Il y a trente ans, le cru intellectuel s'est retiré, suivi par les vieilles familles citadines. Toute l'histoire de cette cité antique est contenue dans l'entrecroisement de l'exode urbain et l'exode rural.En poussant l'analyse sur le terrain de la représentation locale, on trouverait dans les années soixante-dix la trace d'entités tribales qui ont modifié la trajectoire des assemblées populaires successives en hypothéquant le développement d'une commune datant de 1856. Aujourd'hui, les problèmes s'étirent à taux lourds. Une hémorragie rural qui a fait que le taux de 67 % de la population urbaine prévu pour 2015, l'a été dès 1989 ; les aberrations du dernier découpage administratif ont réduit le territoire communal à une enclave de 54 km2 et sur laquelle s'entassent 70 000 habitants, soit une densité de 1 117 personnes au km2. Le listing des problèmes à l'aval est copieux : 10 000 demandes de logement ; un taux de chômage frôlant les 32% alors que l'investissement productif au degré zéro couplé à la destruction des rares entreprises publiques par le terrorisme obstruent les horizons, l'assèchement du portefeuille foncier, l'état de vétusté très avancé de quartiers entiers comme le Vieux Ksar et la Zaouia ; le stress hydrique entretenu par les coupures d'eau fréquentes à cause des piquages du réseau de Birine ; les périls environnementaux du Cheliff ; la récession des ressources patrimoniales.Depuis la dernière visite du président Abdelaziz Bouteflika, à Ksar El-Boukhari, des projets multisectoriels renforcés par le programme Hauts- Plateaux (70 milliards de centimes) redéfinissent, via la daïra et les élus, le cadre urbain et socio-économique de la commune qui enregistre plusieurs réalisations. Le chemin de la relance est encore long, mais la réussite est au bout de l'effort.