Le rythme des indicateurs de 2019, les réserves de change, existant des limites aux restrictions d'importations déjà fortes en 2019, devraient clôturer à 47 milliards de dollars fin 2020 et non 51,6 comme annoncé par le PLF 2020, ce qui supposera une loi de finances complémentaire. Car continuer à restreindre les importations de biens et services, l'Algérie étant une économie fondamentalement rentière, le risque est l'accroissement du taux de chômage qui risque de dépasser les 13% de la population active. Pour atténuer les tensions sociales, avec une population totale en 2019 dépassant 43 millions et une population active dépassant 12,5 millions, le taux de croissance devrait être pendant plusieurs années, avec une nouvelle architecture économique reposant sur les nouvelles technologies, entre 9/10% en termes réels afin de créer chaque année 350.000/400.000 emplois/an, des emplois productifs et non des emplois rente. Conséquence de la paralysie de la machine économique, nous avons assisté en 2019 à la fermeture et à la sous utilisation des capacités de milliers d'unités dont les matières premières importées, sans compter les équipements, représentent plus de 85%. La gestion d'un pays doit reposer sur une planification stratégique et non sur des mesures conjoncturelles jouant sur les hypothèses de recettes/dépenses. Sans vision stratégique de développement, tenant compte à la fois de la morphologie sociale interne et des nouvelles mutations mondiales, en perpétuel mouvement , les recettes dépendant fondamentalement de facteurs exogènes ( cours du pétrole et du gaz au niveau international , des fluctuations euro/dollar), il devrait , sans changement de cap de la politique socio économique et d'une nouvelle gouvernance, une récession économique avec de graves incidences sociales entre 2021/2022 avec l'inévitable épuisement des réserves de change courant 2022. Aussi, attention à ces promesses utopiques des candidats à l'élection présidentielle, qui reproduisent les schémas du passé et où trouveront-ils le capital-argent? Evitons d'induire en erreur l'opinion publique que la seule loi des hydrocarbures (toujours le mythe de la rente) va automatiquement augmenter les recettes en devises du pays, l'attrait de tout investissement dépendant du climat politique, du climat des affaires et pour les hydrocarbures du futur vecteur prix international et des coûts de Sonatrach qui nécessitent un nouveau management, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables financièrement. Méditons l'expérience récente : pour la période 2000/ à fin avril 2019, les entrées en devises ont été supérieure à 1000 milliards de dollars dont plus de 950 provenant de Sonatrach , et sans compter les dépenses en dinars, les sorties de devises, importation de biens et services ont été d'environ 925 milliards de dollars et l'Algérie a eu un taux très modeste de croissance entre 2/3%.