Mohamed Lazouni est une référence en la matière. Le célèbre animateur de l'émission Tarik Es Salama parle de la sécurité routière et ne va pas par quatre chemins pour dire ce qu'il en pense de certaines loi qui réglementent la sécurité routière. Ce court entretien avec Monsieur Sécurité Routière pour tenter de cerner la problématique. Midi Libre : Plus d'1 centaine de morts et plus d'1 millier de blessés sur les routes pour cette semaine. Un bilan alarmant. Mohamed Laâzouni : Il faut savoir certaines choses. C'est quoi la voiture pour l'individu ? Pour la société civilisée, c'est un moyen de locomotion. Pour l'Algérien, c'est un moyen de s'exprimer, de paraître, de défoulement ou d'exprimer son agressivité. C'est un constat et il faut voir le côté psychologique. Quelles sont les raisons de ce bilan macabre ? Il est vrai que les accidents de la route font l'actualité. Le président de la République en a parlé. En ce mois de Ramadhan, il y a plus d'accidents que par la passé. Il ne faut pas oublier que le parc auto a augmenté de façon exponentielle. Il y aussi une augmentation du nombre de concessionnaires auto. Des centaines de milliers de véhicules sont venus enrichir le parc auto. Si on raisonne par l'absurde, plus le parc auto augmente, plus il y a d'accidents. On a comme l'impression que les gens ont été piégés. On a mis à genoux, l'Etusa. La clochardisation des bus privés est bien avancée. Il faudrait revoir, à mon avis, la délivrance du permis de conduire pour les transports en commun et instaurer un test pour le quotient intellectuel de l'individu. La formation sera plus poussée qui doit incluer la connaissance du code de la route, la manipulation du voyageur et comment il se comporte et un test psycho-technique. L'Etat est moralement responsable de ces voyageurs. Le contrôle technique est censé satisfaire aux mesures. Et-ce le cas ? Deux secteurs se partagent le marché. L'Etat et le privé. Le privé se distingue par un certain laxisme de peur de chasser les clients. On retrouve les carences de l'administration qui laisse faire. En outre, il faut fixer les limites d'âge pour les bus et les taxis qui roulent sans discontinuer. On assiste généralement à une baisse du nombre d'accidents et, partant, du nombre de victimes quand une nouvelle loi est appliquée. Elle est appliquée strictement et le nombre d'accidents régresse. L' ordonnnance 03/09 a permis la baisse du nombre d'accidents et de victimes au deuxième semestre 2010. Il n'en n'est pas ainsi pour le premier semestre 2011. La tendance haussière a repris le dessus. Les statisticiens appellent cela la courbe des statistiques. Il faudrait plancher là-dessus. On attribue au facteur humain la principale cause des accidents. La loi dit que le conducteur doit maîtriser sa vitesse et doit être capable d'arrêter le véhicule avant l'irréparable. La loi parle aussi d'obstacle prévisible. Il reste que c'est un problème d'éducation routière. Il y a aussi l'indifférence étatique. Le secrétaire général de l'Onu a lancé un appel à tous les pays du monde pour faire de la décennie 2010/2020, la décennie de la sécurité routière et demandé à tous les pays d'agir en conséquence. Qu'est-ce qu'on a fait en Algérie. Pratiquement rien, hormis quelques campagnes. Je suis contre les campagnes. Il faut tous les jours une action permanente. Des dos-d'âne et des ralentisseurs sont érigés au petit bonheur la chance... La loi prévoit des dos-d'âne et ralentisseurs uniquement à l'intérieur des cités d'habitation, pas en ville. On trouve des ralentisseurs sur les autoroutes, sous des passerelle. Il y a bien un décret exécutif des Travaux publics qui définit les normes et lieux. Il n'est pas respecté. Un an après est venu un décret interministériel qui règlemente la pose des ralentisseurs. Et la loi punit d'une forte amende et de prison les contrevenants. La loi ne vaut que par son application. Il y a aussi la ligne bleue. La loi ne parle pas de ligne bleue. La wilaya peint une ligne bleue (le code de la route n'en parle pas). Un simple arrêté du wali permet la circulation sur la voie gauche. Comment, un arrêté du wali empiète sur la loi ? Le code de la route parle de plaque rectangle qui a une valeur informative et la plaque circulaire qui a valeur d'obligation. Comment l'appliquer sur les routes ? C'est inapplicable. Par exemple, pour un habitant de l'Algérie profonde qui vient à Alger et qui n'a pas eu connaissance de cette ligne bleue. Il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation. Et pour le permis «assuré».A qui incombe le rôle de contrôle ? C'est difficile de prendre sur les faits les contrevenants. Il y a la mauvaise foi des candidats. Il y aura plus de mesures coercitives pour les chauffards, par exemple le permis à points. Est-ce qu'on a mis les moyens ? Qui va retirer les points ? Je pense qu'il vaut mieux revenir au tribunal de simple police (petite contravention) comme il existait après l'Indépendance. C'est plus simple et il y a plus d'équité envers le justiciable qui peut se défendre. Pour le permis à points, il faut des moyens pertinents pour le retrait. Il y a une responsabilité de gérer le capital points. Avons-nous des moyens de créer des logiciels de gestion ? Il faut créer un réseau informatique entre les services de police, gendarmerie et wilaya. Il faudrait cette coordination entre ces services. L'usage des ralentisseurs et les conditions relatives à leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation sont définis par voie réglementaire. Mohamed