Epilogue n Hier, lundi, et pour le dernier soir cette année, ce qui était l'Opéra d'Alger rassemblait un grand nombre de comédiens et d'artistes tous horizons confondus. Ils sont tous venus assister au tomber de rideau de la deuxième édition du Festival international du théâtre d'Alger, baptisée Palestine. Il est vrai qu'en plus d'être dans les cœurs, la Palestine était présente aussi sur les planches dix jours durant. Deux troupes palestiniennes se sont produites sur scène et le conflit arabo-israélien était souvent au cœur des textes présentés, sans oublier le public palestinien venu nombreux. La soirée inaugurale a été ouverte en musique avec une chorale polyphonique Naghem, une jeune chorale dynamique qui, en apparence, sort un peu des clichés. Le public a eu donc droit à un court programme musical entre chants chaâbis et kabyles, mais aussi du gnawi avec l'entrée en scène de Djamil, chanteur du groupe Djmawi Africa. Après ce volet musical qui a chauffé la salle Mustapha-Kateb, quasi pleine, le professeur Ghenam Ghenam, une figure du théâtre palestinien, apparaissait à l'écran. Un message vidéo de remerciements à toutes celles et à tous ceux qui ont participé de près ou de loin au succès de l'édition Palestine, était projeté. Le directeur du théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, Mhamed Benguettaf a été invité ensuite à prendre la parole. Lors de sa brève intervention, ce grand monsieur du théâtre algérien et aussi président du festival, a prôné le dialogue culturel comme ultime moyen de communication et les échanges artistiques et ce genre de manifestations comme outils de communication entre les peuples. Au grand comédien et dramaturge succédait le commissaire de ce festival Brahim Noual. Dans son allocution, cet habitué des grands chantiers culturels a parlé de la réussite de cette édition, insistant sur le fait que cette soirée ne clôturait rien en vérité, puisque ce n'était qu'une étape d'une longue succession de grandes manifestations chapeautées par le ministère de la Culture. M. Noual se projette déjà dans le futur en annonçant le grand événement à venir : Tlemcen, capitale de la culture islamique. Et pour clôturer de façon officielle la deuxième édition du festival international du Théâtre d'Alger, M. Lardjane a été invité à monter sur scène pour annoncer le tomber de rideau de cette manifestation en tant que représentant de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Après ces discours, tous les intervenants se sont retrouvés sur scène et ont appelé Mme Mikiou Sakina, plus connue sous le nom Sonia, à les rejoindre. Cette grande dame du théâtre algérien, qui a présidé ce festival aux côtés de M. Benguettaf, a alors rejoint les officiels pour la cérémonie de remise des prix. Le premier prix d'honneur a été attribué à la troupe palestinienne Toqos pour la pièce Aïd ila Haïfa (de retour à Haïfa), le second est revenu, également, à une troupe palestinienne Inad lilmasrah pour la pièce Djisroun ila el abad (un pont vers l'éternité). Suite à cela, le conseiller culturel auprès de l'ambassade de Palestine en Algérie prend la parole et fait l'éloge des hommes et femmes de théâtre algériens qui ont élevé la Palestine au rang d'éternel ambassadeur de la culture arabe. Puis les troupes primées sont appelées sur scène, Jammy Voo, qui représentait l'Angleterre avec la pièce Something blue ; le théâtre Dell'elce d'Italie reçoit le deuxième prix avec une traduction de la pièce de Mhamed Benguettaf, Fatma, le troisième prix revient à l'Allemande Ulrik Duregger pour la pièce La mort et la fille. Puis seront honorées aussi les troupes Zenga Zenga théâtre (CongoBrazzaville), Arcinolether (Belgique), Masrah Nnas (Tunisie), et le théâtre Molière du Yémen. Les troupes locales n'ont pas été en reste puisque celles du Théâtre national d'Alger et des Théâtres régionaux de Skikda et de Sidi Bel Abbes ont été primées. Ce festival est pour les troupes des pays du Golfe, «une scène offerte par l'Algérie pour laisser s'exprimer le théâtre arabe, et une tribune offerte à la cause palestinienne». Pour les troupes tunisienne et marocaine, ce FITA est «un moyen parmi tant d'autres de rapprocher des peuples frères et une autre preuve de la coopération entre les trois pays qui existe depuis toujours. Quant aux comédiens de la troupe Zenga Zenga du CongoBrazzaville, ils trouvent que «l'Algérie n'a pas fait les choses à moitié, c'est vraiment le maître mot de ce festival. Le théâtre africain est toujours resté en arrière-plan du théâtre européen, et ce pays est vraiment le mieux placé pour nous projeter au-devant de la scène. Depuis le second Festival panafricain, l'Algérie est devenue un levier pour la culture africaine.»Mais dans tout cela, le plus important est d'avoir permis au public et aux amateurs de théâtre de renouer, le temps d'un festival, avec les planches.