Le président américain Barack Obama élabore une nouvelle stratégie de défense qui comporte une "réduction spectaculaire" du nombre d'armes atomiques des Etats-Unis. C'est ce qu'a révélé hier son administration, presque un an après l'appel du président américain à Prague le 5 avril 2009 à débarrasser le monde de la menace nucléaire. Le président américain Barack Obama élabore une nouvelle stratégie de défense qui comporte une "réduction spectaculaire" du nombre d'armes atomiques des Etats-Unis. C'est ce qu'a révélé hier son administration, presque un an après l'appel du président américain à Prague le 5 avril 2009 à débarrasser le monde de la menace nucléaire. La stratégie de M. Obama, en cours de finalisation, "visera une réduction spectaculaire des stocks (d'armes nucléaires), tout en conservant une dissuasion solide et fiable", a expliqué lundi dernier un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat. Voici les grandes lignes de cette politique telles que révélées par cette source. Cette mise à jour de la stratégie nucléaire américaine, la première depuis 2002, "ira plus loin que les précédentes en embrassant les buts de la non-prolifération, dont la sécurité nucléaire et les étapes que le président a précisées à Prague" lorsqu'il avait prôné l'avènement d'un monde sans armes atomiques. Le document qui doit être présenté au Congrès à huis clos "visera un rôle accru pour les armes conventionnelles dans la dissuasion" et renoncera aux armes atomiques "anti-bunkers" voulues par la précédente administration de George W. Bush, a précisé ce responsable. Pour M. Obama, qui a invité plus de 40 pays à assister à un sommet sur la sécurité et la non-prolifération nucléaire les 12 et 13 avril à Washington, la nouvelle version de cette stratégie constituera "une importante mesure pour réduire le nombre d'armes nucléaires et chercher à parvenir à un monde sans elles". Selon le New York Times, qui a de son côté révélé dimanche soir les grandes lignes du document en préparation, il s'agirait de réduire le nombre de têtes nucléaires des Etats-Unis de "plusieurs milliers". Selon le quotidien, plusieurs aspects de cette politique font l'objet de "débats passionnés au sein de l'administration" et le secrétaire à la Défense Robert Gates devait soumettre hier à M. Obama ces points à trancher lors d'une réunion avec M. Gates à partir de 16H30 (21H30 GMT). Signe des tensions au sein de l'administration, l'examen de la stratégie nucléaire américaine doit être présenté au Congrès avec deux mois de retard. Les partisans de la dénucléarisation appellent M. Obama à proclamer que "l'unique objet" de l'arme nucléaire est de dissuader une puissance nucléaire de menacer les Etats-Unis. Selon eux, la supériorité de l'armée américaine en matière d'armements classiques rend la bombe atomique inutile dans tout autre contexte. D'une telle doctrine découlerait naturellement un retrait des quelque 200 ogives nucléaires tactiques que Washington possède en Europe. Elle s'oppose à celle de "la dissuasion étendue" qui appelle les Etats-Unis à maintenir ou déployer leur "parapluie nucléaire" en Europe, en Asie et même au Moyen-Orient, incitant les pays protégés à ne pas chercher à se doter de leurs propres armes. Le "rôle accru pour les armes conventionnelles" évoqué par le responsable américain se traduirait par l'élaboration d'armes de forte puissance mais non nucléaires, dites "Prompt Global Strike" (frappe mondiale immédiate) selon le New York Times. Ces armes, tirées des Etats-Unis, devraient être capables de frapper n'importe où dans le monde dans un délai d'une heure. Parmi leur utilisation possible figurerait, selon le journal, des attaques contre "la direction d'Al-Qaïda dans les montagnes du Pakistan", ou "contre un lancement de missile imminent en Corée du Nord". Vendredi passé, cinq pays membres de l'Otan (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas) avaient formellement demandé l'ouverture au sein de l'alliance d'un débat sur la dénucléarisation. