Il a fait partie de la grande équipe du Nasria des années 70/80, des Khedis, Ighil, Madjer, Fergani, Guendouz, Guenoun, Merzekane, Bentalaâ et bien d'autres. Il a joué en sélection nationale de l'époque. Il a aussi porté les couleurs de la JS Bordj Ménaiel dirigée par feu Tahanouti. Il a fait partie de la grande équipe du Nasria des années 70/80, des Khedis, Ighil, Madjer, Fergani, Guendouz, Guenoun, Merzekane, Bentalaâ et bien d'autres. Il a joué en sélection nationale de l'époque. Il a aussi porté les couleurs de la JS Bordj Ménaiel dirigée par feu Tahanouti. C'était un avant-centre racé aux qualités techniques avérées et un buteur de qualité. Il s'est ensuite reconverti avec succès au métier d'entraîneur. Il a drivé le NAHD et l'USMA aux côtés de techniciens chevronnés tels Nour Benzekri et Rachid Cheradi. Il est installé, depuis quelques années, en France dans la ville de Lyon, où il coule une vie familiale paisible. Connu pour sa gentillesse et son amour pour le football, Aït El-Hocine, nous parle dans cet entretien de sa nouvelle vie en France, de l'accession du NAHD son équipe de toujours et de l'EN qui s'apprête à disputer le Mondial brésilien. Midi Libre : Que devenez-vous ? Ahmed Aït El-Hocine : Tout se passe bien pour moi. Comme vous le savez, je me suis installé, il y a quelques années à présent, en France dans la ville de Lyon, où je mène une vie tranquille auprès de ma petite famille qui s'est bien intégrée. Pouvez-vous nous rappeler les raisons de votre départ en France ? Tout d'abord, il y a mon épouse qui est enseignante et qui a été appelé à exercer en France. Ensuite, en ce qui me concerne personnellement, j'étais franchement dégoûté et choqué après ma dernière saison en tant qu'entraîneur du NAHD. J'ai été victime de la malhonnêteté de l'exprésident du club, Mourad Lahlou, qui m'a privé de mon argent et qui, si je puis dire, m'a tout simplement escroqué. J'étais tellement déçu et en colère d'avoir été privé de mon dû, fruit de la sueur de mon front, que je me suis dis puisque l'occasion s'est présenté à moi de partir vivre en Europe, autant aller voir ailleurs et assurer surtout l'avenir de mes enfants, notamment sur le plan des études. Lahlou vous a-t-il remis votre argent depuis ? Non, pas du tout. Je n'ai pas vu depuis mon départ, la couleur de mon argent. Mais, je le laisse avec sa conscience. La mienne est tranquille. Pour moi, c'est du vol. Aviez-vous un contrat à ce moment là ? Malheureusement, non ! Comme vous le savez, à cette époque, la plupart des entraîneurs s'engageaient sur une simple parole donnée avec les présidents de club et par le passé, une parole est une vraie parole d'Homme. J'ai été trahi par Lahlou qui a abusé de ma confiance et qui n'a pas honoré ses engagements envers moi. Si j'avais eu un contrat, les choses se seraient passées autrement. Il faut savoir que j'ai tourné la page depuis et que je ne suis pas du genre à me lamenter sur mon sort. A présent, je m'occupe de l'éducation de mes enfants. Ma famille est ma principale raison de vivre. Êtes-vous toujours dans le milieu du football en France ? A vrai dire pas vraiment. On se rencontre entre anciens, comme Abdeslam Bousri par exemple qui vit lui aussi à Lyon, et avec des amis pour jouer des matches ensemble. On le fait chaque dimanche d'ailleurs pour rester dans l'ambiance foot. Et en tant qu'entraîneur ? J'avais pris en main l'équipe de Van Brun, une banlieue lyonnaise, qui évolue en division inférieure dans le football amateurs. Je les ait aidés durant six mois, puis je me suis retiré. Je n'ai pas trop tardé à la coacher, parce que le football amateur, de surcroit dans des petites divisions ici, il n'y a pas la rigueur et le sérieux qu'il faut. Tu te fatigues à vrai dire pour rien. A quoi ça sert donc... Qu'as-tu ressenti au moment où le NAHD a accédé en Ligue 1 ? Je suis nahdiste à 100 %. Cela ne date pas d'aujourd'hui. J'ai vécu le dernier match NAHD-OM que j'ai suivi, en direct à la télévision algérienne, comme un vrai supporter que je suis d'ailleurs. J'étais, comme tous les nahdistes, très stressé. Ma joie était à son comble au coup de sifflet