Lazouni est une référence en la matière. Le célèbre animateur de l'émission Tarik Es Salama parle de la sécurité routière et ne va pas par quatre chemins pour dire ce qu'il en pense de certaines loi qui réglementent la sécurité routière. Ce court entretien avec Monsieur Sécurité Routière pour tenter de cerner la problématique. Midi Libre : Plus d'1 centaine de morts et plus d'1 millier de blessés sur les routes pour cette semaine. Un bilan alarmant. Mohamed Laâzouni : Il faut savoir certaines choses. C'est quoi la voiture pour l'individu ? Pour la société civilisée, c'est un moyen de locomotion. Pour l'Algérien, c'est un moyen de s'exprimer, de paraître, de défoulement ou d'exprimer son agressivité. C'est un constat et il faut voir le côté psychologique. Quelles sont les raisons de ce bilan macabre ? Il est vrai que les accidents de la route font l'actualité. Le président de la République en a parlé. En ce mois de Ramadhan, il y a plus d'accidents que par la passé. Il ne faut pas oublier que le parc auto a augmenté de façon exponentielle. Il y aussi une augmentation du nombre de concessionnaires auto. Des centaines de milliers de véhicules sont venus enrichir le parc auto. Si on raisonne par l'absurde, plus le parc auto augmente, plus il y a d'accidents. On a comme l'impression que les gens ont été piégés. On a mis à genoux, l'Etusa. La clochardisation des bus privés est bien avancée. Il faudrait revoir, à mon avis, la délivrance du permis de conduire pour les transports en commun et instaurer un test pour le quotient intellectuel de l'individu. La formation sera plus poussée qui doit incluer la connaissance du code de la route, la manipulation du voyageur et comment il se comporte et un test psycho-technique. L'Etat est moralement responsable de ces voyageurs. Le contrôle technique est censé satisfaire aux mesures. Et-ce le cas ? Deux secteurs se partagent le marché. L'Etat et le privé. Le privé se distingue par un certain laxisme de peur de chasser les clients. On retrouve les carences de l'administration qui laisse faire. En outre, il faut fixer les limites d'âge pour les bus et les taxis qui roulent sans discontinuer. On assiste généralement à une baisse du nombre d'accidents et, partant, du nombre de victimes quand une nouvelle loi est appliquée. Elle est appliquée strictement et le nombre d'accidents régresse. L' ordonnnance 03/09 a permis la baisse du nombre d'accidents et de victimes au deuxième semestre 2010. Il n'en n'est pas ainsi pour le premier semestre 2011. La tendance haussière a repris le dessus. Les statisticiens appellent cela la courbe des statistiques. Il faudrait plancher là-dessus. On attribue au facteur humain la principale cause des accidents. La loi dit que le conducteur doit maîtriser sa vitesse et doit être capable d'arrêter le véhicule avant l'irréparable. La loi parle aussi d'obstacle prévisible. Il reste que c'est un problème d'éducation routière. Il y a aussi l'indifférence étatique. Le secrétaire général de l'Onu a lancé un appel à tous les pays du monde pour faire de la décennie 2010/2020, la décennie de la sécurité routière et demandé à tous les pays d'agir en conséquence. Qu'est-ce qu'on a fait en Algérie. Pratiquement rien, hormis quelques campagnes. Je suis contre les campagnes. Il faut tous les jours une action permanente. Des dos-d'âne et des ralentisseurs sont érigés au petit bonheur la chance... La loi prévoit des dos-d'âne et ralentisseurs uniquement à l'intérieur des cités d'habitation, pas en ville. On trouve des ralentisseurs sur les autoroutes, sous des passerelle. Il y a bien un décret exécutif des Travaux publics qui définit les normes et lieux. Il n'est pas respecté. Un an après est venu un décret interministériel qui règlemente la pose des ralentisseurs. Et la loi punit d'une forte amende et de prison les contrevenants. La loi ne vaut que par son application. Il y a aussi la ligne bleue. La loi ne parle pas de ligne bleue. La wilaya peint une ligne bleue (le code de la route n'en parle pas). Un simple arrêté du wali permet la circulation sur la voie gauche. Comment, un arrêté du wali empiète sur la loi ? Le code de la route parle de plaque rectangle qui a une valeur informative et la plaque circulaire qui a valeur d'obligation. Comment l'appliquer sur les routes ? C'est inapplicable. Par exemple, pour un habitant de l'Algérie profonde qui vient à Alger et qui n'a pas eu connaissance de cette ligne bleue. Il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation. Et pour le permis «assuré».A qui incombe le rôle de contrôle ? C'est difficile de prendre sur les faits les contrevenants. Il y a la mauvaise foi des candidats. Il y aura plus de mesures coercitives pour les chauffards, par exemple le permis à points. Est-ce qu'on a mis les moyens ? Qui va retirer les points ? Je pense qu'il vaut mieux revenir au tribunal de simple police (petite contravention) comme il existait après l'Indépendance. C'est plus simple et il y a plus d'équité envers le justiciable qui peut se défendre. Pour le permis à points, il faut des moyens pertinents pour le retrait. Il y a une responsabilité de gérer le capital points. Avons-nous des moyens de créer des logiciels de gestion ? Il faut créer un réseau informatique entre les services de police, gendarmerie et wilaya. Il faudrait cette coordination entre ces services. L'usage des ralentisseurs et les conditions relatives à leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation sont définis par voie réglementaire.