Interrogé sur les raisons à l'origine des nombreux accidents de la route, Lazouni évoque l'aspect éducationnel des usagers de la route mais également certaines pratiques attentatoires aux véhicules, comme les clous servant de ralentisseurs, installés çà et là à travers les villes d'Algérie. Dans un entretien téléphonique, M. Lazouni a loué les éclairages apportés par le ministre sur les accidents de la route, précisant que «durant les années précédentes, les cas d'accidents (4134 en 1985 et 4288 en 2008) dus essentiellement à des infractions découlant de l'irrespect des lois et du code de la route étaient tus pour des raisons que j'ignore, alors qu'aujourd'hui, ils sont communiqués à des fins de sensibilisation». Il met l'accent sur la hausse des accidents tout en mettant en relief le facteur relatif au nombre de véhicules de plus en plus élevé. En ce sens, il indique que «le parc était inférieur à celui d'aujourd'hui». Dans le sillage de ses déclarations, il donne des chiffres démontrant la hausse des cas d'accident mais n'omet pas de louer les actions de sensibilisation des associations. A la question de connaître son avis sur les dispositifs et les lois en vigueur, l'ex-animateur de l'émission radiophonique «Chorti el mekhfi» (le policier invisible) n'a pas mâché ses mots en affirmant que «la loi 09/03 est beaucoup plus répressive plutôt qu'informationnelle». Hormis l'aspect légal, Lazouni s'est attardé sur les questions d'ordre éducationnelle, à savoir le civisme et le respect des lois. A ce sujet, dira-t-il sur un ton ironique, «celui qui n'est pas éduqué à pied ne peut l'être en voiture», et ce, allusion aux infractions commises par les conducteurs qui font fi des règles les plus élémentaires en matière de respect des autres usagers et de l'environnement. Allant plus loin dans ses reproches en direction des usagers de la route qui, au travers de leurs attitudes négatives, mettent en danger les autres utilisateurs des axes routiers, Lazouni affirme que «ces derniers conduisent comme ils se conduisent», mettant en exergue leur manquement aux règles édictées par le code de la route mais également par leur ignorance de la culture civique. «Lorsque le port de la ceinture a été rendu obligatoire, tous les usagers, à l'usure, se sont conformés, mais ne se sont pas conformés à l'interdiction inhérente à l'utilisation du téléphone portable», dira Lazouni qui relève «le caractère cachotier des usagers délictueux qui se servent du téléphone à la sauvette, c'est-à-dire lorsqu'ils sont sûr de ne pas être vus par des policiers, et ce, sans tenir compte que cette attitude peut conduire à mettre en danger les autres usagers». A ce sujet, Lazouni lance un appel à l'adresse des conducteurs les invitant «à faire montre de plus de maturité, d'esprit et de respect pour les autres usagers de la route». Dans cet entretien express, Lazouni évoque le Centre national de prévention routière en indiquant que «les campagnes menées ne devraient pas être entreprises dans un cadre circonstanciel», ajoutant que «c'est vrai que le 3 décembre coïncidant avec la Journée mondiale des handicapés est célébrée pour mettre en évidence les conséquences découlant de ces accidents mais le 4 décembre c'est la journée de l'oubli». Au sujet des barrages dressés çà et là, l'orateur les justifie en évoquant le contexte sécuritaire, rappelant dans ce sens «le maintien de l'état d'urgence». «Je voudrais que les gens soient plus regardants en direction de leur sécurité et de celle des autres personnes sur la route», devait-il lancer. Questionnés à propos du recours aux clous implantés en divers endroits, Lazouni dira sans aucune hésitation que «c'est une pratique hors la loi qui ne répond à aucune norme», précisant que «ces clous dégradent fortement les véhicules et donc préjudiciables au parc et au portefeuille des citoyens». Sur cette question et sur un ton de déception, il affirme que «les défaillances que procurent ces clous aux véhicules peuvent conduire à des accidents mortels».