final de l'arbitre, après que mon équipe de toujours eut réussi à assurer son accession en Ligue 1. J'étais très heureux pour le Nasria. Un club où je garde de grands et beaux souvenirs de ma jeunesse. Vous restez donc à l'écoute de ce qui se passe dans le football national... Ah pour ça, je réponds tout de suite oui. Je suis assidument tout ce qui touche au football algérien. J'y ai passé toute ma vie. Que ce soit côté clubs ou équipe nationale, je suis au fait de l'actualité de là-bas, chez nous comme on dit. Que penses-tu du Nasria de cette saison qui vient de s'achever pour lui par un retour en Ligue 1 ? Il faut dire que je n'ai pas eu vraiment l'occasion de voir le NAHD jouer, parce que les rencontres de Ligue 2 ne passent pas à la TV. Je lis et je suis informé de ce qui s'y passe à travers les différents médias. J'ai évidemment suivi le dernier match décisif parce qu'il était transmis en direct à la TV. Je dis que l'essentiel, c'est d'avoir réalisé le retour en Ligue 1. Cela n'est que le fruit d'énormes sacrifices et d'efforts soutenus par tous, durant l'ensemble de la saison. Je tiens à féliciter l'ensemble des nahdistes pour cette consécration, qui remet le NAHD à la place qu'il ne devrait plus quitter à l'avenir en Ligue 1. La venue de Younès Ifticène a porté ses fruits, n'est-ce pas ? C'est clair. Avant son arrivée, l'équipe patinait et accusait un certain retard sur les équipes de tête. L'arrivée d'Ifticène n'est pas du tout étrangère à la remontée spectaculaire du NAHD au classement. Connu pour sa rigueur et la qualité de son travail, grâce à sa riche expérience des terrains, il a su remotiver et remobiliser les joueurs. Avec lui, l'équipe a trouvé le bon équilibre et n'a ensuite rien lâché. Ifticène est à féliciter, c'est un connaisseur. Cela, au même titre que les joueurs, dirigeants, les différents staffs et les supporters, qui ont été formidables. Le Nasria doit néanmoins se renforcer qualitativement et devenir encore plus fort, pour ne plus avoir à faire l'ascenseur et à revivre les affres de la relégation. Êtes-vous prêt à reprendre en tant qu'entraîneur dans le championnat national, si l'occasion se présente ? Franchement, non. Je suis au fait de ce qui se passe dans notre football. Je vois que les mentalités ne veulent pas changer dans le bon sens, ni évoluer. Beaucoup de choses sont à revoir. Lorsqu'on voit que c'est le joueur qui fait la loi, en ce moment, je dis qu'il ne reste plus rien de bon à espérer, à moins que... C'est-à-dire ? Je donne un exemple. La Faf a décidé de plafonner les salaires des joueurs parce qu'entre autres, les clubs se plaignent du manque de moyens financiers et on voit tout ce qui se passe autour de cette question. Qu'un joueur s'entende avec son président sur l'argent qu'il doit percevoir, c'est leur problème, ça ne me regarde pas. Seulement, pourquoi dans ce cas l'Etat devrait intervenir sur le plan financier pour aider ledit club ? S'il contribue grandement à injecter de l'argent dans les clubs, n'a-t-il pas son mot à dire ?! Si les présidents de club ont changé d'avis sur cette question de plafonnement après avoir donné leur accord et que les joueurs refusent cette disposition, que les clubs en question se débrouillent alors à ramener les fonds nécessaires, qui ne doivent pas être ceux de l'Etat. Ceux qui acceptent la règle du jeu, pourront compter sur l'aide accompagnatrice de l'Etat. Les autres devront assumer et se débrouiller seuls. Je voudrai ajouter autre chose... Allez-y... Il faut absolument revenir à la formation parce que la plupart des responsables de clubs ont seulement une vision à court terme, parce qu'il y a chez nous cette obligation tous azimuts du résultat. On doit changer de mentalité pour espérer faire avancer les choses et non pas chercher coûte que coûte le résultat immédiat, sans un travail de fond. Parlons à présent de l'EN. Estimez vous qu'Halilhodzic a apporté un plus aux Verts ? Je réponds sans hésiter par oui. Pour moi, c'est une évidence. Pourtant il est souvent critiqué par certains médias et entraîneurs... Ne croyez surtout pas qu'être à la tête d'une sélection