Malmené, rudoyé à Lille, Marseille a trouvé les ressources pour s'imposer 2-1 dimanche en Ligue 1, faisant le trou dans la course au podium devant Rennes (3e), battu 1-0 à Reims, et le Losc (4e). Lyon (11e), freiné par Strasbourg (1-1), est loin, très loin... Marseille, jamais abattu Au terme de la 25e journée, cet OM-là a une bonne tête de dauphin du Paris SG: dans un choc entre concurrents directs pour la Ligue des Champions, l'équipe d'André Villas-Boas a souffert mille maux face aux déferlantes lilloises avant de porter l'estocade en l'espace de deux minutes, par Valère Germain sur un ballon dévié par Reinildo contre son camp (67e) et Dario Benedetto (69e). Au stade Pierre-Mauroy, le gardien marseillais Steve Mandanda a longtemps retardé l'échéance par ses parades spectaculaires (4e, 15e) mais il n'a pu qu'effleurer le ballon sur le petit lob de Victor Osimhen, parfaitement lancé dans l'espace (51e), soit le premier but encaissé en L1 pour l'OM en 2020. Au fond du trou, Marseille aurait pu sombrer, surtout quand Valentin Rongier a tiré trop mollement un penalty obtenu par Bouna Sarr et stoppé par Mike Maignan (60e). Mais l'équipe phocéenne n'a jamais lâché et ce sont deux buteurs jusque-là en méforme, Germain et Benedetto, qui ont pallié l'absence du maître à jouer Dimitri Payet, ménagé: tête de Germain déviée par un défenseur sur corner, puis centre de Germain pour Benedetto. Bref, en deux minutes, Marseille (2e, 52 pts) a tout renversé et renvoyé un concurrent direct à douze points, un gouffre... Avec Rennes relégué à onze longueurs, Lille à douze, le trou est fait et l'OM peut rêver de la grande Europe!
Rennes n'avance plus A l'inverse, le Stade rennais semble marquer le pas, avec une seule victoire en L1 sur les cinq dernières journées. La défaite 1-0 à Reims fait mal, surtout au terme d'un match fermé qui ne s'est décanté que sur un penalty obtenu et transformé par l'attaquant malien El Bilal Touré (72e). La situation rennaise se complique: la troisième place (41 pts), sauvée en vertu de la défaite de Lille (4e, 40 pts), se retrouve néanmoins menacée par une meute de poursuivants...
Lyon encore déçu A l'issue d'une nouvelle contre-performance à domicile contre Strasbourg, l'OL doit se poser la question: peut-il encore rêver du podium et d'une éventuelle qualification en C1 l'an prochain ? Le doute est là. "Si on ne gagne pas, ce sera compliqué", a pesté l'entraîneur lyonnais Rudi Garcia après le nul poussif concédé dimanche. L'OL n'a remporté que quatre de ses douze matches disputés à domicile, un rythme indigne d'un prétendant à l'Europe, et il est passé tout près de la défaite contre le Racing, sauvé deux fois par ses montants (87e, 90e+2). Certes, les Lyonnais ont rapidement pris l'avantage sur une tête plongeante de Bertrand Traoré (22e). Mais un mauvais alignement de Kenny Tete a permis à Kévin Zohi, parti à la limite du hors-jeu, d'égaliser avec l'aide de l'arbitrage vidéo (44e). Bref, l'OL (11e, 34 pts) continue de patauger dans le ventre mou du classement, ce qui n'est pas vraiment rassurant à dix jours d'affronter la Juventus Turin de Cristiano Ronaldo en 8es de finale aller de Ligue des champions...
Saint-Etienne vaincu A ce rythme-là, Saint-Etienne peut s'inquiéter pour son avenir dans l'élite, car les Verts, battus 3-2 à Brest, n'ont plus que deux points d'avance sur le barragiste Dijon. Dans une première période cauchemardesque pour les Stéphanois, les Bretons ont mené 3-0 grâce à Paul Lasne (20e), Gaëtan Charbonnier (38e) et Irvin Cardona (43e). Et le sursaut des Verts s'est avéré trop court avec un penalty de Denis Bouanga (52e) puis un tir en force de Loïs Diony (69e). Voilà l'équipe de Claude Puel dangereusement installée au bord de la zone rouge: elle a perdu huit de ses neuf derniers matches de Ligue 1 ! "On fait partie des équipes qui sont mal classées et qui vont devoir lutter pour sortir de cette zone", a reconnu Puel.