Alors que ses concerts s'annoncent tous complets et que les magazines du monde entier s'intéressent à ce phénomène, le chanteur reste pourtant d'une rare humilité. Alors que ses concerts s'annoncent tous complets et que les magazines du monde entier s'intéressent à ce phénomène, le chanteur reste pourtant d'une rare humilité. L e producteur franco-algérien, Farid Benlagha, qui a déjà fait venir à Alger des stars du showbiz comme David Guetta, Cerrone ou Diam's, n'en revient pas. Les 7.000 places de la Coupole, la plus grande salle du pays, où Paul Van Haver, alias Stromae, s'est produit le 30 mai dernier à son initiative, se sont arrachées en quelques jours. Concert sold out donc, comme ça été sans doute celui du Festival Mawazine de Rabat le 2 juin dernier ou celui du Théâtre de Carthage, dans la banlieue de Tunis, le 11 août. Le phénomène belge, qui, après cinq ans de carrière musicale, deux albums à son compteur (Cheese, 2010, Racine carrée, 2013) et une demi-douzaine de hits installés au sommet des classements, domine sans l'avoir voulu le paysage musical européen, traverse enfin la Méditerranée. Avant de se lancer, l'an prochain, dans une méga-tournée en Afrique subsaharienne, sur les pas de son père disparu. Du Monde à The Observer, du New York Times à La Repubblica, des Izvestia à l'Asahi Shinbun, les portraits de ce géant calme, à la fois sorcier en scène, double maître ès musique et écriture, sorte d'ovni inclassable tout droit sorti du melting- pot bruxellois, se suivent et se ressemblent. Tous décrivent un personnage lunaire, à mi-chemin entre Jacques Brel et Charlie Chaplin, dont les chansons racontent avec un cocktail de mélancolie et de désillusion les plaies d'une Europe en crise. Il y est question de maltraitance et de cancer, de sexisme et de racisme, du couple et de la foi, de pédophilie et de réseaux sociaux, le tout sur un rythme propre à redonner des jambes aux paralytiques. La danse des maux en quelque sorte. Mais Stromae, verlan de maestro, 29 ans, bel hybride de 1,90 mètre, est tout sauf un produit de marketing. Ce fils d'un père rwandais assassiné pendant le génocide de 1994 et d'une mère flamande mondialisée qui fit découvrir la planète à ses enfants, sac au dos et pouce levé, est un enfant du Bockstael populaire et métissé. Son art du mélange, style, couleurs, mots, musiques, vient de là. Il suit les cours d'une école de cinéma, vend des hamburgers chez Quick, tâte du rap, de l'électro, du hip-hop et de la world music, engloutit ses maigres économies dans un premier opus confidentiel au titre abscons (Juste un cerveau, un flow, un fond et un mic), avant d'exploser en 2010 avec Alors on danse, tiré de l'album Cheese : 3,26 minutes de bonheur triste comme on porte un masque festif et un demi-million d'exemplaires vendus à travers toute l'Europe. "Son talent nous a sauté au visage", explique Pascal Nègre, le P.-dg d'Universal Music France. Dès lors, la déferlante Stromae ne s'arrête plus. Avec Formidable et Papaoutai, accompagnés de clips épatants, l'album Racine carrée, écrit, composé et enregistré dans le grenier de la maison familiale, mêle les sons house aux inspirations afro-cubaines. Les textes sont noirs, la musique jubilatoire et le résultat commercial hors norme : plus de 2 millions de CD écoulés depuis sa sortie, en août 2013. Paul Van Haver est bien plus qu'un phénomène du moment. Celui qui a éclaboussé de son étoffe les dernières Victoires de la musique et dont les tubes se fredonnent de Dakar à Kigali, d'Alger à Kinshasa et de Montréal à Berlin est un artiste ancré dans son siècle et ses racines. Modeste, sensible et réfléchi, aux antipodes du cliché des stars clinquantes et niaises, et qui refuse obstinément de voyager à bord de jets privés, quitte à désespérer ses producteurs. Il était Formidable à Mawazine ! Un show qui a réuni pas moins de 183.000 personnes. En effet, la communion des festivaliers a été totale avec le chanteur belgo-rwandais, qui a livré à ses fans une prestation incroyable à l'occasion de son premier concert au Maroc. Des chansons extraites de son album phare Racine Carrée, mais également d'autres grands tubes ont été servis avec cette énergie dont seul Stromae connaît le secret. Stromae, contrairement à d'autres stars, était à l'heure. Il s'est adressé à ses spectateurs, avec des mots en darija comme Choukran, ou encore Rbati et Rbatiyat, et n'a pas hésité à arabiser son célèbre tube en chantant Alors on chtah ! Chacune de ses chansons était accompagnée d'un costume, d'une mise en scène complète, d'une vidéo et d'une chorégraphie rappelant les personnages de ses clips et ses interprétations. Stromae a chanté Ave Cesaria, Bâtard, Moules Frites, Peace or Violence, Te Quiero, Quand c'est ?. Mais c'est plutôt Formidable, Papaoutai et Tous les mêmes qui ont enflammé ses fans et les spectateurs présents sur la scène de l'OLM Souissi. L'artiste surdoué a fait chanter tout le monde : jeunes enfants, adolescents, couples, adultes, et même les plus âgés ont repris en choeur les