nationale est une mince affaire. C'est connu, chez nous, c'est une nature, on critique pour critiquer. Chacun a sa vision des choses et ses propres analyses. L'entraîneur, pour sa part, connaît son métier et prend en considération des paramètres footballistiques sur lesquels il bâtit sa réflexion et ses choix, sur la base de données bien définies. Halilhodzic a apporté la rigueur, le sérieux, la discipline et un certain savoir faire pour avoir été joueur professionnel et exercer de surcroît dans le haut niveau le métier d'entraîneur. On voit clairement, que le groupe vit bien. S'il vit bien, c'est qu'il y a bien un homme derrière qui y veille et qui dirige la manoeuvre de main de maître. Vous paraissez très convaincu par le boulot accompli par Halilhodzic au sein de l'EN... Cet entraîneur est un vrai bosseur. Je vais vous dire pourquoi. Les dates Fifa sont peu fréquentes. Le sélectionneur n'a généralement que 2 ou 3 jours pour mettre en place une équipe compétitive à chaque rendez-vous officiel. Voyez actuellement, il a le groupe sous la main depuis environ 20 jours ou plus, pour préparer la Coupe du monde. Regarder le jeu que présente l'EN sur le terrain. Même si tout le monde reconnait que des lacunes et quelques insuffisances sont encore perceptibles, n'empêche que notre sélection joue bien et développe un football alerte et offensif. L'EN a, selon vous, progressé... On est des techniciens, on peut se faire une idée sur la qualité du travail qu'est en train d'effectuer Halilhodzic, à travers des données que tout entraîneur est tenu de bien connaître. Ensuite, il s'agit de la vision et de la philosophie de chacun. Un entraîneur ne peut avoir le même regard sur le football qu'un supporter. Ils ne peuvent faire la même analyse des choses. Comme on dit "à chacun son job". Si l'on comprend bien, vous avez été convaincu par la prestation des Verts face à l'Arménie et à la Roumanie ? Effectivement, vous pouvez le dire. J'ai regardé à la télévision le match contre l'Arménie et je me suis déplacé à Genève pour assister à la rencontre contre la Roumanie. On a vu une équipe face à l'Arménie et une autre devant la Roumanie. Vahid a aligné deux équipes différentes pour jauger de la forme et des aptitudes de chaque joueur en ce moment, en match international. Attention, face aux Roumains, s'était une confrontation très difficile. Le terrain était mouillé et l'adversaire était coriace sur le plan tactique. Il est vrai que sur le plan individuel, ce n'est pas la Roumanie de Hadji, Popescu et Iordanescu, mais sur le plan collectif, elle est solide et joue en bloc, avec une bonne conservation du ballon, un bon pressing et une bonne réduction des espaces pour l'équipe adverse. L'EN a desserré l'étau en procédant par un beau jeu d'attaque à travers les ailes à l'algérienne comme on dit, avec de bons attaquants capables de désarçonner n'importe quelle défense. Contre l'Arménie, l'EN a aussi fait un bon match. Avec deux victoires enregistrées, les joueurs gagnent en confiance et croiront de plus en plus en leurs capacités. C'est important pour le moral à l'approche du Mondial. Pensez-vous que l'Algérie fera bonne figure au Mondial ? Bien sûr que oui. Vous savez, je suis un adepte d'un jeu d'attaque avec deux ailiers type et un avant-centre de métier. C'est ce que fait Halilhodzic sur le plan offensif. C'est ainsi que l'EN jouait à son époque de gloire. Et là, il y a du répondant sur le terrain. La sélection a un meilleur visage sur le plan du jeu qui est plus plaisant et plus efficace. On voit de belles choses quand-même. Tout le monde s'accorde à dire que la défense inquiète ? Certes, mais il ne faut pas oublier que Bougherra par exemple a terminé la saison depuis au moins un mois et demi. Il avait besoin de prendre ses repères. Je pense qu'il sera prêt pour le jour "J". Il y a de petites lacunes à rectifier et des réglages à faire, sans plus. Il ne faut pas trop s'alarmer. L'équipe se prépare pour être O.