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Trois coups de théâtre…le rideau se lève !
Soirée inaugurale du Festival international du 4e art d'Alger
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 07 - 2009

La grande salle du Théâtre national Mahiedine Bachetarzi a abrité, avant-hier, la soirée inaugurale du 1er Festival international du théâtre d'Alger. Cette édition africaine est intégrée dans le programme du grand événement qui se déroule en Algérie : le 2e Festival culturel panafricain d'Alger.
La grande salle du Théâtre national Mahiedine Bachetarzi a abrité, avant-hier, la soirée inaugurale du 1er Festival international du théâtre d'Alger. Cette édition africaine est intégrée dans le programme du grand événement qui se déroule en Algérie : le 2e Festival culturel panafricain d'Alger.
Les couleurs de l'Afrique étaient déjà à l'entrée du TNA. Des troupes africaines, des invités et des spectateurs étaient assis sur les escaliers, émerveillés par les lumières d'Alger et faisant connaissance avec ses habitants. Une seule phrase résume l'ambiance : Africa is back. Les mots sont tellement insignifiants et infimes pour résumer cette tolérance et solidarité entre les peuples. La culture est rassembleuse et c'est si peu de le dire. Les portes du théâtre grande ouvertes, le public se précipite pour prendre place, assister et être témoin de l'événement historique. Le rideau se lève et les deux animateurs de la soirée, Nadjia en arabe et fathnour en Français, annoncent le programme de l'ouverture. Le premier à avoir pris la parole fut le Commissaire du Festival international, Brahim Noual qui a réitéré cette richesse dans son discours inaugural : «La fête fut culturelle en 1969. Jusqu'à aujourd'hui, cette fête reste vivante chaque jour et ancrée dans les esprits». Il a également souligné que cette fête «est une occasion pour se rencontrer sur les planche du théâtre avec toute nos différences et richesses».
Le second intervenant, à savoir le responsable du département théâtre, M. M'Hamed Benguettaf, a été le représentant de la ministre en lisant son discours qui a donné la profondeur de cette manifestation qui dépasse les richesses culturelles et qui atteint les richesses humaines : «car ce festival africain est la rencontre des bonnes intentions africaines…Je le dis aujourd'hui dans un espace théâtral et le théâtre est seul à pouvoir ressurgir les secret des secrets.»
Un clin d'œil pour de nombreuses personnalités du monde théâtrale en Afrique a été donné à travers un diaporama relatant leur dévouement pour le 4e art. Puis les responsables de cette manifestation ont rendu hommage à plusieurs personnalités algériennes et africaines à l'instar du Burkinais Guigrane Daogo Jean Pierre, du Soudanais Ali Mahdi, de l'Algérien Taha Amiri, ou encore le Sénégalais Ousaman Daikaté… Mais l'hommage le plus émouvant de cette soirée a été sans doute celui attribué au Malien Sotigui Kouyauté. Ce dernier, même malade, n'a pas voulu décliner l'invitation. Durant cette soirée, un hommage a été rendu également à l'un des piliers du théâtre algérien, M'hamed Benguettaf. Ce dernier a été ému en déclarant : «Je vous assure que je n'étais pas au courant et vous me voyez très gêné». Après l'entracte, la soirée s'est clôturée par la représentation de l'adaptation en arabe de la pièce de théâtre «Ventres pleins, ventres creux» de Daniel Boukman. Trente-huit ans après sa parution, "Ventre Pleins, ventre creux" finalement conserve, dans ses dénonciations, toute sa pertinence. Plus que jamais, les ventres creux dans les pays du Sud sont là, affamés, de plus en plus nombreux. Et dans les pays du Nord aussi, la prolifération a plus que commencé. Les ventres pleins ne cessent, eux, de remplir leurs panses gloutonnes, et si leurs visages semblent parfois faciès d'anges, sous le masque grimace de la férocité. Le sang des crimes -les leurs- autrefois perpétrés, suinte encore dans nos mémoires… Les massacres à venir, dans les pays du Nord, dans les pays du Sud, il est fort à craindre qu'ils ne soient, dans une logique inéluctable, déjà programmés.
Alors à quand la lutte de classe ?
L'écrivain Daniel Boukman est l'un des rares dramaturges antillais, sinon le seul, à avoir situé certaines de ses pièces en dehors de son pays natal. Et jusqu'à « la dernière pulsation de nos veines » (1976) écrite en hommage au peuplefrère palestinien en est un exemple marquant. Ici, il convient de rappeler que Boukman fut l'un des rares appelés antillais à refuser l'uniforme français et à participer à la répression contre les révolutionnaires algériens. Cela lui valut presque deux décennies de bannissement qu'il sut mettre à profit, au contact de la culture arabe, pour comprendre que dans un pays du Tiers-Monde, il y a deux écueils qui menacent la littérature en général et le théâtre en particulier: l'art pour l'art d'un côté, la littérature-tract ou littérature-slogan de l'autre. Contrairement à ce qu'écrit Jack Corzani dans son «Histoire de la littérature des Antilles et de la Guyane », Boukman sut parfaitement les éviter. Il suffit simplement de lire ou d'assister à des pièces telles que «Les Négriers » (1971) ou « Ventres pleins, ventre creux » (1971) pour s'en convaincre.
