Le nombre total des commerçants inscrits au registre du commerce relevant de l'activité de l'import-export était, jusqu'à fin 2007, de l'ordre de 380 139 sous forme de personnes morales et physiques, un chiffre en progression de 9,4 % par rapport à l'année 2006. Les chiffres sont établis par le Centre national du registre du commerce (CNRC) dans son bilan sur les créations d'entreprises en Algérie, publié au mois d'avril en cours. Ce qu'on peut noter, à ce propos, et c'est le moins que l'on puisse dire, c'est que nul ne s'attendait à ce que le nombre d'opérateurs exerçant dans l'import export soit progresse nettement (presque10 %) dans la mesure où les pouvoirs publics ont mis en place des mesures draconiennes obligeant les importateurs à se constituer en personnes morales avec un capital minimum de 20 millions de DA. Une mesure, rappelle-t-on, instaurée dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2005, que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait défendu bec et ongle. Selon lui, il s'agit d'un atout qui garantirait l'assainissement dans cette filière dite d'import-export. Une décision largement critiquée par la suite par d'autres cercles qui la jugent contradictoire aux règles de l'OMC et du commerce international. On avait annoncé, à ce moment là, que 9 000 "importateurs" algériens, sur les 40 000 recensés par l'administration, échappent à tout contrôle fiscal, ce qui a motivé la mise en place de ce "tour de vis" dans le secteur de l'import-export, avec à la clef, la légalisation de ces sociétés, leur constitution préalable avec un capital minimum de 20 millions de dinars et l'institution d'une taxe sur la domiciliation des contrats d'importation. La Banque d'Algérie a même décidé d'interdire aux importateurs non localisés toute domiciliation bancaire. Ce tableau nous conduit droit vers des questionnements tout à fait logiques. Avec de telles mesures coercitives, comment peut-on voir le nombre d'importateurs augmenter de 9,4 % ? A moins que ces derniers arrivent encore à déceler les failles du système en place et les détourner en leur faveur. Quoi qu'il en soit, les circuits informels existent toujours, voire se multiplient davantage. Une preuve de plus que l'import reste maître des lieux dans une économie fortement basée sur les hydrocarbures. Pour revenir au bilan du CNRC, le point culminant dans les chiffres établis reste la comparaison effectuée par secteur d'activité. Celle-ci montre que les opérateurs économiques étrangers sont inscrits pour 30% dans la production industrielle et le BTPH, 29% dans les services et 25% dans l'import-export. Par contre, 72 % des commerçants étrangers (personnes physiques), sont inscrits essentiellement dans les secteurs du commerce de détail, contre 17% dans les services. Par ailleurs, le document du CNRC révèle également les chiffres relevant du bilan 2007 en termes d'inscriptions au registre du commerce des entreprises qu'elles soient algériennes ou étrangères dans leur globalité. Ainsi, un total de 134 676 immatriculations ou créations de nouvelles entreprises a été enregistré au cours de l'année 2007, contre 133 735 en 2006, soit une hausse de 7% par rapport à 2006. Sur les 134 676 entreprises nouvellement crées ou immatriculées, le bilan du CNRC fait ressortir que 42,7% de ces entités économiques relèvent du commerce de détail, 34,9%, des services, tandis que l'industrie/BTPH et le commerce de gros détiennent respectivement 16,5% et 4,6%. Sur la base de données chiffrées, le nombre global des commerçants inscrits au registre du commerce s'élève désormais à 1 179 928 commerçants dont l'écrasante majorité exerce à titre individuel (91%) sous forme de personnes physiques, alors que les 9% restantes sont constituées sous forme de personnes morales. Ce bilan, note-t-on, fait le point sur le tissu économique en Algérie jusqu'à fin 2007 et donne également des informations sur toutes les activités soumises à l'inscription au registre du commerce, à l'exception des professions libérales, de l'artisanat et des activités agricoles. Quant au nombre global des sociétés et commerçants étrangers exerçant en Algérie, il a connu une augmentation relative en s'établissant à 5.386 opérateurs en 2007, contre 4 439 en 2006, soit une hausse de 14,2%.