L'institut des sciences économiques et commerciales du centre universitaire de Souk Ahras organise, les 17 et 18 mai, un séminaire national sur le développement local avec comme axes principaux : la conception stratégique du développement, l'étude, à titre illustratif, de la réalité économique de la wilaya, la présentation de spécimens de développement dans d'autres régions du pays et la proposition à l'issue du séminaire d'un modèle de croissance pour Souk Ahras. « Les stratégies du développement local et les exigences de sa réalisation », conférence d'ouverture, animée par Ali Bouamama de l'université d'Alger, s'est voulue une explication convaincante et inspirée des réalités du terrain, des conditions de développement, ses composantes, ses portées sur la vie sociale et politique de la communauté et les contraintes susceptibles de compromettre l'essor d'une wilaya. Le tout est tributaire, selon le conférencier, des moyens déployés, des ressources naturelles, mais surtout du capital humain que l'on doit impérativement impliquer de manière efficace. Le docteur Mansour Benamara, de l'université Badji Mokhtar de Annaba, dévoilera lors de sa communication intitulée « Relation entre développement économique et développement humain et leur rôle dans la complémentarité économique », les déséquilibres criards existant entre les besoins ressentis en matière de « ressources humaines » et le niveau de formation et d'aptitudes de ce qu'il a qualifié de « force laborieuse », son taux de participation dans la vie active et son implantation géographique. Ainsi, seulement 25% de la population algérienne participe, de manière effective, dans les différentes activités économiques reconnues officiellement. Les mutations qu'a connues le pays depuis les années 1970 ont favorisé le secteur des services au détriment de l'agriculture et de l'industrie, réduisant les compétences et minimisant les chances d'un décollage réel à travers la majorité des wilayas que compte le pays. L'absence d'une planification, basée sur des études appropriées, a contribué à la ruralisation de nos villes et provoqué une urbanisation anarchique et effrénée avec tout ce que cela suppose comme perturbation du marché de l'emploi et entraves pour la mise en application des programmes de relance économique. Dans son allocution, Amel Bensemcha a surtout plaidé en faveur de l'implication des différents partenaires, les élus locaux et le mouvement associatif inclus, pour promouvoir la conception du développement permanent, d'après sa propre conception. Les défis de la mondialisation et ses effets sur les économies émergentes, l'exode rural et ses retombées sur le développement local ont été d'autres points détaillés par la conférencière. Des docteurs des wilayas de Batna, Biskra, Alger et Bordj Bou Arréridj traiteront aujourd'hui d'autres volets liés à l'intitulé du séminaire.