Les couleurs de l'Afrique étaient déjà à l'entrée du TNA. Des troupes africaines, des invités et des spectateurs étaient assis sur les escaliers, émerveillés par les lumières d'Alger et faisant connaissance avec ses habitants. Une seule phrase résume l'ambiance : Africa is back. Les mots sont tellement insignifiants et infimes pour résumer cette tolérance et solidarité entre les peuples. La culture est rassembleuse et c'est si peu de le dire. Les portes du théâtre grande ouvertes, le public se précipite pour prendre place, assister et être témoin de l'événement historique. Le rideau se lève et les deux animateurs de la soirée, Nadjia en arabe et fathnour en Français, annoncent le programme de l'ouverture. Le premier à avoir pris la parole fut le Commissaire du Festival international, Brahim Noual qui a réitéré cette richesse dans son discours inaugural : «La fête fut culturelle en 1969. Jusqu'à aujourd'hui, cette fête reste vivante chaque jour et ancrée dans les esprits». Il a également souligné que cette fête «est une occasion pour se rencontrer sur les planche du théâtre avec toute nos différences et richesses».
Le second intervenant, à savoir le responsable du département théâtre, M. M'Hamed Benguettaf, a été le représentant de la ministre en lisant son discours qui a donné la profondeur de cette manifestation qui dépasse les richesses culturelles et qui atteint les richesses humaines : «car ce festival africain est la rencontre des bonnes intentions africaines…Je le dis aujourd'hui dans un espace théâtral et le théâtre est seul à pouvoir ressurgir les secret des secrets.»
Un clin d'œil pour de nombreuses personnalités du monde théâtrale en Afrique a été donné à travers un diaporama relatant leur dévouement pour le 4e art. Puis les responsables de cette manifestation ont rendu hommage à plusieurs personnalités algériennes et africaines à l'instar du Burkinais Guigrane Daogo Jean Pierre, du Soudanais Ali Mahdi, de l'Algérien Taha Amiri, ou encore le Sénégalais Ousaman Daikaté… Mais l'hommage le plus émouvant de cette soirée a été sans doute celui attribué au Malien Sotigui Kouyauté. Ce dernier, même malade, n'a pas voulu décliner l'invitation. Durant cette soirée, un hommage a été rendu également à l'un des piliers du théâtre algérien, M'hamed Benguettaf. Ce dernier a été ému en déclarant : «Je vous assure que je n'étais pas au courant et vous me voyez très gêné». Après l'entracte, la soirée s'est clôturée par la représentation de l'adaptation en arabe de la pièce de théâtre «Ventres pleins, ventres creux» de Daniel Boukman. Trente-huit ans après sa parution, "Ventre Pleins, ventre creux" finalement conserve, dans ses dénonciations, toute sa pertinence. Plus que jamais, les ventres creux dans les pays du Sud sont là, affamés, de plus en plus nombreux. Et dans les pays du Nord aussi, la prolifération a plus que commencé. Les ventres pleins ne cessent, eux, de remplir leurs panses gloutonnes, et si leurs visages semblent parfois faciès d'anges, sous le masque grimace de la férocité. Le sang des crimes -les leurs- autrefois perpétrés, suinte encore dans nos mémoires… Les massacres à venir, dans les pays du Nord, dans les pays du Sud, il est fort à craindre qu'ils ne soient, dans une logique inéluctable, déjà programmés.
Alors à quand la lutte de classe ?
L'écrivain Daniel Boukman est l'un des rares dramaturges antillais, sinon le seul, à avoir situé certaines de ses pièces en dehors de son pays natal. Et jusqu'à « la dernière pulsation de nos veines » (1976) écrite en hommage au peuplefrère palestinien en est un exemple marquant. Ici, il convient de rappeler que Boukman fut l'un des rares appelés antillais à refuser l'uniforme français et à participer à la répression contre les révolutionnaires algériens. Cela lui valut presque deux décennies de bannissement qu'il sut mettre à profit, au contact de la culture arabe, pour comprendre que dans un pays du Tiers-Monde, il y a deux écueils qui menacent la littérature en général et le théâtre en particulier: l'art pour l'art d'un côté, la littérature-tract ou littérature-slogan de l'autre. Contrairement à ce qu'écrit Jack Corzani dans son «Histoire de la littérature des Antilles et de la Guyane », Boukman sut parfaitement les éviter. Il suffit simplement de lire ou d'assister à des pièces telles que «Les Négriers » (1971) ou « Ventres pleins, ventre creux » (1971) pour s'en convaincre.


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