-K dès l'entame du tournoi mondial. Pour moi, ce sont des choses et des situations normales. Justement, la préparation et les matches amicaux servent à se corriger et à se perfectionner, pour présenter le meilleur visage possible le moment opportun. Il est à mes yeux intéressant et utile que l'EN dispute un 3e match amical avant d'affronter la Belgique. On a comme l'impression aussi qu'Halilhodzic ne veut pas dévoiler toutes ses cartes, sur sa stratégie de jeu... J'en ai aussi le sentiment. A mon avis, Bougherra va jouer aux côtés de Medjani dans l'axe de la défense et Yebda, qui a montré un bon visage, prendra la place de Medjani au milieu. Pour ce qui est de Mostefa, je le trouve très limité en tant qu'arrière latéral droit, il serait préférable de le faire jouer à son poste habituel de milieu défensif, surtout qu'on voit bien qu'il n'est pas à l'aise en tant que latéral droit. C'est une évidence. Ce n'est pas son poste. Comment voyez-vous les chances de l'EN au Brésil, surtout que nous disposons de joueurs de qualité tels les Djabou, Mahrez, Bentaleb, Feghouli, Soudani, Brahimi, Slimani... la liste est longue ? Je pense que nos chances existent bel et bien pour faire bonne figure et réussir un bon Mondial, même si ça ne sera facile pour personne. Nous avons des joueurs de valeur qui ont du talent et qui sont motivés. Par exemple, contre la Belgique,j'estime que nous aurons un avantage sur eux le jour du match. Ils ont l'habitude de jouer en nocturne et dans un climat plutôt frais. Au Brésil les matches sont programmés en début d'après-midi ou juste après. Les Belges vont être gênés à mon sens par rapport à cet aspect. Certes, nos joueurs aussi jouent en Europe, mais ils ont l'expérience des rencontres qui se jouent en pleine chaleur en Afrique et certains d'entre eux ont l'habitude de la chaleur du pays lorsqu'ils viennent rendre visite à leurs familles. Croyez-vous vraiment que ce soit un aspect à prendre en compte à ce niveau-là ? Entre jouer un match en nocturne ou durant la journée, c'est très différent, de surcroît dans un pays où il y a de l'humidité et de la chaleur. Contre la Belgique, on va jouer à 13h locale. C'est pour vous dire que les Belges vont souffrir et cela pourrait se répercuter sur la vivacité de leur jeu collectif bien huilé et basé sur le pressing, qui est difficile à appliquer lorsqu'on joue sous la chaleur. Aussi, la plupart des joueurs belges évoluent dans les meilleurs championnats européens, avec beaucoup de rencontres dans les jambes. Leur forme physique risque d'en prendre un cou dans ces conditions ! Il ne faut pas oublier qu'ils n'ont pas eu de répit pour pouvoir se reposer et bien récupérer de la fatigue d'une longue saison. Optimiste pour les Verts ? Ah pour ça oui ! Il ne faut surtout pas faire l'erreur de trop subir le jeu. Parce qu'à force d'attendre derrière, on finira par encaisser et les choses ne feront que se compliquer pour notre sélection. Il faut jouer et saisir sa chance. Dans un match tout est possible. Il faut jouer chaque rencontre, comme un match de coupe. Si elle ne réussit pas un bon résultat contre la Belgique, ce que personne ne souhaite, l'EN subira, par la suite, une très forte pression pour les rendez-vous suivants face à la Corée du Sud puis à la Russie. C'est ce qu'il faut absolument éviter. Surtout tenter de faire le nécessaire lors des deux premiers matches et ne pas attendre jusqu'au dernier pour avoir ensuite des regrets. On a un groupe solide et la fraîcheur des jeunes que compte l'EN, tels les Mahrez, Bentaleb et Djabou est un atout majeur qui nous laisse entrevoir positivement la participation de l'EN au Mondial, avec on l'espère tous, une qualification historique au 2e tour inchallah. Avec la Coupe du monde et les Verts, on ressent fort son algériannité là où on est. Toute la planète est braquée sur cet évènement sportif grandiose. Celui qui ne connait pas l'Algérie, la connaîtra grâce à la Coupe du monde (rire). Que nos supporters donnent un exemple de bonne conduite et de fair play. L'EN a élevé le niveau en se qualifiant au Mondial, aux fans d'en faire autant. On ne doit plus voir le genre de dépassement qu'on a vu à la fin du match face à la Roumanie, où il y eu des supporters qui sont carrément entrés sur le terrain. Cela est