La subvention de l'Etat correspond aujourd'hui à seulement 1.800 DA par étudiant, soit la moitié du chiffre de 1990, c'est ce que déplore Abdeslem Ali Rachedi La subvention de l'Etat correspond aujourd'hui à seulement 1.800 DA par étudiant, soit la moitié du chiffre de 1990, c'est ce que déplore Abdeslem Ali Rachedi Midi libre : quelle évaluation faites-vous du secteur des œuvres universitaire ? Pr. Abdeslem Ali Rachedi : Dans tous les cas, mon évaluation sur le secteur suppose une réforme. La réforme des œuvres sociales universitaires aurait dû être opérée depuis longtemps. Comme elle devrait être fondée sur le principe de l'autonomie de gestion, la vérité des prix, la diversification de l'offre et la participation des étudiants à la gestion. Cependant, il est à signaler que depuis 1990, la dotation de l'Etat pour les diverses prestations (bourse, hébergement, restauration et transport) s'élevait à 1.400 DA par étudiant et par mois, alors que le SNMG était de 10.000 DA par mois. Il était donc théoriquement possible de libérer les prix, à charge pour l'Etat de verser la subvention directement à l'étudiant. Il faut rappeler, par ailleurs, que le prix du repas de 1,20 DA fixé en 1963 correspondait au prix réel. En outre, la bourse de l'étudiant devra être donc réévaluée pour lui permettre de payer les prestations à leurs prix réels. Bien entendu, la bourse sera modulée en fonction des ressources de l'étudiant et de sa famille. Les centres des œuvres universitaires seront ainsi mis en concurrence avec les prestataires privés avec à terme la promotion de résidences universitaires privées. L'étudiant aura, à cet effet, le choix du prestataire, ce qui pourrait améliorer la qualité et sans doute aussi faire baisser les prix. De ce fait, il faut que les centres des œuvres universitaires bénéficient de l'autonomie et les étudiants doivent être associés à leur gestion Il y a tout de même eu certaines mesures prises par la tutelle afin d'améliorer les conditions de vie dans les résidences universitaires. De ce fait, pensez-vous que le secteur en question n'arrive pas à opérer des changements palpables ? En dépit de quelques timides mesures qui ont été prises au cours des quinze dernières années, le secteur attend toujours une réforme de fond. A ce titre, il est à noter que depuis le début des années 90, la situation s'est beaucoup dégradée. Les effectifs estudiantins ont explosé alors que les moyens humains et matériels n'ont pas suivi. La subvention de l'Etat correspond aujourd'hui à seulement 1.800 DA par étudiant, soit la moitié du chiffre de 1990. La subvention aux œuvres sociales universitaires n'atteint pas le tiers du SNMG actuel. Aucune réforme ne sera viable si les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous. Pour le reste, toutes les mesures préconisées dans le projet d'autonomie de l'université demeurent toujours d'actualité. Quelles perspectives de réforme préconisez-vous pour le secteur universitaire? Les perspectives supposent, d'abord, la réhabilitation de l'université qui vise a priori, à concrétiser un projet de société où démocratie, égalité, solidarité, ne sont pas de vains mots. Il s'agit surtout, à ce titre, de restituer à l'université son autonomie vis-à-vis du pouvoir politique en premier lieu. C'est de cet affranchissement que dépendra le fonctionnement démocratique et transparent des institutions d'enseignement et de recherche. L'élection par les pairs pour tous les postes de responsabilité sera basée sur les seuls critères de compétence pédagogique et d'autorité scientifique. Cette autonomie sera, par voie de conséquence, étendue à tous les actes de gestion et à tous les niveaux de la hiérarchie. La responsabilisation accrue qui en résultera aura un effet mobilisateur sur les cadres universitaires qu'il soient gestionnaires, responsables, enseignants ou chercheurs. Ensuite, il s'agit de libérer le secteur des contraintes liées à l'hébergement, la restauration et le transport pour que l'université retrouve sa vocation première de lieu d'enseignement et de recherche. Seule la mise en adéquation des œuvres sociales universitaires avec les règles de l'économie de marché permettra îde résoudre, à terme, ce problème. L'étudiant doit bénéficier d'un pouvoir d'achat en rapport avec les prix pratiqués sur le marché. En théorie, il devrait avoir les moyens de se loger dans des résidences universitaires privées ou chez l'habitant, de prendre ses repas chez des prestataires privés et être transportés par les moyens de