Le guide de la Jamahiria ne veut pas lâcher prise. De plus en plus isolé sur la scène internationale, objet de lourdes sanctions adoptées par le Conseil de sécurité et l'UE (Union européenne), Mouammar Kadhafi n'entend pas quitter la Libye et encore moins céder son fauteuil à la tête de l'Etat libyen. Hier, dans un entretien accordé, selon la rédaction de la chaîne de télévision serbe Pink, depuis ses bureaux de Tripoli, il a juré de rester en Libye et a rejeté la responsabilité des troubles sur les étrangers et Al Qaïda. Il a également condamné le Conseil de sécurité des Nations unies pour avoir décrété à l'unanimité des sanctions à son encontre, assurant que Tripoli, la capitale libyenne, était sûre. "La Libye est sûre, il n'y a pas de conflits. Tripoli est sûr", a-t-il martelé. "Le Conseil de sécurité ne pouvait pas voir que la capitale de la Libye est sûre", a-t-il souligné. Des propos que confirment les médias qui ont cité des tripolitains. A la différence qu'à Tripoli, seuls circulaient, hier, les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale. La situation alimentaire dans la ville se dégrade. Selon une agence de presse les prix de produits alimentaires flambent à Tripoli, de longues files se forment devant les boulangeries. Un témoin, cité par l'agence, indique que le prix du riz a augmenté de 500%, pour atteindre 40 dollars pour un sac de 5 kilos. Tirs de roquettes et prises d'otages à Misrata A l'Est, plus précisément à Misrata, aux mains des insurgés, la situation est toujours aussi tendue. Des combats ont opposé les révoltés aux troupes fidèles à Kadhafi. Des opposants au régime du colonel Mouammar Kadhafi affirment avoir touché hier un hélicoptère militaire près de la ville de Misrata [150 km à l'est de Tripoli] après que l'appareil eut tiré des roquettes sur l'antenne de transmission de la radio locale. "L'hélicoptère a tiré trois roquettes sur l'antenne de transmission de Radio Misrata. Il a été touché par des tirs de canons antiaériens en riposte", a déclaré à des médias, un porte-parole de l'opposition joint par téléphone à Misrata, sans être en mesure de confirmer des informations faisant état de la chute de l'appareil. Il a d'autre part affirmé que les forces "du bataillon Hamza" loyales au Colonel Kadhafi ont pris "en otage plus de 400 étudiants de l'Académie (de l'armée) de l'air" située dans la banlieue de Misrata et les a conduits au siège du bataillon voisin. Le porte-parole a d'autre part fait état de l'arrivée "la nuit dernière de renforts pour le bataillon Hamza (...) mais les soldats et officiers libres de l'armée libyenne et ceux qui ont rejoint la révolution sont aux aguets". Installation d'un Conseil national indépendant Il est un fait qu'au 14e jour d'un mouvement de contestation, le colonel Kadhafi et les forces qui lui sont restées loyales ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. L'opposition libyenne, forte du contrôle de l'Est et de plusieurs villes de l'Ouest, se prépare à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi, sourd à la pression internationale, continue de minimiser l'insurrection sanglante qui ébranle son régime. L'opposition regroupée au sein d'un Conseil national indépendant pourra bénéficier de l'aide des Etats-Unis d'Amérique. Washington s'est dit prêt à aider les opposants qui ont créé un gouvernement de transition - le Conseil national indépendant -chargé de représenter les "villes libérées". Même démarche pour l'UE qui dit être en train "d'établir des contacts" avec les autorités de transition libyennes mises en place par les insurgés au régime de Mouammar Kadhafi, indique une porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. L'opposition, qui tente de remettre les habitants au travail et d'organiser une administration dans l'Est, dit se préparer à marcher sur Tripoli tandis que la communauté internationale, notamment les Occidentaux, réfléchit à une interdiction de l'espace aérien libyen en mesure d'empêcher des bombardements de la population. En attendant l'application de cette mesure, à Benghazi, selon les médias, des dépôts de munitions ont été visés par des raids aériens dans l'est du pays, non loin de la ville de Benghazi, actuellement aux mains des opposants au régime de Kadhafi. Plus près de Tripoli, dans le quartier de Tadjoura, au moins 400 personnes manifestaient hier, contre le régime du colonel Kadhafi. Des forces loyales à ce dernier tiraient en l'air pour disperser les manifestants. Selon les médias, plusieurs véhicules 4X4 ont fait irruption sur la place sur laquelle se tenait la manifestation et les occupants, coiffés de bandanas verts, ont sauté dehors et tiré en l'air pour tenter de disperser les manifestants. Il semble aussi que le régime de Mouammar Kadhafi ne contrôle plus les principaux champs de pétrole de Libye, désormais entre les mains de l'insurrection, selon le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger. L'étau se resserre de plus en plus sur le colonel Kadhafi. