Les bilans annuels des musées enregistrent un nombre de visiteurs en permanente régression. Par là, il serait vrai de dire que la culture muséale est en déperdition. Les bilans annuels des musées enregistrent un nombre de visiteurs en permanente régression. Par là, il serait vrai de dire que la culture muséale est en déperdition. Les musées algériens sont de moins en moins visités. Le musée national du Bardo reçoit annuellement une moyenne de 15.000 visites, un chiffre que le Louvre français réalise en quelques jours seulement. De 13.938 visiteurs en 2005, le nombre de visites a chuté à 11.891 en 2006 à 10.000 en 2007. «Je me souviens que durant les années 90, le musée enregistrait plus de 200 visites par jour», raconte Fouzia, une employée au musée des Antiquités, (près de l'école supérieure des beaux-arts) à Alger Et d'ajouter que «ce n'est surtout pas l'argent qui manque car, aujourd'hui, on se permet un luxe qu'on n'avait pas avant». Les bilans annuels des musées enregistrent un nombre de visiteurs en permanente régression. Par là, il serait vrai de dire que la culture muséale est en déperdition. Selon les gens du domaine, le statu quo suscite un plan d'action urgent. Il est à signaler que les visites effectuées, le sont majoritairement par des groupes scolaires. «Il est triste de dire que même les étudiants en archéologie et en histoire ne sont pas fans des musées. Lorsqu'ils viennent ici, c'est pour effectuer leurs travaux pratiques, alors que d'autres ne le font même pas», souligne Mlle F. Ammar, chef du service d'animation au musée des antiquités. Son homologue qui travaille au niveau du musée du Bardo, M. Touil Naim, préfère ne pas parler de déperdition mais plutôt « d'inexistence d'une culture muséale dans notre société». Car, pour lui, les belles années des musées algériens ont été marquées par des touristes étrangers et non par les algériens eux-mêmes. Pour une éducation muséale des enfants A cet égard, de nombreuses personnes nous ont fait part, sans ambages, de leur désintérêt pour les musées. « Visiter un musée ? Dans quel intérêt ? », nous dit Ahlem, étudiante. « Je préfère discuter avec mes amis. Visiter un musée ne m'emballe pas du tout (...). Jamais je n'en ai vu d'ailleurs», ajouta-t-elle. Pour Kamel, étudiant aussi, visiter un musée est un loisir qui ne caresse pas son esprit. Notre interlocuteur préfère plutôt s'appliquer dans ses études d'interprétariat. Devant ce constat de désintérêt général exprimé par une large frange de la société, les experts considèrent que le moyen le plus performant pour sisciter les visites de musées, dans la conduite sociale, est d'éduquer les enfants dans ce sens. Avec ce processus, une réelle culture muséale pourrait voir le jour dans notre pays. Cependant, «l'unique voie pour réaliser cet objectif, c'est l'école. Malheureusement, celles qui organisent des visites régulièrement dans les musées sont très rares», explique à ce propos M. Touil Naim. Il parait donc impératif que l'école multiplie ses initiatives pour familiariser nos écoliers avec les musées. «La volonté de l'école ne suffit pas à elle seule. Planifier une série de visites implique l'autorisation des supérieurs, la concertation des parents d'élèves en plus de la disponibilité des moyens de transports», ajoute notre interlocuteur. Des conventions portant sur l'éducation muséale ont souvent existé entre le ministère de la Culture et le ministère de l'Education nationale, mais leur mise en œuvre sur le terrain demeure malheureusement insuffisante. Larbi et Melissa étudient à l'école primaire El Khansa à Sidi-M'hammed. Eux aussi, nous confient ne jamais avoir visité un musée. «Il est rare que l'école organise une sortie vers un musée. Et de plus, cela ne se fait que pour les plus grands», affirment les deux chérubins. Force est de constater par ailleurs que les familles algériennes mènent une vie marquée par les déboires du quotidien. A cet effet, ils n'ont nullement le temps de s'offrir des loisirs culturels. Dans ce contexte, elles omettent souvent de donner une éducation culturelle à leurs enfants. «Je dois nourrir mes enfants et assurer leur scolarité. Je n'ai ni le temps ni la patience pour les emmener dans un musée», nous confie à ce propos Kader, employé dans une entreprise privée. En attendant la reconnaissence Toutefois, les musées déploient depuis quelques temps des efforts pour se rapprocher de la société afin de gagner des visiteurs fidèles. Ainsi, pour le mois du patrimoine, du 18 avril au 18 mai de chaque année, les musées connaissent un mouvement un peu particulier. Tout au long de ce mois, l'accès au musée est gratuit et généralement nous enregistrons un nombre de visites plus élevé. Et là nous organisons un concours, pour les écoliers, à l'issue duquel nous récompensons les meilleurs. C'est une manière de les encourager», relève F. Ammar. Sinon, pour ne pas priver les citoyens originaires des wilayas intérieures du pays, le musée Bardo devient mobile. Des modèles de l'exposition sont conçus en miniature et sont, en toutes occasions, transportés dans une valise vers plusieurs régions du pays. «Par souci de rénovation, nous travaillons selon des normes étudiées et avec l'assistance de décorateurs et spécialistes du domaine», affirme à ce sujet N.Touil. Pour les internautes, des sites proposant des visites virtuelles dans les musées sont disponibles sur le net et d'autres le seront dans les prochains mois. Enfin, dans l'attente d'une quelconque reconnaissance, les musées algériens détiennent, dans leur solitude, un patrimoine national et humain grandioses. La culture muséale se veut un exercice continu et doit susciter la concertation de toutes les volontés. «A dire vrai, tout le monde a une part de