Quatre jeunes diplômés de l'Institut de pêche de Collo avec sept années d'expérience, ayant déposé deux dossiers d'acquisition de deux sardiniers de 12 mètres de long pour la pêche côtière dans le cadre de l'Ansej, ne s'attendaient pas, après presque deux années de galère, à être confrontés à un vide juridique qui les prive de réaliser leur rêve de travailler pour leur propre compte en tant qu'armateur. Mis en confiance par les aides que leur octroie le programme de la relance économique, et ayant acquis l'attestation d'éligibilité, ils ont dû déposer à la banque un apport personnel de 970 000 DA pour chacun des deux sardiniers qu'ils veulent exploiter en société de solidarité. Après 18 mois d'attente, ils reçoivent l'accord bancaire de financement à condition de présenter un registre de commerce. Ils n'ont pu obtenir ce dernier car son attribution exige l'agrément de la direction de la pêche. Or la réglementation en vigueur ne délivre d'agrément que pour la pêche industrielle hauturière avec un bateau usine de plus de 25 mètres et un local de domiciliation sur terre pleine, nous dira un cadre de la pêche. Aucun bateau industriel de pêche hauturière n'existe en Algérie, selon ces pêcheurs, actuellement seuls les Japonais disposent de ce genre de bateau en Algérie. Des thoniers que les patrons - armateurs nippons utilisent pour pêcher le thon en haute mer en Algérie sur concession durant le printemps. Pourtant, aux personnes physiques, ni l'agrément ni le registre de commerce ne sont exigés. Sachant que des chalutiers de plus 24 mètres, qui n'ont aucune rapport avec les sardiniers, acquis dans le cadre du PRE n'ont pas été astreints au registre de commerce. Des facilités qui ont permis à plusieurs jeunes d'acquérir des petits métiers, des sardiniers et des chalutiers qui sont déjà en exploitation. Après avoir frappé aux portes du ministère de la Pêche, de la direction de la pêche, aux services du registre de commerce, la seule solution qu'on leur avance c'est de ne plus compter sur leurs projets tant que la code de pêche algérien n'est pas adapté. A. Boukarine