inadmissible et interdit par les règlements de la Fifa. Que les inconditionnels des Verts prennent conscience de cela. Ils ont toujours étaient formidables et ceux qui se comportent mal doivent changer d'attitude. Sinon, c'est l'image de l'EN et de tout notre pays qui risque d'être ternie. C'était un avant-centre racé aux qualités techniques avérées et un buteur de qualité. Il s'est ensuite reconverti avec succès au métier d'entraîneur. Il a drivé le NAHD et l'USMA aux côtés de techniciens chevronnés tels Nour Benzekri et Rachid Cheradi. Il est installé, depuis quelques années, en France dans la ville de Lyon, où il coule une vie familiale paisible. Connu pour sa gentillesse et son amour pour le football, Aït El-Hocine, nous parle dans cet entretien de sa nouvelle vie en France, de l'accession du NAHD son équipe de toujours et de l'EN qui s'apprête à disputer le Mondial brésilien. Midi Libre : Que devenez-vous ? Ahmed Aït El-Hocine : Tout se passe bien pour moi. Comme vous le savez, je me suis installé, il y a quelques années à présent, en France dans la ville de Lyon, où je mène une vie tranquille auprès de ma petite famille qui s'est bien intégrée. Pouvez-vous nous rappeler les raisons de votre départ en France ? Tout d'abord, il y a mon épouse qui est enseignante et qui a été appelé à exercer en France. Ensuite, en ce qui me concerne personnellement, j'étais franchement dégoûté et choqué après ma dernière saison en tant qu'entraîneur du NAHD. J'ai été victime de la malhonnêteté de l'exprésident du club, Mourad Lahlou, qui m'a privé de mon argent et qui, si je puis dire, m'a tout simplement escroqué. J'étais tellement déçu et en colère d'avoir été privé de mon dû, fruit de la sueur de mon front, que je me suis dis puisque l'occasion s'est présenté à moi de partir vivre en Europe, autant aller voir ailleurs et assurer surtout l'avenir de mes enfants, notamment sur le plan des études. Lahlou vous a-t-il remis votre argent depuis ? Non, pas du tout. Je n'ai pas vu depuis mon départ, la couleur de mon argent. Mais, je le laisse avec sa conscience. La mienne est tranquille. Pour moi, c'est du vol. Aviez-vous un contrat à ce moment là ? Malheureusement, non ! Comme vous le savez, à cette époque, la plupart des entraîneurs s'engageaient sur une simple parole donnée avec les présidents de club et par le passé, une parole est une vraie parole d'Homme. J'ai été trahi par Lahlou qui a abusé de ma confiance et qui n'a pas honoré ses engagements envers moi. Si j'avais eu un contrat, les choses se seraient passées autrement. Il faut savoir que j'ai tourné la page depuis et que je ne suis pas du genre à me lamenter sur mon sort. A présent, je m'occupe de l'éducation de mes enfants. Ma famille est ma principale raison de vivre. Êtes-vous toujours dans le milieu du football en France ? A vrai dire pas vraiment. On se rencontre entre anciens, comme Abdeslam Bousri par exemple qui vit lui aussi à Lyon, et avec des amis pour jouer des matches ensemble. On le fait chaque dimanche d'ailleurs pour rester dans l'ambiance foot. Et en tant qu'entraîneur ? J'avais pris en main l'équipe de Van Brun, une banlieue lyonnaise, qui évolue en division inférieure dans le football amateurs. Je les ait aidés durant six mois, puis je me suis retiré. Je n'ai pas trop tardé à la coacher, parce que le football amateur, de surcroit dans des petites divisions ici, il n'y a pas la rigueur et le sérieux qu'il faut. Tu te fatigues à vrai dire pour rien. A quoi ça sert donc... Qu'as-tu ressenti au moment où le NAHD a accédé en Ligue 1 ? Je suis nahdiste à 100 %. Cela ne date pas d'aujourd'hui. J'ai vécu le dernier match NAHD-OM que j'ai suivi, en direct à la télévision algérienne, comme un vrai supporter que je suis d'ailleurs. J'étais, comme tous les nahdistes, très stressé. Ma joie était à son comble au coup de sifflet final de l'arbitre, après que mon équipe de toujours eut réussi à assurer son accession en Ligue 1. J'étais très heureux pour le Nasria. Un club où je garde de grands et beaux souvenirs de ma jeunesse. Vous restez donc à l'écoute de ce qui se passe dans le football national... Ah