Le centre universitaire de Bordj Bou-Arréridj organise du 14 au 15 avril, le premier séminaire national sur le financement du développement local en Algérie. A cet effet, des universitaires, des économistes et des experts venus des quatre coins du pays animeront les débats en présence des étudiants du centre, des élus locaux, de la société civile et des membres de l'exécutif de la wilaya.Hier, à l'ouverture des travaux de ce séminaire, M. Abderahmane Kadid, wali de Bordj Bou-Arréridj, a tracé les grands axes du développement local et des aspects liés à l'organisation de la gestion des collectivités locales ainsi que les grandes actions issues du programme du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et dont l'objectif essentiel tend à "une nécessaire mutation et à des mesures d'amélioration et de modernisation des outils de gestion des collectivités locales en matière de développement local, dans le cadre de la satisfaction des besoins et des préoccupations exprimées par les citoyens", souligne-t-il.Le wali indiquera que le développement local est assuré par un financement retenu dans le programme quinquennal (2005-2009) en cours d'application, et aux programmes de développement des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Sa finalité, selon l'orateur, étant le développement et la promotion d'infrastructures de base, tant économiques que sociales, pour soutenir et consolider plus la croissance économique et le développement en parallèle avec la réalisation de l'équilibre régional entre les différentes régions. Pour le wali, le développement local en Algérie ne souffre nullement d'un manque de financement, tant les nouvelles orientations de la politique économique engagées par le chef de l'Etat depuis 1999, visent la construction d'une économie forte qui se détache au fur et à mesure de sa dépendance des revenus des hydrocarbures. Il cite, à cet effet, les activités économiques dans lesquelles l'Algérie s'est engagée en alternative aux revenus du pétrole et du gaz dont principalement les stratégies dans les segments de l'agriculture, de l'industrie, du tourisme et des services.Le chef de l'exécutif de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, emboîtant le pas au ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, souligne toute la volonté affichée par le ministère de tutelle d'attribuer un rôle plus important aux communes dans la promotion du développement local. Il mettra l'accent sur l'évolution des finances communales. "La fiscalité deviendra progressivement une source sûre pour le renforcement des budgets communaux via des instruments juridiques en mesure d'accroître les recettes". Le wali, revenant sur la notion du développement local expliquera que "Le développement local est la contribution apportée au mouvement général du développement, en termes de plus value économique, sociale, culturelle et spatiale. Le développement local est une organisation à construire ensemble en reliant les acteurs publics et privés, engagés dans la dynamique du progrès. Le développement local et son financement possèdent une référence politique et économique qui prend son essor avec le programme du président de la République", dira encore le wali. Ce dernier, rappellera dans le même sens que la formation initiée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locale en faveur des présidents d'APC est accompagnée par la mise en place d'une stratégie d'amélioration des performances et de mises en adéquation aux missions des collectivités locales et des élus. Les travaux de ce séminaire qui porte sur divers thèmes liés au développement local et à son financement dans un cadre de définition théorique du concept et des pratiques qui s'y attachent, touchent à l'intervention économique locale qui est considérée comme étant la compétence du pouvoir local, ce qui signifie qu'entre les enjeux nationaux et les réalités locales, la planification appuie les leviers locaux du développement, en faisant participer les acteurs locaux à l'élaboration du programme de manière à créer un bien être socioéconomique dans l'espace local.Selon les conférences, l'approche systématique du développement local met l'accent sur le rôle des institutions et sur le partenariat public et privé et donc ce concept de développement local repose sur un acquis théorique pluridisciplinaire. Les conduites et les actions qui s'y reflètent tentent de rapprocher la société civile et l'Etat au niveau local. Plus qu'un concept, le développement local et son financement est un processus d'apprentissage organisationnel, une praxis collective. Financer le développement local implique, évidemment, de rechercher les stratégies à mettre en place pour réaliser des projets locaux, car de nos jours le financement du développement local est lié en grande partie à la disponibilité des finances publiques, il doit aussi être partagé par le secteur privé et concerne de multiples secteurs.On retiendra des débats que les enjeux sont partagés, l'ouverture, l'élargissement du partenariat local se motive par une quête de légitimité, la recherche de consensus, la recherche d'une extension du champ de compétences et des sensibilités. Plus les enjeux sont partagés, plus la dynamique du développement local sera renforcée dans la durée et ses effets ressentis par l'ensemble de la population.On explique que les enjeux partagés signifient que les gens s'identifient à la dynamique locale et l'intègrent dans leurs stratégies collectives. Le processus de développement local n'est donc plus remis en question, il fait partie du quotidien, il s'institutionnalise de manière informelle dans un premier temps, plus formellement quand il est ensuite repris dans les dispositifs de programmation politique au niveau local, voire de planification née de la nécessité de coordonner l'organisation concrète dans une dynamique locale, et le partenariat d'animation qui vise plus la construction d'un projet de société.