Combien de temps tiendra encore Kadhafi ? C'est la question qui brûle les lèvres de tous les dirigeants de la planète. Au 13e jour de la révolte populaire qui est partie de Benghazi, les paris sont ouverts. Ce n'est plus qu'une question de temps. Le Roi des rois d'Afrique ne garde plus sous sa coupe que la ville de Tripoli cela grâce à la répression de la population de la capitale par des groupes de mercenaires, recrutés de pays africains. Combien de temps tiendra encore Kadhafi ? C'est la question qui brûle les lèvres de tous les dirigeants de la planète. Au 13e jour de la révolte populaire qui est partie de Benghazi, les paris sont ouverts. Ce n'est plus qu'une question de temps. Le Roi des rois d'Afrique ne garde plus sous sa coupe que la ville de Tripoli cela grâce à la répression de la population de la capitale par des groupes de mercenaires, recrutés de pays africains. Des villes libyennes entières tombent les unes après les autres entre les mains des insurgés qui sont déterminés à chasser le colonel Kadhafi du pouvoir. Le guide de la Jamahiria Arabe Libyenne règne sans partage sur le pays depuis 42 ans. La pression internationale se fait aussi insistante sur son départ. Le président américain Barak Obama a estimé que Mouammar Kadhafi avait perdu toute légitimité à la tête du pays et qu'il devait "partir maintenant". Son homologue français Nicolas Sarkozy lui a aussi jugé vendredi depuis Ankara que le dirigeant libyen devait "partir". Le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague sur les ondes de la BBC dimanche, lui aussi partage l'avis des présidents américain et français. "Bien sûr il est temps que le colonel Kadhafi s'en aille". "La nuit dernière, j'ai signé une directive révoquant son immunité diplomatique au Royaume-Uni, mais également l'immunité diplomatique de ses fils, de sa famille, de son foyer, donc notre position sur son statut de chef d'Etat est très claire", a-t-il ajouté. Le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est "inévitable", estime de son côté, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, ajoutant que la situation dans ce pays avait atteint "un point de non-retour", interrogé par la télévision Sky TG-24. L'Union européenne pour sa part est actuellement en train de finaliser des sanctions contre le régime similaires à celles adoptées samedi dernier par le Conseil de sécurité de l'Onu. "Je souligne la nécessité de faire en sorte que les responsables des attaques contre les civils rendent des comptes et salue la décision du Conseil de sécurité de l'Onu" de saisir le procureur à la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de la situation dans le pays, a souligné Mme Ashton dans un communiqué qui s'est cependant gardé d'aller aussi loin que les Etats-Unis ou la France qui ont appelé, sans détours, au départ immédiat du pouvoir du colonel Kadhafi. "Je l'exhorte une fois de plus à œuvrer en vue d'une solution pacifique de la situation, qui soit acceptable pour le peuple libyen. Le peuple libyen a parlé et le colonel Kadhafi doit écouter", a-t-elle dit. L'Europe ne parle pas d'une même voix Une vraie cacophonie s'est installée en Europe sur le sort réservé au bouillonnant colonel qui s'accroche avec la dernière énergie du désespoir à la tête de la Libye. Si l'opposition armée contrôle l'est du pays, la situation est encore confuse dans les villes proches ou entourant Tripoli. Des informations fragmentaires difficilement contrôlables circulent. Samedi soir, un des fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, longtemps présenté comme son successeur probable, a affirmé que la situation était «excellente» dans les trois quarts du pays, tout en reconnaissant une «volonté intérieure de changement» exprimée par des manifestants «manipulés par l'étranger». Le calme qui règne à Tripoli est-il annonciateur d'une lame de fond qui submergera la ville. C'est ce que suggère certains chefs de missions ou diplomates en poste dans la capitale Libyenne. "Les conditions de sécurité commençaient à devenir problématiques. Le climat général n'était pas marqué par des coups de feu incessants mais par un calme qui devenait inquiétant, en particulier le matin. On avait l'impression que c'était tous les jours dimanche", a