responsabilité, et donc, il s'agit de mettre en place une stratégie commune pour réconcilier les Algériens avec leurs musées», dira en guise de conclusion M. Touil. M. A. Les musées algériens sont de moins en moins visités. Le musée national du Bardo reçoit annuellement une moyenne de 15.000 visites, un chiffre que le Louvre français réalise en quelques jours seulement. De 13.938 visiteurs en 2005, le nombre de visites a chuté à 11.891 en 2006 à 10.000 en 2007. «Je me souviens que durant les années 90, le musée enregistrait plus de 200 visites par jour», raconte Fouzia, une employée au musée des Antiquités, (près de l'école supérieure des beaux-arts) à Alger Et d'ajouter que «ce n'est surtout pas l'argent qui manque car, aujourd'hui, on se permet un luxe qu'on n'avait pas avant». Les bilans annuels des musées enregistrent un nombre de visiteurs en permanente régression. Par là, il serait vrai de dire que la culture muséale est en déperdition. Selon les gens du domaine, le statu quo suscite un plan d'action urgent. Il est à signaler que les visites effectuées, le sont majoritairement par des groupes scolaires. «Il est triste de dire que même les étudiants en archéologie et en histoire ne sont pas fans des musées. Lorsqu'ils viennent ici, c'est pour effectuer leurs travaux pratiques, alors que d'autres ne le font même pas», souligne Mlle F. Ammar, chef du service d'animation au musée des antiquités. Son homologue qui travaille au niveau du musée du Bardo, M. Touil Naim, préfère ne pas parler de déperdition mais plutôt « d'inexistence d'une culture muséale dans notre société». Car, pour lui, les belles années des musées algériens ont été marquées par des touristes étrangers et non par les algériens eux-mêmes. Pour une éducation muséale des enfants A cet égard, de nombreuses personnes nous ont fait part, sans ambages, de leur désintérêt pour les musées. « Visiter un musée ? Dans quel intérêt ? », nous dit Ahlem, étudiante. « Je préfère discuter avec mes amis. Visiter un musée ne m'emballe pas du tout (...). Jamais je n'en ai vu d'ailleurs», ajouta-t-elle. Pour Kamel, étudiant aussi, visiter un musée est un loisir qui ne caresse pas son esprit. Notre interlocuteur préfère plutôt s'appliquer dans ses études d'interprétariat. Devant ce constat de désintérêt général exprimé par une large frange de la société, les experts considèrent que le moyen le plus performant pour sisciter les visites de musées, dans la conduite sociale, est d'éduquer les enfants dans ce sens. Avec ce processus, une réelle culture muséale pourrait voir le jour dans notre pays. Cependant, «l'unique voie pour réaliser cet objectif, c'est l'école. Malheureusement, celles qui organisent des visites régulièrement dans les musées sont très rares», explique à ce propos M. Touil Naim. Il parait donc impératif que l'école multiplie ses initiatives pour familiariser nos écoliers avec les musées. «La volonté de l'école ne suffit pas à elle seule. Planifier une série de visites implique l'autorisation des supérieurs, la concertation des parents d'élèves en plus de la disponibilité des moyens de transports», ajoute notre interlocuteur. Des conventions portant sur l'éducation muséale ont souvent existé entre le ministère de la Culture et le ministère de l'Education nationale, mais leur mise en œuvre sur le terrain demeure malheureusement insuffisante. Larbi et Melissa étudient à l'école primaire El Khansa à Sidi-M'hammed. Eux aussi, nous confient ne jamais avoir visité un musée. «Il est rare que l'école organise une sortie vers un musée. Et de plus, cela ne se fait que pour les plus grands», affirment les deux chérubins. Force est de constater par ailleurs que les familles algériennes mènent une vie marquée par les déboires du quotidien. A cet effet, ils n'ont nullement le temps de s'offrir des loisirs culturels. Dans ce contexte, elles omettent souvent de donner une éducation culturelle à leurs enfants. «Je dois nourrir mes enfants et assurer leur scolarité. Je n'ai ni le temps ni la patience pour les emmener dans un musée», nous confie à ce propos Kader, employé dans une entreprise privée. En attendant la reconnaissence Toutefois, les musées déploient depuis quelques temps des efforts pour se rapprocher de la société afin de gagner des visiteurs fidèles. Ainsi, pour le mois du patrimoine, du 18 avril au 18 mai de chaque année, les musées connaissent un mouvement un peu particulier. Tout au long de ce mois, l'accès au musée est gratuit et généralement nous enregistrons un nombre de visites plus élevé. Et là nous organisons un concours, pour les écoliers, à l'issue duquel nous récompensons les meilleurs. C'est une manière de les encourager», relève F. Ammar. Sinon, pour ne pas priver les citoyens originaires des wilayas intérieures du pays, le musée Bardo devient mobile. Des modèles de l'exposition sont conçus en miniature et sont, en toutes occasions, transportés dans une valise vers plusieurs régions du pays. «Par souci de rénovation, nous travaillons selon des normes étudiées et avec l'assistance de décorateurs et spécialistes du domaine», affirme à ce sujet N.Touil. Pour les internautes, des sites proposant des visites virtuelles dans les musées sont disponibles sur le net et d'autres le seront dans les prochains mois. Enfin, dans l'attente d'une quelconque reconnaissance, les musées algériens détiennent, dans leur solitude, un patrimoine national et humain grandioses. La culture muséale se veut un exercice continu et doit susciter la concertation de toutes les volontés. «A dire vrai, tout le monde a une part de responsabilité, et donc, il s'agit de mettre en place une stratégie commune pour réconcilier les Algériens avec leurs musées», dira en guise de conclusion M. Touil. M. A.