Cette décision préventive découle de la crise financière mondiale. Les répercussions de la crise financière mondiale sur les investissements pétroliers dans le monde commencent à se faire sentir, comme pressenti par nombre d'experts et conseillers financiers. Partant de ce constat, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a annoncé samedi à Alger la création prochaine d'une banque spécialisée dans le financement des investissements du secteur des hydrocarbures. Cette décision n'est pas étrangère à la physionomie qu'offre un marché caractérisé par un ralentissement de l'activité économique mondiale. La création de cette banque, filiale du groupe Sonatrach, entre dans la stratégie de ce groupe pétrolier qui consiste à diversifier ses secteurs d'activité hors hydrocarbures, a indiqué Khelil. S'exprimant en marge d'une conférence-débat au Forum d'El Moudjahid, Khelil a toutefois précisé que cet établissement financier sera chargé en particulier de «financer les projets d'investissements du secteur des hydrocarbures». Sonatrach attend l'obtention de l'agrément de la Banque d'Algérie avant que cette banque n'entre en activité. L'ensemble des cadres dirigeants de cette nouvelle banque, relève du personnel de Sonatrach, a précisé Khelil. Pour ce qui est de l'intervention des banques dans les investissements pétroliers pilotés par Sonatrach, le groupe a sollicité plusieurs banques publiques du pays. Celles-ci ont décidé en effet de faire une ponction dans les surliquidités sous lesquelles elles croulent, proprement dit, pour financer les 11 projets de pétrochimie à réaliser par Sonatrach. Ces établissements financiers pourront ainsi trouver «un placement dans un secteur sûr et rentable avec un partenaire de choix» que constitue le groupe. La Cnep, l'une des banques les plus «riches» du pays serait, à elle seule, sur le point de lui accorder une première tranche de 70 milliards de dinars (700 millions d'euros). Le montant qui serait accordé par ces banques, devrait atteindre plus de 50% des crédits nécessaires, soit 12 milliards de dollars sur les 20 prévus pour financer la totalité des 11 projets pétrochimiques. La Banque extérieure d'Algérie (BEA) et la Cnep ont déjà finalisé les dossiers de financement d'une part importante de ces projets. Ceux-ci seront réalisés avec des partenaires étrangers à hauteur de 51% pour Sonatrach et 49% pour le partenaire étranger qui devrait apporter le solde de l'investissement. Le recours aux crédits des banques publiques permet, selon les observateurs économiques, d'éviter à Sonatrach de solliciter des financements extérieurs au loyer plus onéreux. Il est également bénéfique pour les banques algériennes, car leur permettant de faire fructifier et mieux placer un capital qui «dort». Le ministre a aussi insisté sur la formation humaine dans les projets de dessalement d'eau de mer, d'énergies renouvelables et de métallurgie. Les cadres de Sonatrach ne seront pas seulement formés pour exercer dans le domaine des hydrocarbures, mais aussi dans d'autres secteurs énergétiques importants, a souligné le ministre.