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Otan, M. Anders Fogh Rasmussen, les chefs de la diplomatie de ces cinq pays demandaient que "la politique nucléaire de l'Otan dans un environnement où la sécurité évolue", figure parmi les sujets abordés lors de la réunion prévue en avril des ministres des Affaires étrangères de l'alliance à Tallinn (Estonie), « (…) pour une recherche de la paix et de la sécurité dans un monde sans armes nucléaires".Jeudi passé, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden avait demandé au Sénat américain de ratifier le Traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT), adopté par l'Assemblée générale de l'ONU en 1996, afin de renforcer le consensus international contre la prolifération des armes nucléaires. Le président Obama avait déjà réclamé en avril dernier le soutien du Sénat pour cette ratification rejeté en 1998. Les Etats-Unis observent un moratoire sur les essais nucléaires depuis18 ans, mais M. Biden a précisé que la ratification du CTBT pèserait dans la balance pour les efforts américains en faveur de la non-prolifération. Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) limite la possession des armes nucléaires aux cinq pays membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine). Alors que la liste des puissances nucléaires s'est élargie, il s'est trouvé affaibli. La confrontation avec l'Iran sur la question du nucléaire l'atteste sur le plan international. Le "consensus (sur la non-prolifération) s'effiloche et il est temps pour nous de le renforcer", a estimé M. Biden. La première réaction à la nouvelle stratégie de défense américaine est celle du président français. Hier, il a réitéré ses réserves sur la volonté de Barack Obama de promouvoir un monde sans armes nucléaires, en indiquant qu'il "n'abandonnerait pas la dissuasion française sans être certain que cela ne se passe pas partout". "La France avait montré le chemin en termes de réduction des arsenaux nucléaires (...). Comme je l'ai dit au président Obama, nous attendons (pour) descendre en-dessous de notre niveau d'armes nucléaires que les Etats-Unis et la Russie soient arrivés au même niveau que nous", a-t-il déclaré. La conférence de suivi du TNP aura lieu en mai à New York. Le Monde arabe compte y défendre quatre causes dont la principale concerne la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, précisant que les Nations-unies pourraient être appelées à organiser une conférence internationale sur le sujet. Et conséquemment rappeler le caractère international du traité auquel refusent d'adhérer israël, l'Inde et le Pakistan. N. S. La stratégie de M. Obama, en cours de finalisation, "visera une réduction spectaculaire des stocks (d'armes nucléaires), tout en conservant une dissuasion solide et fiable", a expliqué lundi dernier un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat. Voici les grandes lignes de cette politique telles que révélées par cette source. Cette mise à jour de la stratégie nucléaire américaine, la première depuis 2002, "ira plus loin que les précédentes en embrassant les buts de la non-prolifération, dont la sécurité nucléaire et les étapes que le président a précisées à Prague" lorsqu'il avait prôné l'avènement d'un monde sans armes atomiques. Le document qui doit être présenté au Congrès à huis clos "visera un rôle accru pour les armes conventionnelles dans la dissuasion" et renoncera aux armes atomiques "anti-bunkers" voulues par la précédente administration de George W. Bush, a précisé ce responsable. Pour M. Obama, qui a invité plus de 40 pays à assister à un sommet sur la sécurité et la non-prolifération nucléaire les 12 et 13 avril à Washington, la nouvelle version de cette stratégie constituera "une importante mesure pour réduire le nombre d'armes nucléaires et chercher à parvenir à un monde sans elles". Selon le New York Times, qui a de son côté révélé dimanche soir les grandes lignes du document en préparation, il s'agirait de réduire le nombre de têtes nucléaires des Etats-Unis de "plusieurs milliers". Selon le quotidien, plusieurs aspects de cette politique font l'objet de "débats passionnés au sein de l'administration" et le secrétaire à la Défense Robert Gates devait soumettre hier à M. Obama ces points à trancher lors d'une réunion avec M. Gates à partir de 16H30 (21H30 GMT). Signe des tensions au sein de