relaté l'ambassadeur de France en Libye, François Gouyette, à son arrivée à Roissy. Cet autre employé de l'ambassade de France a lui aussi décrit "un climat qui devenait de plus en plus tendu". "Les rues étaient vides, les échoppes fermées. Les gens ne sortaient plus de chez eux durant la journée, uniquement le soir. C'est à ce moment-là que l'on entendait des coups de feu", a-t-il expliqué, précisant n'avoir "assisté à aucune scène de guérilla urbaine". Dans la capitale, seuls circulaient en effet les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Les habitants s'aventuraient parfois dans les rues pour acheter du pain ou de l'essence, des biens tous deux rationnés. «Pendant la nuit, les autorités ont envoyé des SMS aux habitants de Tripoli pour les inviter à aller à la banque et recevoir 500 dinars (environ 406 dollars, ndlr)», a déclaré à une agence de presse, un résidant de Tripoli. Selon le même habitant, des chars sont déployés sur les routes conduisant à Tripoli et en contrôlent l'accès. A l'est de la ville, des «mercenaires» à la solde du régime ont été héliportés à Misrata (150 km de la capitale). Ils ont ouvert le feu samedi dernier sur le bâtiment de la Radio locale et sur des manifestants se rendant aux funérailles de victimes des combats de ces derniers jours, selon un habitant, partisan de l'opposition. Des faits qui sont démentis dans une interview par Saïf Al-Islam les qualifiant de «mensonges». Véridique est par contre, le contrôle par les manifestants anti-Kadhafi la ville de Zawiyah près de Tripoli où ils ont manifesté par milliers contre le régime lors d'une visite de presse organisée par les autorités. Les journalistes ont été accueillis par des milliers de manifestants rassemblés sur la place des Martyrs dans le centre-ville scandant "à bas le régime, nous voulons la liberté", selon des témoins. De nombreux manifestants étaient armés et certains d'entre eux ont tiré en l'air lors de la manifestation. Aucune présence des services de sécurité libyennes n'était visible dans la ville où les journalistes ont été emmenés par l'organisme officiel libyen chargé de la presse à la suite des combats qui s'y étaient déroulés jeudi dernier. Des combats qui ont mis aux prises, opposants et partisans du régime et qui avait fait plus de 35 morts, selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme. Vers un gouvernement provisoire à l'est du pays Les évènements se précipitent dans cette région. L'ancien ministre de la Justice prépare un gouvernement destiné à mettre en place des élections dans l'est du pays, ont rapporté certains médias. Un membre du conseil municipal de Benghazi a déclaré hier que les villes libyennes sous contrôle de la rébellion avaient nommé l'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdel-Jalil pour prendre la tête de ce gouvernement provisoire. Ce dernier, qui avait démissionné le 21 février pour protester contre la répression sanglante ordonnée par le colonel, souhaite préparer des élections libres. Le gouvernement doit compter «des personnalités militaires et civiles», et être «en place pour trois mois maximum» avant la tenue «d'élections justes». «Les gens pourront choisir leur dirigeant», a ainsi affirmé l'ancien ministre. Toute négociation avec Kadhafi est exclue, le dirigeant libyen devant être jugé dans son pays, a-t-il appuyé. Le bilan des violences reste difficile à évaluer. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, parle d'un millier de morts depuis le début des événements. Un bilan qui interpelle la communauté internationale qui a adopté une résolution par les membres du Conseil de sécurité qui considèrent que "les attaques systématiques" contre la population civile en Libye actuellement en cours "peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité" et décidé de transférer au procureur à la Cour pénale internationale (CPI) "la situation en Libye depuis le 15 février" et demande aux autorités libyennes de "coopérer pleinement" avec le tribunal. Parmi les autres décisions du Conseil de sécurité, figurent notamment un embargo sur la vente d'armes et de matériels connexes à la Libye et une interdiction de voyager sur le sol des Etats membres concernant seize personnes, dont Mouammar Kadhafi, sept fils et