pour ça, je réponds tout de suite oui. Je suis assidument tout ce qui touche au football algérien. J'y ai passé toute ma vie. Que ce soit côté clubs ou équipe nationale, je suis au fait de l'actualité de là-bas, chez nous comme on dit. Que penses-tu du Nasria de cette saison qui vient de s'achever pour lui par un retour en Ligue 1 ? Il faut dire que je n'ai pas eu vraiment l'occasion de voir le NAHD jouer, parce que les rencontres de Ligue 2 ne passent pas à la TV. Je lis et je suis informé de ce qui s'y passe à travers les différents médias. J'ai évidemment suivi le dernier match décisif parce qu'il était transmis en direct à la TV. Je dis que l'essentiel, c'est d'avoir réalisé le retour en Ligue 1. Cela n'est que le fruit d'énormes sacrifices et d'efforts soutenus par tous, durant l'ensemble de la saison. Je tiens à féliciter l'ensemble des nahdistes pour cette consécration, qui remet le NAHD à la place qu'il ne devrait plus quitter à l'avenir en Ligue 1. La venue de Younès Ifticène a porté ses fruits, n'est-ce pas ? C'est clair. Avant son arrivée, l'équipe patinait et accusait un certain retard sur les équipes de tête. L'arrivée d'Ifticène n'est pas du tout étrangère à la remontée spectaculaire du NAHD au classement. Connu pour sa rigueur et la qualité de son travail, grâce à sa riche expérience des terrains, il a su remotiver et remobiliser les joueurs. Avec lui, l'équipe a trouvé le bon équilibre et n'a ensuite rien lâché. Ifticène est à féliciter, c'est un connaisseur. Cela, au même titre que les joueurs, dirigeants, les différents staffs et les supporters, qui ont été formidables. Le Nasria doit néanmoins se renforcer qualitativement et devenir encore plus fort, pour ne plus avoir à faire l'ascenseur et à revivre les affres de la relégation. Êtes-vous prêt à reprendre en tant qu'entraîneur dans le championnat national, si l'occasion se présente ? Franchement, non. Je suis au fait de ce qui se passe dans notre football. Je vois que les mentalités ne veulent pas changer dans le bon sens, ni évoluer. Beaucoup de choses sont à revoir. Lorsqu'on voit que c'est le joueur qui fait la loi, en ce moment, je dis qu'il ne reste plus rien de bon à espérer, à moins que... C'est-à-dire ? Je donne un exemple. La Faf a décidé de plafonner les salaires des joueurs parce qu'entre autres, les clubs se plaignent du manque de moyens financiers et on voit tout ce qui se passe autour de cette question. Qu'un joueur s'entende avec son président sur l'argent qu'il doit percevoir, c'est leur problème, ça ne me regarde pas. Seulement, pourquoi dans ce cas l'Etat devrait intervenir sur le plan financier pour aider ledit club ? S'il contribue grandement à injecter de l'argent dans les clubs, n'a-t-il pas son mot à dire ?! Si les présidents de club ont changé d'avis sur cette question de plafonnement après avoir donné leur accord et que les joueurs refusent cette disposition, que les clubs en question se débrouillent alors à ramener les fonds nécessaires, qui ne doivent pas être ceux de l'Etat. Ceux qui acceptent la règle du jeu, pourront compter sur l'aide accompagnatrice de l'Etat. Les autres devront assumer et se débrouiller seuls. Je voudrai ajouter autre chose... Allez-y... Il faut absolument revenir à la formation parce que la plupart des responsables de clubs ont seulement une vision à court terme, parce qu'il y a chez nous cette obligation tous azimuts du résultat. On doit changer de mentalité pour espérer faire avancer les choses et non pas chercher coûte que coûte le résultat immédiat, sans un travail de fond. Parlons à présent de l'EN. Estimez vous qu'Halilhodzic a apporté un plus aux Verts ? Je réponds sans hésiter par oui. Pour moi, c'est une évidence. Pourtant il est souvent critiqué par certains médias et entraîneurs... Ne croyez surtout pas qu'être à la tête d'une sélection nationale est une mince affaire. C'est connu, chez nous, c'est une nature, on critique pour critiquer. Chacun a sa vision des choses et ses propres analyses. L'entraîneur, pour sa part, connaît son métier et prend en considération des paramètres footballistiques sur lesquels il bâtit