pour le secteur économique et les ménages, une augmentation du capital de la BNA est ''sérieusement envisagée'', confient-ils. L'augmentation du capital permettra, ainsi, à cet établissement bancaire d'accroître ses financements ''tout en se mettant en conformité avec les normes prudentielles'', expliquent-ils. Fixé actuellement à 14 milliards de DA, le capital de la BNA va être augmenté à partir des réserves propres de cette banque à hauteur de 90%, alors que les 10% restants de cette augmentation seront apportés par l'Etat actionnaire. La décision d'augmentation du capital devra intervenir à la fin juin 2008, et ce, après la tenue, en mai prochain, de l'assemblée générale ordinaire qui statuera sur les comptes de l'exercice 2007 de cette banque. Les ressources financières collectées par la BNA auprès de la clientèle privée (comptes créditeurs de clientèle, comptes d'épargne et autres comptes particuliers) sont passées de 446 milliards de DA (l'équivalent de 6,2 milliards de dollars) à fin juin 2006 à 566 milliards de DA (7,8 milliards de dollars) à fin juin 2007, soit une croissance de près de 28%. Au-delà de ses activités bancaires, cette banque va se lancer dans la distribution des produits d'assurances pour le compte d'une compagnie d'assurance à travers son réseau au niveau national.