Le jour d'Algérie , 08 Juillet 2010, Le beau temps est de retour et les jeunes ont retrouvé leur quotidien amer. Le moment est plutôt «favorable» à la grande harga. Fini le temps où les jeunes jubilaient et descendaient dans la rue pour fêter les victoires de leur équipe nationale. Les Fennecs sont rentrés d'Afrique du Sud. Le beau temps est de retour et les jeunes ont retrouvé leur quotidien amer. Le moment est plutôt «favorable» à la grande harga. En effet, après une accalmie qui a duré plusieurs mois, en raison notamment du succès des Verts dans les compétitions internationales et en raison du mauvais temps, voilà que le phénomène de la harga reprend de plus belle. Pas mois de trois tentatives ont été avortées par les gardes-côtes en moins d'une semaine dans la wilaya de Annaba. Avant-hier, une embarcation transportant 28 émigrants clandestins algériens à destination de la Sardaigne a été arraisonnée à quelques miles du littoral de Annaba. L'embarcation a été interceptée par les gardes-côtes quelques heures après son départ de la plage de Sidi Salem, à une dizaine de kilomètres de Annaba. Cette tentative de rejoindre l'autre rive n'est pas la seule puisque vingt-quatre candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés en mer lundi dernier au cours d'une opération de la marine de la wilaya de Annaba. L'embarcation, partie d'une plage proche de la ville, a été interceptée à l'aube à quelques milles du rivage. L'embarcation la plus importante a été enregistrée dans la soirée du 30 juin lorsque 32 personnes, réparties en deux groupes, avaient été arrêtées dans la même wilaya, dont 13 sur une plage où elles attendaient un passeur. Une barque de fortune avec 19 clandestins à bord avait ensuite été interceptée par les gardes-côtes à 6 miles du littoral (12 kilomètres environs). Au total, 84 jeunes qui tentaient de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée ont été empêchés par les gardes-côtes. Cela, sans compter ceux qui ont pu échapper aux mailles du filet et rejoint le vieux continent à la recherche d'un avenir meilleur. Les chiffres révélés ces derniers jours par la presse sur la harga démontrent au moins une chose : le phénomène n'est pas correctement pris en charge. Au lieu d'apporter des solutions réelles au problème du chômage et à la crise du logement pour fixer les jeunes dans leur pays, les membres de l'Assemblée nationale avaient adopté l'amendement proposé par le gouvernement relatif à la pénalisation du délit de la harga. Les candidats à l'émigration clandestine risquent donc une peine allant de 2 à 6 mois d'emprisonnement et une amende de 20 000 à 60 000 DA. En revanche, les sanctions infligées aux réseaux de passeurs qui sont derrière l'explosion de ce phénomène ne reflètent pas la volonté de l'Etat de l'éradiquer. Ces derniers sont généralement jugés au même titre que les malheureux harraga. Les spécialistes dans ce domaine, les sociologues en particulier, s'accordent à dire que les mécanismes mis en place ainsi que les solutions proposées jusque-là pour endiguer, le cas échéant atténuer le phénomène, se sont avérées sans effet. Des mesures répressives ne peuvent en aucun cas constituer une solution à un phénomène dont les causes sont strictement d'ordre social. L'éradication du drame de la harga ne peut se réaliser sans la prise en charge effective des doléances des jeunes.