sa réflexion et ses choix, sur la base de données bien définies. Halilhodzic a apporté la rigueur, le sérieux, la discipline et un certain savoir faire pour avoir été joueur professionnel et exercer de surcroît dans le haut niveau le métier d'entraîneur. On voit clairement, que le groupe vit bien. S'il vit bien, c'est qu'il y a bien un homme derrière qui y veille et qui dirige la manoeuvre de main de maître. Vous paraissez très convaincu par le boulot accompli par Halilhodzic au sein de l'EN... Cet entraîneur est un vrai bosseur. Je vais vous dire pourquoi. Les dates Fifa sont peu fréquentes. Le sélectionneur n'a généralement que 2 ou 3 jours pour mettre en place une équipe compétitive à chaque rendez-vous officiel. Voyez actuellement, il a le groupe sous la main depuis environ 20 jours ou plus, pour préparer la Coupe du monde. Regarder le jeu que présente l'EN sur le terrain. Même si tout le monde reconnait que des lacunes et quelques insuffisances sont encore perceptibles, n'empêche que notre sélection joue bien et développe un football alerte et offensif. L'EN a, selon vous, progressé... On est des techniciens, on peut se faire une idée sur la qualité du travail qu'est en train d'effectuer Halilhodzic, à travers des données que tout entraîneur est tenu de bien connaître. Ensuite, il s'agit de la vision et de la philosophie de chacun. Un entraîneur ne peut avoir le même regard sur le football qu'un supporter. Ils ne peuvent faire la même analyse des choses. Comme on dit "à chacun son job". Si l'on comprend bien, vous avez été convaincu par la prestation des Verts face à l'Arménie et à la Roumanie ? Effectivement, vous pouvez le dire. J'ai regardé à la télévision le match contre l'Arménie et je me suis déplacé à Genève pour assister à la rencontre contre la Roumanie. On a vu une équipe face à l'Arménie et une autre devant la Roumanie. Vahid a aligné deux équipes différentes pour jauger de la forme et des aptitudes de chaque joueur en ce moment, en match international. Attention, face aux Roumains, s'était une confrontation très difficile. Le terrain était mouillé et l'adversaire était coriace sur le plan tactique. Il est vrai que sur le plan individuel, ce n'est pas la Roumanie de Hadji, Popescu et Iordanescu, mais sur le plan collectif, elle est solide et joue en bloc, avec une bonne conservation du ballon, un bon pressing et une bonne réduction des espaces pour l'équipe adverse. L'EN a desserré l'étau en procédant par un beau jeu d'attaque à travers les ailes à l'algérienne comme on dit, avec de bons attaquants capables de désarçonner n'importe quelle défense. Contre l'Arménie, l'EN a aussi fait un bon match. Avec deux victoires enregistrées, les joueurs gagnent en confiance et croiront de plus en plus en leurs capacités. C'est important pour le moral à l'approche du Mondial. Pensez-vous que l'Algérie fera bonne figure au Mondial ? Bien sûr que oui. Vous savez, je suis un adepte d'un jeu d'attaque avec deux ailiers type et un avant-centre de métier. C'est ce que fait Halilhodzic sur le plan offensif. C'est ainsi que l'EN jouait à son époque de gloire. Et là, il y a du répondant sur le terrain. La sélection a un meilleur visage sur le plan du jeu qui est plus plaisant et plus efficace. On voit de belles choses quand-même. Tout le monde s'accorde à dire que la défense inquiète ? Certes, mais il ne faut pas oublier que Bougherra par exemple a terminé la saison depuis au moins un mois et demi. Il avait besoin de prendre ses repères. Je pense qu'il sera prêt pour le jour "J". Il y a de petites lacunes à rectifier et des réglages à faire, sans plus. Il ne faut pas trop s'alarmer. L'équipe se prépare pour être O.