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s'est prononcée, hier, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en faveur de mesures supplémentaires. "Nous devons tous travailler ensemble à des mesures supplémentaires pour que le gouvernement Kadhafi rende des comptes, pour fournir une aide humanitaire et pour soutenir le peuple libyen dans sa quête d'une transition vers la démocratie. Alors que nous progressons sur ces voies", a poursuivi Mme Clinton, "nous allons continuer à explorer toutes les options possibles d'actions. Comme nous l'avons dit, rien n'est exclu tant que le gouvernement libyen continue de menacer et de tuer des citoyens libyens". Soutenir les transitions vers la démocratie en cours dans le monde arabe est "un impératif stratégique", a souligné la secrétaire d'Etat américaine. Cour pénale internationale : Examen sur les violences en Libye Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, va mener un examen préliminaire sur les violences en Libye. "Le bureau [du procureur] examine actuellement des allégations d'attaques à large échelle ou systématiques contre la population civile", a déclaré M. Moreno-Ocampo, lors d'une conférence de presse à La Haye. "Ceci pourrait constituer des crimes contre l'humanité et doit cesser". "La prochaine étape sera de décider si une enquête sera ouverte", a poursuivi M. Moreno-Ocampo, selon lequel cette décision devrait "intervenir dans quelques jours". Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté samedi dernier à l'unanimité une résolution imposant des sanctions sévères contre le colonel Mouammar Kadhafi notamment, et transféré "la situation en Libye depuis le 15 février" au procureur de la CPI. L'UE durcit ses sanctions Les sanctions adoptées par l'UE comprennent un embargo sur les armes contre la Libye, ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa pour le colonel Mouammar Kadhafi et 25 de ses proches. L'UE est ainsi allé au-delà des sanctions décidées samedi à l'Onu. La liste des personnes visées par les gels d'avoirs et les interdictions de voyager, décidées par les gouvernements de l'UE, "est plus longue que celles des Nations unies", qui comportaient respectivement six et seize noms, a précisé un diplomate européen. S. B. Le guide de la Jamahiria ne veut pas lâcher prise. De plus en plus isolé sur la scène internationale, objet de lourdes sanctions adoptées par le Conseil de sécurité et l'UE (Union européenne), Mouammar Kadhafi n'entend pas quitter la Libye et encore moins céder son fauteuil à la tête de l'Etat libyen. Hier, dans un entretien accordé, selon la rédaction de la chaîne de télévision serbe Pink, depuis ses bureaux de Tripoli, il a juré de rester en Libye et a rejeté la responsabilité des troubles sur les étrangers et Al Qaïda. Il a également condamné le Conseil de sécurité des Nations unies pour avoir décrété à l'unanimité des sanctions à son encontre, assurant que Tripoli, la capitale libyenne, était sûre. "La Libye est sûre, il n'y a pas de conflits. Tripoli est sûr", a-t-il martelé. "Le Conseil de sécurité ne pouvait pas voir que la capitale de la Libye est sûre", a-t-il souligné. Des propos que confirment les médias qui ont cité des tripolitains. A la différence qu'à Tripoli, seuls circulaient, hier, les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Des postes de contrôle ont été mis en place dans et autour de la capitale. La situation alimentaire dans la ville se dégrade. Selon une agence de presse les prix de produits alimentaires flambent à Tripoli, de longues files se forment devant les boulangeries. Un témoin, cité par l'agence, indique que le prix du riz a augmenté de 500%, pour atteindre 40 dollars pour un sac de 5 kilos. Tirs de roquettes et prises d'otages à Misrata A l'Est, plus précisément à Misrata, aux mains des insurgés, la situation est toujours aussi tendue. Des combats ont opposé les révoltés aux troupes fidèles à Kadhafi. Des opposants au régime du colonel Mouammar Kadhafi affirment avoir touché hier un hélicoptère militaire près de la ville de Misrata [150 km à l'est de Tripoli] après que l'appareil eut tiré des roquettes sur l'antenne de transmission de la radio locale. "L'hélicoptère a tiré trois roquettes sur l'antenne de transmission de Radio Misrata. Il a été touché par des tirs de canons antiaériens en riposte", a déclaré à des médias, un porte-parole de l'opposition joint par téléphone à Misrata, sans être en mesure de confirmer des informations faisant état de la chute de l'appareil. Il a d'autre part affirmé que les forces "du bataillon Hamza" loyales au Colonel Kadhafi ont pris "en otage plus de 400 étudiants de l'Académie (de l'armée) de l'air" située dans la banlieue de Misrata et