sa fille et des personnes intimement liées au régime. Face au chaos et à la répression à laquelle se livre le régime libyen, la pertinence d'une intervention des puissances étrangères se fraye un chemin. Des responsables militent en ce sens. Comme Navi Pillay, haut commissaire pour les droits de l'Homme, qui a demandé vendredi "des enquêtes internationales, pour commencer" ainsi qu'une "intervention pour protéger [les civils]", selon une agence de presse. S. B. Des villes libyennes entières tombent les unes après les autres entre les mains des insurgés qui sont déterminés à chasser le colonel Kadhafi du pouvoir. Le guide de la Jamahiria Arabe Libyenne règne sans partage sur le pays depuis 42 ans. La pression internationale se fait aussi insistante sur son départ. Le président américain Barak Obama a estimé que Mouammar Kadhafi avait perdu toute légitimité à la tête du pays et qu'il devait "partir maintenant". Son homologue français Nicolas Sarkozy lui a aussi jugé vendredi depuis Ankara que le dirigeant libyen devait "partir". Le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague sur les ondes de la BBC dimanche, lui aussi partage l'avis des présidents américain et français. "Bien sûr il est temps que le colonel Kadhafi s'en aille". "La nuit dernière, j'ai signé une directive révoquant son immunité diplomatique au Royaume-Uni, mais également l'immunité diplomatique de ses fils, de sa famille, de son foyer, donc notre position sur son statut de chef d'Etat est très claire", a-t-il ajouté. Le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est "inévitable", estime de son côté, le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, ajoutant que la situation dans ce pays avait atteint "un point de non-retour", interrogé par la télévision Sky TG-24. L'Union européenne pour sa part est actuellement en train de finaliser des sanctions contre le régime similaires à celles adoptées samedi dernier par le Conseil de sécurité de l'Onu. "Je souligne la nécessité de faire en sorte que les responsables des attaques contre les civils rendent des comptes et salue la décision du Conseil de sécurité de l'Onu" de saisir le procureur à la Cour pénale internationale (CPI) au sujet de la situation dans le pays, a souligné Mme Ashton dans un communiqué qui s'est cependant gardé d'aller aussi loin que les Etats-Unis ou la France qui ont appelé, sans détours, au départ immédiat du pouvoir du colonel Kadhafi. "Je l'exhorte une fois de plus à œuvrer en vue d'une solution pacifique de la situation, qui soit acceptable pour le peuple libyen. Le peuple libyen a parlé et le colonel Kadhafi doit écouter", a-t-elle dit. L'Europe ne parle pas d'une même voix Une vraie cacophonie s'est installée en Europe sur le sort réservé au bouillonnant colonel qui s'accroche avec la dernière énergie du désespoir à la tête de la Libye. Si l'opposition armée contrôle l'est du pays, la situation est encore confuse dans les villes proches ou entourant Tripoli. Des informations fragmentaires difficilement contrôlables circulent. Samedi soir, un des fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, longtemps présenté comme son successeur probable, a affirmé que la situation était «excellente» dans les trois quarts du pays, tout en reconnaissant une «volonté intérieure de changement» exprimée par des manifestants «manipulés par l'étranger». Le calme qui règne à Tripoli est-il annonciateur d'une lame de fond qui submergera la ville. C'est ce que suggère certains chefs de missions ou diplomates en poste dans la capitale Libyenne. "Les conditions de sécurité commençaient à devenir problématiques. Le climat général n'était pas marqué par des coups de feu incessants mais par un calme qui devenait inquiétant, en particulier le matin. On avait l'impression que c'était tous les jours dimanche", a relaté l'ambassadeur de France en Libye, François Gouyette, à son arrivée à Roissy. Cet autre employé de l'ambassade de France a lui aussi décrit "un climat qui devenait de plus en plus tendu". "Les rues étaient vides, les échoppes fermées. Les gens ne sortaient plus de chez eux durant la journée, uniquement le soir. C'est à ce moment-là que l'on entendait des coups de feu", a-t-il expliqué, précisant n'avoir "assisté à aucune