-K dès l'entame du tournoi mondial. Pour moi, ce sont des choses et des situations normales. Justement, la préparation et les matches amicaux servent à se corriger et à se perfectionner, pour présenter le meilleur visage possible le moment opportun. Il est à mes yeux intéressant et utile que l'EN dispute un 3e match amical avant d'affronter la Belgique. On a comme l'impression aussi qu'Halilhodzic ne veut pas dévoiler toutes ses cartes, sur sa stratégie de jeu... J'en ai aussi le sentiment. A mon avis, Bougherra va jouer aux côtés de Medjani dans l'axe de la défense et Yebda, qui a montré un bon visage, prendra la place de Medjani au milieu. Pour ce qui est de Mostefa, je le trouve très limité en tant qu'arrière latéral droit, il serait préférable de le faire jouer à son poste habituel de milieu défensif, surtout qu'on voit bien qu'il n'est pas à l'aise en tant que latéral droit. C'est une évidence. Ce n'est pas son poste. Comment voyez-vous les chances de l'EN au Brésil, surtout que nous disposons de joueurs de qualité tels les Djabou, Mahrez, Bentaleb, Feghouli, Soudani, Brahimi, Slimani... la liste est longue ? Je pense que nos chances existent bel et bien pour faire bonne figure et réussir un bon Mondial, même si ça ne sera facile pour personne. Nous avons des joueurs de valeur qui ont du talent et qui sont motivés. Par exemple, contre la Belgique,j'estime que nous aurons un avantage sur eux le jour du match. Ils ont l'habitude de jouer en nocturne et dans un climat plutôt frais. Au Brésil les matches sont programmés en début d'après-midi ou juste après. Les Belges vont être gênés à mon sens par rapport à cet aspect. Certes, nos joueurs aussi jouent en Europe, mais ils ont l'expérience des rencontres qui se jouent en pleine chaleur en Afrique et certains d'entre eux ont l'habitude de la chaleur du pays lorsqu'ils viennent rendre visite à leurs familles. Croyez-vous vraiment que ce soit un aspect à prendre en compte à ce niveau-là ? Entre jouer un match en nocturne ou durant la journée, c'est très différent, de surcroît dans un pays où il y a de l'humidité et de la chaleur. Contre la Belgique, on va jouer à 13h locale. C'est pour vous dire que les Belges vont souffrir et cela pourrait se répercuter sur la vivacité de leur jeu collectif bien huilé et basé sur le pressing, qui est difficile à appliquer lorsqu'on joue sous la chaleur. Aussi, la plupart des joueurs belges évoluent dans les meilleurs championnats européens, avec beaucoup de rencontres dans les jambes. Leur forme physique risque d'en prendre un cou dans ces conditions ! Il ne faut pas oublier qu'ils n'ont pas eu de répit pour pouvoir se reposer et bien récupérer de la fatigue d'une longue saison. Optimiste pour les Verts ? Ah pour ça oui ! Il ne faut surtout pas faire l'erreur de trop subir le jeu. Parce qu'à force d'attendre derrière, on finira par encaisser et les choses ne feront que se compliquer pour notre sélection. Il faut jouer et saisir sa chance. Dans un match tout est possible. Il faut jouer chaque rencontre, comme un match de coupe. Si elle ne réussit pas un bon résultat contre la Belgique, ce que personne ne souhaite, l'EN subira, par la suite, une très forte pression pour les rendez-vous suivants face à la Corée du Sud puis à la Russie. C'est ce qu'il faut absolument éviter. Surtout tenter de faire le nécessaire lors des deux premiers matches et ne pas attendre jusqu'au dernier pour avoir ensuite des regrets. On a un groupe solide et la fraîcheur des jeunes que compte l'EN, tels les Mahrez, Bentaleb et Djabou est un atout majeur qui nous laisse entrevoir positivement la participation de l'EN au Mondial, avec on l'espère tous, une qualification historique au 2e tour inchallah. Avec la Coupe du monde et les Verts, on ressent fort son algériannité là où on est. Toute la planète est braquée sur cet évènement sportif grandiose. Celui qui ne connait pas l'Algérie, la connaîtra grâce à la Coupe du monde (rire). Que nos supporters donnent un exemple de bonne conduite et de fair play. L'EN a élevé le niveau en se qualifiant au Mondial, aux fans d'en faire autant. On ne doit plus voir le genre de dépassement qu'on a vu à la fin du match face à la Roumanie, où il y eu des supporters qui sont carrément entrés sur le terrain. Cela est inadmissible et interdit par les règlements de la Fifa. Que les inconditionnels des Verts prennent conscience de cela. Ils ont toujours étaient formidables et ceux qui se comportent mal doivent changer d'attitude. Sinon, c'est l'image de l'EN et de tout notre pays qui risque d'être ternie.