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«La sensibilisation est le chemin le plus dur mais le plus sûr contre les accidents de la route» Mohamed Lazouni, président de l'association "Tarik Essalama", au Midi libre
Sa voix n'a cessé de retentir dans les foyers algériens depuis 1974, se procurant une place de choix dans le menu médiatique. Son histoire avec la route n'est pas le produit d'un hasard éphémère, c'est plutôt toute une vie, toute une passion. Elle continue encore après son départ à la retraite en 1993, lui qui était officier de la sûreté nationale . Dans cet entretien, Mohamed Lazouni, parrain de "Tarik Salama", nous fait partager un bout de son étreinte avec la prévention routière. Sa voix n'a cessé de retentir dans les foyers algériens depuis 1974, se procurant une place de choix dans le menu médiatique. Son histoire avec la route n'est pas le produit d'un hasard éphémère, c'est plutôt toute une vie, toute une passion. Elle continue encore après son départ à la retraite en 1993, lui qui était officier de la sûreté nationale . Dans cet entretien, Mohamed Lazouni, parrain de "Tarik Salama", nous fait partager un bout de son étreinte avec la prévention routière. Si Lazouni n'est pas un étranger pour la société algérienne. Racontez-nous votre parcours dans le domaine de la prévention routière... Mohamed Lazouni : Effectivement c'est depuis 1974 que je passe sur les trois chaînes de la radio nationale. Je compte actuellement plus de 1.200 émissions télévisées et 5.000 autres radiophoniques. Ce qui m'a poussé à travailler dans le domaine, c'est le fait que les drames routiers me touchaient beaucoup. A l'aube de l'indépendance, en poste au commissariat de Bologhine (Saint-Eugène), j'étais très touché par nos interventions sur des accidents de la route. Cette période m'a beaucoup affecté; par la suite je fus envoyé par la direction nationale de la sûreté nationale en Allemagne pour une formation de deux ans sur les techniques de la circulation automobile. En revenant au pays j'ai assuré la formation des officiers dans l'école supérieure de Cahâteau-nuef puis celle des conducteurs de motos, de voitures et de camions à Souamaâ. C'est à partir de septembre 1974 que l'émission est diffusée sur les ondes de la chaîne I, puis des chaînes II et III ainsi que d'autres chaînes locales. Dès 1975, j'ai commençé à solliciter la télévision pour programmer une émission du même genre mais ce n'est qu'en 1985 que mon rêve s'est réalisé. Quant à l'association portant le même nom de l'émission elle n'a vu le jour qu'en 1996. Elle compte actuellement des bureaux dans presque toutes les wilayas, entres autres, Béjaia, Ain Defla, Béchar et autres. Justement, parlons du rôle des associations dans la prévention routière ? Il faut reconnaître, hélas, que notre société n'a pas l'esprit associatif. A chaque fois que j'interpelle quelqu'un pour lui parler d'association, il me demande ce qu'il va y gagner. Le sacrifice et la persévérance ne sont plus de mise. D'ailleurs, on ne parle même pas de l'insuffisance d'associations mais presque de leur inexistence. Les citoyens ignorent qu'elles sont leurs prérogatives autant que membre d'une association ni comment manifeste. Or, être membre d'une association demande de se conformer soit même aux règles défendues. Oui, mais le rôle d'une association reste bien défini.. Effectivement le rôle d'une association dans la sensibilisation et la prévention routière est d'une grande importance. ces dernières sont le trait d'union entre les pouvoirs publics et les citoyens. En d'autres termes, entre la partie qui instaure les lois et celle qui est appelée à l'appliquer. Car cette dernière n'est pas toujours convaincue ou bien informée sur les décisions prises par la première. Les associations doivent expliquer les lois écrites dans une langue incompréhensible de manière à enrichir les avocats. Il ne faut pas omettre que ces associations se débattent dans plusieurs obstacles notamment d'ordre financier. Certes, l'Etat encourage la promotion du mouvement associatif, mais la réalité ne le prouve pas toujours. Pis encore, certaines structures et administrations que je préfère ne pas nommer les considèrent comme des concurrents et poussent à leur dissolution. N'est-ce pas le même rôle joué par le centre de prévention routière ? Moi je perçois ce centre comme une structure de coordination qui travaille avec le mouvement associatif. Mais en réalité, il est dépourvu de tout liberté d'action; c'est, d'ailleurs, ce qui fait sa réussite. Il n'est pas juste de bureaucratiser la prévention routière. A votre avis, quelle est la solution adéquate pour limiter le nombre des accidents de la route ? Ce n'est autre que la sensibilisation. C'est le chemin le plus difficile mais le seul qui puisse donner des fruits, c'est le plus sûr. Il faut surtout arrêter de généraliser la prévention par la terreur, par la peur du retrait du permis, de l'amende à payer. Si les conducteurs ne décident pas d'eux même de se conformer aux règles dans le but de se protéger soi-même puis autrui, ça ne changera jamais. D'où, justement, l'importance