l'administration, l'examen de la stratégie nucléaire américaine doit être présenté au Congrès avec deux mois de retard. Les partisans de la dénucléarisation appellent M. Obama à proclamer que "l'unique objet" de l'arme nucléaire est de dissuader une puissance nucléaire de menacer les Etats-Unis. Selon eux, la supériorité de l'armée américaine en matière d'armements classiques rend la bombe atomique inutile dans tout autre contexte. D'une telle doctrine découlerait naturellement un retrait des quelque 200 ogives nucléaires tactiques que Washington possède en Europe. Elle s'oppose à celle de "la dissuasion étendue" qui appelle les Etats-Unis à maintenir ou déployer leur "parapluie nucléaire" en Europe, en Asie et même au Moyen-Orient, incitant les pays protégés à ne pas chercher à se doter de leurs propres armes. Le "rôle accru pour les armes conventionnelles" évoqué par le responsable américain se traduirait par l'élaboration d'armes de forte puissance mais non nucléaires, dites "Prompt Global Strike" (frappe mondiale immédiate) selon le New York Times. Ces armes, tirées des Etats-Unis, devraient être capables de frapper n'importe où dans le monde dans un délai d'une heure. Parmi leur utilisation possible figurerait, selon le journal, des attaques contre "la direction d'Al-Qaïda dans les montagnes du Pakistan", ou "contre un lancement de missile imminent en Corée du Nord". Vendredi passé, cinq pays membres de l'Otan (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas) avaient formellement demandé l'ouverture au sein de l'alliance d'un débat sur la dénucléarisation. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Otan, M. Anders Fogh Rasmussen, les chefs de la diplomatie de ces cinq pays demandaient que "la politique nucléaire de l'Otan dans un environnement où la sécurité évolue", figure parmi les sujets abordés lors de la réunion prévue en avril des ministres des Affaires étrangères de l'alliance à Tallinn (Estonie), « (…) pour une recherche de la paix et de la sécurité dans un monde sans armes nucléaires".Jeudi passé, le vice-président des Etats-Unis Joe Biden avait demandé au Sénat américain de ratifier le Traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT), adopté par l'Assemblée générale de l'ONU en 1996, afin de renforcer le consensus international contre la prolifération des armes nucléaires. Le président Obama avait déjà réclamé en avril dernier le soutien du Sénat pour cette ratification rejeté en 1998. Les Etats-Unis observent un moratoire sur les essais nucléaires depuis18 ans, mais M. Biden a précisé que la ratification du CTBT pèserait dans la balance pour les efforts américains en faveur de la non-prolifération. Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) limite la possession des armes nucléaires aux cinq pays membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine). Alors que la liste des puissances nucléaires s'est élargie, il s'est trouvé affaibli. La confrontation avec l'Iran sur la question du nucléaire l'atteste sur le plan international. Le "consensus (sur la non-prolifération) s'effiloche et il est temps pour nous de le renforcer", a estimé M. Biden. La première réaction à la nouvelle stratégie de défense américaine est celle du président français. Hier, il a réitéré ses réserves sur la volonté de Barack Obama de promouvoir un monde sans armes nucléaires, en indiquant qu'il "n'abandonnerait pas la dissuasion française sans être certain que cela ne se passe pas partout". "La France avait montré le chemin en termes de réduction des arsenaux nucléaires (...). Comme je l'ai dit au président Obama, nous attendons (pour) descendre en-dessous de notre niveau d'armes nucléaires que les Etats-Unis et la Russie soient arrivés au même niveau que nous", a-t-il déclaré. La conférence de suivi du TNP aura lieu en mai à New York. Le Monde arabe compte y défendre quatre causes dont la principale concerne la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, précisant que les Nations-unies pourraient être appelées à organiser une conférence internationale sur le sujet. Et conséquemment rappeler le caractère international du traité auquel refusent d'adhérer israël, l'Inde et le Pakistan. N. S.