paroles de ses plus grands tubes. Certains ont même sauté sur les rythmes des beats electro, en phase avec un Stromae en transe sur ses tubes les plus électrisants. L e producteur franco-algérien, Farid Benlagha, qui a déjà fait venir à Alger des stars du showbiz comme David Guetta, Cerrone ou Diam's, n'en revient pas. Les 7.000 places de la Coupole, la plus grande salle du pays, où Paul Van Haver, alias Stromae, s'est produit le 30 mai dernier à son initiative, se sont arrachées en quelques jours. Concert sold out donc, comme ça été sans doute celui du Festival Mawazine de Rabat le 2 juin dernier ou celui du Théâtre de Carthage, dans la banlieue de Tunis, le 11 août. Le phénomène belge, qui, après cinq ans de carrière musicale, deux albums à son compteur (Cheese, 2010, Racine carrée, 2013) et une demi-douzaine de hits installés au sommet des classements, domine sans l'avoir voulu le paysage musical européen, traverse enfin la Méditerranée. Avant de se lancer, l'an prochain, dans une méga-tournée en Afrique subsaharienne, sur les pas de son père disparu. Du Monde à The Observer, du New York Times à La Repubblica, des Izvestia à l'Asahi Shinbun, les portraits de ce géant calme, à la fois sorcier en scène, double maître ès musique et écriture, sorte d'ovni inclassable tout droit sorti du melting- pot bruxellois, se suivent et se ressemblent. Tous décrivent un personnage lunaire, à mi-chemin entre Jacques Brel et Charlie Chaplin, dont les chansons racontent avec un cocktail de mélancolie et de désillusion les plaies d'une Europe en crise. Il y est question de maltraitance et de cancer, de sexisme et de racisme, du couple et de la foi, de pédophilie et de réseaux sociaux, le tout sur un rythme propre à redonner des jambes aux paralytiques. La danse des maux en quelque sorte. Mais Stromae, verlan de maestro, 29 ans, bel hybride de 1,90 mètre, est tout sauf un produit de marketing. Ce fils d'un père rwandais assassiné pendant le génocide de 1994 et d'une mère flamande mondialisée qui fit découvrir la planète à ses enfants, sac au dos et pouce levé, est un enfant du Bockstael populaire et métissé. Son art du mélange, style, couleurs, mots, musiques, vient de là. Il suit les cours d'une école de cinéma, vend des hamburgers chez Quick, tâte du rap, de l'électro, du hip-hop et de la world music, engloutit ses maigres économies dans un premier opus confidentiel au titre abscons (Juste un cerveau, un flow, un fond et un mic), avant d'exploser en 2010 avec Alors on danse, tiré de l'album Cheese : 3,26 minutes de bonheur triste comme on porte un masque festif et un demi-million d'exemplaires vendus à travers toute l'Europe. "Son talent nous a sauté au visage", explique Pascal Nègre, le P.-dg d'Universal Music France. Dès lors, la déferlante Stromae ne s'arrête plus. Avec Formidable et Papaoutai, accompagnés de clips épatants, l'album Racine carrée, écrit, composé et enregistré dans le grenier de la maison familiale, mêle les sons house aux inspirations afro-cubaines. Les textes sont noirs, la musique jubilatoire et le résultat commercial hors norme : plus de 2 millions de CD écoulés depuis sa sortie, en août 2013. Paul Van Haver est bien plus qu'un phénomène du moment. Celui qui a éclaboussé de son étoffe les dernières Victoires de la musique et dont les tubes se fredonnent de Dakar à Kigali, d'Alger à Kinshasa et de Montréal à Berlin est un artiste ancré dans son siècle et ses racines. Modeste, sensible et réfléchi, aux antipodes du cliché des stars clinquantes et niaises, et qui refuse obstinément de voyager à bord de jets privés, quitte à désespérer ses producteurs. Il était Formidable à Mawazine ! Un show qui a réuni pas moins de 183.000 personnes. En effet, la communion des festivaliers a été totale avec le chanteur belgo-rwandais, qui a livré à ses fans une prestation incroyable à l'occasion de son premier concert au Maroc. Des chansons extraites de son album phare Racine Carrée, mais également d'autres grands tubes ont été servis avec cette énergie dont seul Stromae connaît le secret. Stromae, contrairement à d'autres stars, était à l'heure. Il s'est adressé à ses spectateurs, avec des mots en darija comme Choukran, ou encore Rbati et Rbatiyat, et n'a pas hésité à arabiser son célèbre tube en chantant Alors on chtah ! Chacune de ses chansons était accompagnée d'un costume, d'une mise en scène complète, d'une vidéo et d'une chorégraphie rappelant les personnages de ses clips et ses interprétations. Stromae a chanté Ave Cesaria, Bâtard, Moules Frites, Peace or Violence, Te Quiero, Quand c'est ?. Mais c'est plutôt Formidable, Papaoutai et Tous les mêmes qui ont enflammé ses fans et les spectateurs présents sur la scène de l'OLM Souissi. L'artiste surdoué a fait chanter tout le monde : jeunes enfants, adolescents, couples, adultes, et même les plus âgés ont repris en choeur les paroles de ses plus grands tubes. Certains ont même sauté sur les rythmes des beats electro, en phase avec un Stromae en transe sur ses tubes les plus électrisants.