Le PLF 2020 prévoit un déficit du budget de -1.533,4 milliards de dinars -12,30 milliards de dollars (-7% du PIB) et un déficit du Trésor de -2.435,6 milliards de dinars -20,65 milliards de dollars (-11,4% du PIB), avec une dette publique de 8530 milliards de dinars -72,30 milliards de dollars- soit 41,4% du PIB. Les recettes se basent sur une augmentation des revenus des exportations des hydrocarbures en 2020 de 2% par rapport à 2019 pour atteindre 35,2 milliards de dollars, le gouvernement reconnaissant un recul des quantités d'hydrocarbures exportées de 12% à fin juillet 2019 après une baisse de 7,3 % en 2018, mais sans préciser que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz naturel ( GN-76% et GNL-24%) dont le cours a connu une baisse d'environ 40% ces dernières années fluctuant pour le cours du marché libre en 2019 entre 2/3 dollars le MBTU. Malgré les sanctions contre l'Iran deuxième réservoir mondial de gaz naturel, les clients européens de Sonatrach selon Bloomberg, ont considérablement réduit leur demande " en gaz conventionnel provenant d'Algérie avec une chute de 25% du niveau des ventes attendues en 2019, les exportations algériennes de gaz vers l'Europe étant concurrencées, par les approvisionnements qataries, russes par canalisation et américains devenus le premier producteur mondial avant la Russie à travers ses importants investissements dans le GNL et l'Arabie Saoudite, moins chers du fait du faible coût, et par l'entrée de nouveaux producteurs au niveau mondial. Aussi, le niveau des réserves de change fortement dépendant des recettes de Sonatrach, a été calculé avec l'hypothèse d'un niveau des importations de 38,6 milliards de dollars en 2020 avec un déficit de la balance des paiements de 8,5 milliards USD en 2020 contre 16,6 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 8,1 milliards de dollars. Or au rythme des indicateurs de 2019, les réserves de change, existant des limites aux restrictions d'importations déjà fortes en 2019, devraient clôturer au 31/12/2000 à 47 milliards de dollars fin 2020 et non 51,6 comme annoncé par le PLF 2020, ce qui supposera une loi de finances complémentaire. Car continuer à restreindre les importations de biens et services, l'Algérie étant une économie fondamentalement rentière, le risque est un l'accroissement du taux de chômage qui risque de dépasser les 13% de la population active. Pour atténuer les tensions sociales, avec une population totale en 2019 dépassant 43 millions et une population active dépassant 12,5 millions, le taux de croissance devrait être pendant plusieurs années, avec une nouvelle architecture économique reposant sur les nouvelles technologies, entre 9/10% en termes réels afin de créer chaque année 350.000/400.000 emplois/an, des emplois productifs et non des emplois rente. Conséquence de la paralysie de la machine économique, nous avons assisté en 2019 à la fermeture et à la sous-utilisation des capacités de milliers d'unités dont les matières premières importées, sans compter les équipements, représentent plus de 85%. La gestion d'un pays doit reposer sur une planification stratégique et non sur des mesures conjoncturelles jouant sur les hypothèses de recettes/dépenses.