les a conduits au siège du bataillon voisin. Le porte-parole a d'autre part fait état de l'arrivée "la nuit dernière de renforts pour le bataillon Hamza (...) mais les soldats et officiers libres de l'armée libyenne et ceux qui ont rejoint la révolution sont aux aguets". Installation d'un Conseil national indépendant Il est un fait qu'au 14e jour d'un mouvement de contestation, le colonel Kadhafi et les forces qui lui sont restées loyales ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. L'opposition libyenne, forte du contrôle de l'Est et de plusieurs villes de l'Ouest, se prépare à marcher sur Tripoli où le colonel Mouammar Kadhafi, sourd à la pression internationale, continue de minimiser l'insurrection sanglante qui ébranle son régime. L'opposition regroupée au sein d'un Conseil national indépendant pourra bénéficier de l'aide des Etats-Unis d'Amérique. Washington s'est dit prêt à aider les opposants qui ont créé un gouvernement de transition - le Conseil national indépendant -chargé de représenter les "villes libérées". Même démarche pour l'UE qui dit être en train "d'établir des contacts" avec les autorités de transition libyennes mises en place par les insurgés au régime de Mouammar Kadhafi, indique une porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. L'opposition, qui tente de remettre les habitants au travail et d'organiser une administration dans l'Est, dit se préparer à marcher sur Tripoli tandis que la communauté internationale, notamment les Occidentaux, réfléchit à une interdiction de l'espace aérien libyen en mesure d'empêcher des bombardements de la population. En attendant l'application de cette mesure, à Benghazi, selon les médias, des dépôts de munitions ont été visés par des raids aériens dans l'est du pays, non loin de la ville de Benghazi, actuellement aux mains des opposants au régime de Kadhafi. Plus près de Tripoli, dans le quartier de Tadjoura, au moins 400 personnes manifestaient hier, contre le régime du colonel Kadhafi. Des forces loyales à ce dernier tiraient en l'air pour disperser les manifestants. Selon les médias, plusieurs véhicules 4X4 ont fait irruption sur la place sur laquelle se tenait la manifestation et les occupants, coiffés de bandanas verts, ont sauté dehors et tiré en l'air pour tenter de disperser les manifestants. Il semble aussi que le régime de Mouammar Kadhafi ne contrôle plus les principaux champs de pétrole de Libye, désormais entre les mains de l'insurrection, selon le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger. L'étau se resserre de plus en plus sur le colonel Kadhafi. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, s'est prononcée, hier, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en faveur de mesures supplémentaires. "Nous devons tous travailler ensemble à des mesures supplémentaires pour que le gouvernement Kadhafi rende des comptes, pour fournir une aide humanitaire et pour soutenir le peuple libyen dans sa quête d'une transition vers la démocratie. Alors que nous progressons sur ces voies", a poursuivi Mme Clinton, "nous allons continuer à explorer toutes les options possibles d'actions. Comme nous l'avons dit, rien n'est exclu tant que le gouvernement libyen continue de menacer et de tuer des citoyens libyens". Soutenir les transitions vers la démocratie en cours dans le monde arabe est "un impératif stratégique", a souligné la secrétaire d'Etat américaine. Cour pénale internationale : Examen sur les violences en Libye Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, va mener un examen préliminaire sur les violences en Libye. "Le bureau [du procureur] examine actuellement des allégations d'attaques à large échelle ou systématiques contre la population civile", a déclaré M. Moreno-Ocampo, lors d'une conférence de presse à La Haye. "Ceci pourrait constituer des crimes contre l'humanité et doit cesser". "La prochaine étape sera de décider si une enquête sera ouverte", a poursuivi M. Moreno-Ocampo, selon lequel cette décision devrait "intervenir dans quelques jours". Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté samedi dernier à l'unanimité une résolution imposant des sanctions sévères contre le colonel Mouammar Kadhafi notamment, et transféré "la situation en Libye depuis le 15 février" au procureur de la CPI. L'UE durcit ses sanctions Les sanctions adoptées par l'UE comprennent un embargo sur les armes contre la Libye, ainsi qu'un gel des avoirs et des interdictions de visa pour le colonel Mouammar Kadhafi et 25 de ses proches. L'UE est ainsi allé au-delà des sanctions décidées samedi à l'Onu. La liste des personnes visées par les gels d'avoirs et les interdictions de voyager, décidées par les gouvernements de l'UE, "est plus longue que celles des Nations unies", qui comportaient respectivement six et seize noms, a précisé un diplomate européen. S. B.