Il a fallu qu'un bateau de pêche, un sardinier de 12 mètres, coule en plein port de pêche pour que les projecteurs de l'actualité s'orientent vers les conditions professionnelles dans lesquelles vivent les pêcheurs de Béjaia. L'accident a eu lieu la semaine dernière. Heureusement que le bateau n'était pas en pleine mer. Une voie d'eau n'a pu être colmatée et le bateau a coulé dans l'indifférence générale, même si l'EPB a prêté une pompe. L'absence d'une grue dans le port de pêche s'est fait tragiquement ressentir ; les grues dont disposent l'Entreprise portuaire de Béjaia étant trop colossales pour être déplacées sur le port de pêche. L'EGPP, Entreprise de gestion des ports de pêche, quant à elle, semble ne rien posséder. « Ils se contentent de nous faire payer », nous dira un propriétaire de bateau qui souhaite garder l'anonymat. C'est ce même patron de pêche qui nous confie que le port ne dispose d'aucune infrastructure ni matériel, pas de grue, pas le moindre atelier de réparation… « Voyez ce bateau, cela doit faire bien 7 mois qu'il n'a pas pris la mer…Et celui qui a coulé : en panne de moteur depuis pratiquement 2 ans. Et quatorze familles en dépendent. A cela il faut ajouter qu'on nous met en congé forcé de mai à août, alors que les autres ports du pays fonctionnent, les pêcheurs y travaillent toute l'année. Avec les conditions météorologiques qui ne sont pas toujours favorables, il ne nous reste que cinq à six mois de travail… Pour trouver des pièces mécaniques détachées, c'est la croix et la bannière, nous devons nous débrouiller par nous-mêmes. Il existait un magasin d'Etat, l'ECOREP, mais il a été vendu aux enchères et il n'y a plus rien…» Pour mettre à sec, les pêcheurs sont obligés de se rendre dans le port commercial où un espace de trente mètres leur est réservé et faire appel au service de l'EPB pour louer une grue. La facture est salée : 30. 000 D.A. Et la même somme pour remettre à flot. Ce qui pousse certains d'entre nous à se rendre à Jijel où les services d'une grue ne reviennent qu'à 500 D.A. Moi, je me rends chaque année à Bou-Haroun pour procéder au carénage; il me faut seize heures de mer. Les pêcheurs de Béjaia souffrent également de l'éxiguité du port. Trois petits quais ont été construits perpendiculairement au quai principal mais, toujours selon les pêcheurs, ils encombrent plus qu'ils ne servent. « On n'a pas pris la précaution de nous consulter et maintenant que le gâchis est fait on nous répète : Si on avait su… ». De plus, le port a été amputé de tout un côté pour permettre d'aménager le front de mer. A regarder le port de pêche de Béjaia, on constate un enchevêtrement anarchique, les bateaux sont amarrés dans tous les sens ; ce qui dénote un manque d'organisation manifeste. Au moment où les embarcations se multiplient, où les bateaux sont de plus en plus gros, une gestion minutieuse de l'espace portuaire s'avère plus que nécessaire si on veut que le poisson, ne serait-ce que la sardine, cette viande du pauvre dans un passé récent, continue à habiter nos tables. Nul n'ignore les apports nutritionnels du poisson et ses bienfaits. Il faut que les efforts dispensés par le gouvernement rejaillissent sur Béjaia qui dispose quand même d'une centaine de kilomètres de côtes. Il a fallu qu'un bateau de pêche, un sardinier de 12 mètres, coule en plein port de pêche pour que les projecteurs de l'actualité s'orientent vers les conditions professionnelles dans lesquelles vivent les pêcheurs de Béjaia. L'accident a eu lieu la semaine dernière. Heureusement que le bateau n'était pas en pleine mer. Une voie d'eau n'a pu être colmatée et le bateau a coulé dans l'indifférence générale, même si l'EPB a prêté une pompe. L'absence d'une grue dans le port de pêche s'est fait tragiquement ressentir ; les grues dont disposent l'Entreprise portuaire de Béjaia étant trop colossales pour être déplacées sur le port de pêche. L'EGPP, Entreprise de gestion des ports de pêche, quant à elle, semble ne rien posséder. « Ils se contentent de nous faire payer », nous dira un propriétaire de bateau qui souhaite garder l'anonymat. C'est ce même patron de pêche qui nous confie que le port ne dispose d'aucune infrastructure ni matériel, pas de grue, pas le moindre atelier de réparation… « Voyez ce bateau, cela doit faire bien 7 mois qu'il n'a pas pris la mer…Et celui qui a coulé : en panne de moteur depuis pratiquement 2 ans. Et quatorze familles en dépendent. A cela il faut ajouter qu'on nous met en congé forcé de mai à août, alors que les autres ports du pays fonctionnent, les pêcheurs y travaillent toute l'année. Avec les conditions météorologiques qui ne sont pas toujours favorables, il ne nous reste que cinq à six mois de travail… Pour trouver des pièces mécaniques détachées, c'est la croix et la bannière, nous devons nous débrouiller par nous-mêmes. Il existait un magasin d'Etat, l'ECOREP, mais il a été vendu aux enchères et il n'y a plus rien…» Pour mettre à sec, les pêcheurs sont obligés de se rendre dans le port commercial où un espace de trente mètres leur est réservé et faire appel au service de l'EPB pour louer une grue. La facture est salée : 30. 000 D.A. Et la même somme pour remettre à flot. Ce qui pousse certains d'entre nous à se rendre à Jijel où les services d'une grue ne reviennent qu'à 500 D.A. Moi, je me rends chaque année à Bou-Haroun pour procéder au carénage; il me faut seize heures de mer. Les pêcheurs de Béjaia souffrent également de l'éxiguité du port. Trois petits quais ont été construits perpendiculairement au quai principal mais, toujours selon les pêcheurs, ils encombrent plus qu'ils ne servent. « On n'a pas pris la précaution de nous consulter et maintenant que le gâchis est fait on nous répète : Si on avait su… ». De plus, le port a été amputé de tout un côté pour permettre d'aménager le front de mer. A regarder le port de pêche de Béjaia, on constate un enchevêtrement anarchique, les bateaux sont amarrés dans tous les sens ; ce qui dénote un manque d'organisation manifeste. Au moment où les embarcations se multiplient, où les bateaux sont de plus en plus gros, une gestion minutieuse de l'espace portuaire s'avère plus que nécessaire si on veut que le poisson, ne serait-ce que la sardine, cette viande du pauvre dans un passé récent, continue à habiter nos tables. Nul n'ignore les apports nutritionnels du poisson et ses bienfaits. Il faut que les efforts dispensés par le gouvernement rejaillissent sur Béjaia qui dispose quand même d'une centaine de kilomètres de côtes.