transport offerts aux citoyens. Tout étudiant devrait aussi bénéficier d'une aide des pouvoirs publics pour l'achat de livres et d'un équipement informatique. Midi libre : quelle évaluation faites-vous du secteur des œuvres universitaire ? Pr. Abdeslem Ali Rachedi : Dans tous les cas, mon évaluation sur le secteur suppose une réforme. La réforme des œuvres sociales universitaires aurait dû être opérée depuis longtemps. Comme elle devrait être fondée sur le principe de l'autonomie de gestion, la vérité des prix, la diversification de l'offre et la participation des étudiants à la gestion. Cependant, il est à signaler que depuis 1990, la dotation de l'Etat pour les diverses prestations (bourse, hébergement, restauration et transport) s'élevait à 1.400 DA par étudiant et par mois, alors que le SNMG était de 10.000 DA par mois. Il était donc théoriquement possible de libérer les prix, à charge pour l'Etat de verser la subvention directement à l'étudiant. Il faut rappeler, par ailleurs, que le prix du repas de 1,20 DA fixé en 1963 correspondait au prix réel. En outre, la bourse de l'étudiant devra être donc réévaluée pour lui permettre de payer les prestations à leurs prix réels. Bien entendu, la bourse sera modulée en fonction des ressources de l'étudiant et de sa famille. Les centres des œuvres universitaires seront ainsi mis en concurrence avec les prestataires privés avec à terme la promotion de résidences universitaires privées. L'étudiant aura, à cet effet, le choix du prestataire, ce qui pourrait améliorer la qualité et sans doute aussi faire baisser les prix. De ce fait, il faut que les centres des œuvres universitaires bénéficient de l'autonomie et les étudiants doivent être associés à leur gestion Il y a tout de même eu certaines mesures prises par la tutelle afin d'améliorer les conditions de vie dans les résidences universitaires. De ce fait, pensez-vous que le secteur en question n'arrive pas à opérer des changements palpables ? En dépit de quelques timides mesures qui ont été prises au cours des quinze dernières années, le secteur attend toujours une réforme de fond. A ce titre, il est à noter que depuis le début des années 90, la situation s'est beaucoup dégradée. Les effectifs estudiantins ont explosé alors que les moyens humains et matériels n'ont pas suivi. La subvention de l'Etat correspond aujourd'hui à seulement 1.800 DA par étudiant, soit la moitié du chiffre de 1990. La subvention aux œuvres sociales universitaires n'atteint pas le tiers du SNMG actuel. Aucune réforme ne sera viable si les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous. Pour le reste, toutes les mesures préconisées dans le projet d'autonomie de l'université demeurent toujours d'actualité. Quelles perspectives de réforme préconisez-vous pour le secteur universitaire? Les perspectives supposent, d'abord, la réhabilitation de l'université qui vise a priori, à concrétiser un projet de société où démocratie, égalité, solidarité, ne sont pas de vains mots. Il s'agit surtout, à ce titre, de restituer à l'université son autonomie vis-à-vis du pouvoir politique en premier lieu. C'est de cet affranchissement que dépendra le fonctionnement démocratique et transparent des institutions d'enseignement et de recherche. L'élection par les pairs pour tous les postes de responsabilité sera basée sur les seuls critères de compétence pédagogique et d'autorité scientifique. Cette autonomie sera, par voie de conséquence, étendue à tous les actes de gestion et à tous les niveaux de la hiérarchie. La responsabilisation accrue qui en résultera aura un effet mobilisateur sur les cadres universitaires qu'il soient gestionnaires, responsables, enseignants ou chercheurs. Ensuite, il s'agit de libérer le secteur des contraintes liées à l'hébergement, la restauration et le transport pour que l'université retrouve sa vocation première de lieu d'enseignement et de recherche. Seule la mise en adéquation des œuvres sociales universitaires avec les règles de l'économie de marché permettra îde résoudre, à terme, ce problème. L'étudiant doit bénéficier d'un pouvoir d'achat en rapport avec les prix pratiqués sur le marché. En théorie, il devrait avoir les moyens de se loger dans des résidences universitaires privées ou chez l'habitant, de prendre ses repas chez des prestataires privés et être transportés par les moyens de transport offerts aux citoyens. Tout étudiant devrait aussi bénéficier d'une aide des pouvoirs publics pour l'achat de livres et d'un équipement informatique.