scène de guérilla urbaine". Dans la capitale, seuls circulaient en effet les miliciens du colonel Kadhafi, à bord de 4X4. Les habitants s'aventuraient parfois dans les rues pour acheter du pain ou de l'essence, des biens tous deux rationnés. «Pendant la nuit, les autorités ont envoyé des SMS aux habitants de Tripoli pour les inviter à aller à la banque et recevoir 500 dinars (environ 406 dollars, ndlr)», a déclaré à une agence de presse, un résidant de Tripoli. Selon le même habitant, des chars sont déployés sur les routes conduisant à Tripoli et en contrôlent l'accès. A l'est de la ville, des «mercenaires» à la solde du régime ont été héliportés à Misrata (150 km de la capitale). Ils ont ouvert le feu samedi dernier sur le bâtiment de la Radio locale et sur des manifestants se rendant aux funérailles de victimes des combats de ces derniers jours, selon un habitant, partisan de l'opposition. Des faits qui sont démentis dans une interview par Saïf Al-Islam les qualifiant de «mensonges». Véridique est par contre, le contrôle par les manifestants anti-Kadhafi la ville de Zawiyah près de Tripoli où ils ont manifesté par milliers contre le régime lors d'une visite de presse organisée par les autorités. Les journalistes ont été accueillis par des milliers de manifestants rassemblés sur la place des Martyrs dans le centre-ville scandant "à bas le régime, nous voulons la liberté", selon des témoins. De nombreux manifestants étaient armés et certains d'entre eux ont tiré en l'air lors de la manifestation. Aucune présence des services de sécurité libyennes n'était visible dans la ville où les journalistes ont été emmenés par l'organisme officiel libyen chargé de la presse à la suite des combats qui s'y étaient déroulés jeudi dernier. Des combats qui ont mis aux prises, opposants et partisans du régime et qui avait fait plus de 35 morts, selon la Ligue libyenne des droits de l'Homme. Vers un gouvernement provisoire à l'est du pays Les évènements se précipitent dans cette région. L'ancien ministre de la Justice prépare un gouvernement destiné à mettre en place des élections dans l'est du pays, ont rapporté certains médias. Un membre du conseil municipal de Benghazi a déclaré hier que les villes libyennes sous contrôle de la rébellion avaient nommé l'ancien ministre de la Justice Moustafa Abdel-Jalil pour prendre la tête de ce gouvernement provisoire. Ce dernier, qui avait démissionné le 21 février pour protester contre la répression sanglante ordonnée par le colonel, souhaite préparer des élections libres. Le gouvernement doit compter «des personnalités militaires et civiles», et être «en place pour trois mois maximum» avant la tenue «d'élections justes». «Les gens pourront choisir leur dirigeant», a ainsi affirmé l'ancien ministre. Toute négociation avec Kadhafi est exclue, le dirigeant libyen devant être jugé dans son pays, a-t-il appuyé. Le bilan des violences reste difficile à évaluer. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, parle d'un millier de morts depuis le début des événements. Un bilan qui interpelle la communauté internationale qui a adopté une résolution par les membres du Conseil de sécurité qui considèrent que "les attaques systématiques" contre la population civile en Libye actuellement en cours "peuvent être assimilées à des crimes contre l'humanité" et décidé de transférer au procureur à la Cour pénale internationale (CPI) "la situation en Libye depuis le 15 février" et demande aux autorités libyennes de "coopérer pleinement" avec le tribunal. Parmi les autres décisions du Conseil de sécurité, figurent notamment un embargo sur la vente d'armes et de matériels connexes à la Libye et une interdiction de voyager sur le sol des Etats membres concernant seize personnes, dont Mouammar Kadhafi, sept fils et sa fille et des personnes intimement liées au régime. Face au chaos et à la répression à laquelle se livre le régime libyen, la pertinence d'une intervention des puissances étrangères se fraye un chemin. Des responsables militent en ce sens. Comme Navi Pillay, haut commissaire pour les droits de l'Homme, qui a demandé vendredi "des enquêtes internationales, pour commencer" ainsi qu'une "intervention pour protéger [les civils]", selon une agence de presse. S. B.