du rôle du mouvement associatif. Et l'école dans cette sensibilisation ? La sensibilisation dans le milieu scolaire est une histoire qui date de 1987. La loi 87-09 dans son article 21, repris par la loi 01-14 article 60, stipule que l'éducation routière est obligatoire dans les établissements d'enseignement, mais jusqu'à ce jour, on attend le texte d'application. On termine, tout de même, par un peu d'espoir. En 1985, on a dénombré 4.134 morts et en 2008, 4.234, alors qu'entre temps, le nombre de véhicules a augmenté trois fois et la population deux fois. C'est déjà un bon présage ! Si Lazouni n'est pas un étranger pour la société algérienne. Racontez-nous votre parcours dans le domaine de la prévention routière... Mohamed Lazouni : Effectivement c'est depuis 1974 que je passe sur les trois chaînes de la radio nationale. Je compte actuellement plus de 1.200 émissions télévisées et 5.000 autres radiophoniques. Ce qui m'a poussé à travailler dans le domaine, c'est le fait que les drames routiers me touchaient beaucoup. A l'aube de l'indépendance, en poste au commissariat de Bologhine (Saint-Eugène), j'étais très touché par nos interventions sur des accidents de la route. Cette période m'a beaucoup affecté; par la suite je fus envoyé par la direction nationale de la sûreté nationale en Allemagne pour une formation de deux ans sur les techniques de la circulation automobile. En revenant au pays j'ai assuré la formation des officiers dans l'école supérieure de Cahâteau-nuef puis celle des conducteurs de motos, de voitures et de camions à Souamaâ. C'est à partir de septembre 1974 que l'émission est diffusée sur les ondes de la chaîne I, puis des chaînes II et III ainsi que d'autres chaînes locales. Dès 1975, j'ai commençé à solliciter la télévision pour programmer une émission du même genre mais ce n'est qu'en 1985 que mon rêve s'est réalisé. Quant à l'association portant le même nom de l'émission elle n'a vu le jour qu'en 1996. Elle compte actuellement des bureaux dans presque toutes les wilayas, entres autres, Béjaia, Ain Defla, Béchar et autres. Justement, parlons du rôle des associations dans la prévention routière ? Il faut reconnaître, hélas, que notre société n'a pas l'esprit associatif. A chaque fois que j'interpelle quelqu'un pour lui parler d'association, il me demande ce qu'il va y gagner. Le sacrifice et la persévérance ne sont plus de mise. D'ailleurs, on ne parle même pas de l'insuffisance d'associations mais presque de leur inexistence. Les citoyens ignorent qu'elles sont leurs prérogatives autant que membre d'une association ni comment manifeste. Or, être membre d'une association demande de se conformer soit même aux règles défendues. Oui, mais le rôle d'une association reste bien défini.. Effectivement le rôle d'une association dans la sensibilisation et la prévention routière est d'une grande importance. ces dernières sont le trait d'union entre les pouvoirs publics et les citoyens. En d'autres termes, entre la partie qui instaure les lois et celle qui est appelée à l'appliquer. Car cette dernière n'est pas toujours convaincue ou bien informée sur les décisions prises par la première. Les associations doivent expliquer les lois écrites dans une langue incompréhensible de manière à enrichir les avocats. Il ne faut pas omettre que ces associations se débattent dans plusieurs obstacles notamment d'ordre financier. Certes, l'Etat encourage la promotion du mouvement associatif, mais la réalité ne le prouve pas toujours. Pis encore, certaines structures et administrations que je préfère ne pas nommer les considèrent comme des concurrents et poussent à leur dissolution. N'est-ce pas le même rôle joué par le centre de prévention routière ? Moi je perçois ce centre comme une structure de coordination qui travaille avec le mouvement associatif. Mais en réalité, il est dépourvu de tout liberté d'action; c'est, d'ailleurs, ce qui fait sa réussite. Il n'est pas juste de bureaucratiser la prévention routière. A votre avis, quelle est la solution adéquate pour limiter le nombre des accidents de la route ? Ce n'est autre que la sensibilisation. C'est le chemin le plus difficile mais le seul qui puisse donner des fruits, c'est le plus sûr. Il faut surtout arrêter de généraliser la prévention par la terreur, par la peur du retrait du permis, de l'amende à payer. Si les conducteurs ne décident pas d'eux même de se conformer aux règles dans le but de se protéger soi-même puis autrui, ça ne changera jamais. D'où, justement, l'importance du rôle du mouvement associatif. Et l'école dans cette sensibilisation ? La sensibilisation dans le milieu scolaire est une histoire qui date de 1987. La loi 87-09 dans son article 21, repris par la loi 01-14 article 60, stipule que l'éducation routière est obligatoire dans les établissements d'enseignement, mais jusqu'à ce jour, on attend le texte d'application. On termine, tout de même, par un peu d'espoir. En 1985, on a dénombré 4.134 morts et en 2008, 4.234, alors qu'entre temps, le nombre de véhicules a augmenté trois fois et la population deux fois. C'est déjà un bon présage !