Dans la peau de favoris, les Algériens ont fait preuve de courage et de talent en allant s'imposer avec panache sur un score de deux buts à zéro face aux Zambiens, dans l'antre du Konkola stadium de Chilabombwe. Objectif doublement atteint par les Fennecs, ce samedi après-midi, qui ont réussi, à la fois, à battre leurs concurrents directs, les Chipolopolo, et à s'approprier la première place au classement du groupe C. Cette performance, ils la doivent à une bonne organisation collective, à leur esprit de corps et aussi à leur métier, qui leur a été, tout au long du match, d'un apport bien précieux, notamment dans les moments les plus difficiles de la rencontre. Dès l'entame des opérations, on sentait chez les Verts cette flamme et cette rage de vaincre, propices aux confrontations déterminantes. Celles-ci ne tarderont pas à se faire jour puisque après deux belles occasions ratées par Ziani à la 5e et Ghezzal à la 12e, Madjid Bouguerra, époustouflant de classe, trouva la faille à la 20e pour placer un joli heading hors de portée du gardien Kennedy Mweenne, et donner un avantage précieux aux siens. Ce n'était là qu'une concrétisation logique d'une domination écrasante que les coéquipiers de Karim Matmour ont réussi à imposer sur le cours du jeu. Hypermotivés à réussir une grande sortie que seule la victoire pouvait récompenser leur détermination à aller au charbon dans ce match à grand enjeu, les Fennecs sortent leurs griffes pour faire valoir leurs arguments. L'explication a atteint par moments de hauts degrés d'intensité et de suspense. Mais c'est finalement la maîtrise technico-tactique des Algériens et leur meilleure condition physique qui ont prévalu, laissant auprès de tous ceux qui ont suivi leur prestation les meilleures impressions. La production des Verts en première mi-temps, sifflée sur le score de 1 but à zéro en leur faveur, a été finalement intense pour des Chipolopolo, donnés grands favoris, mais qui ont vite vu le «champ de patates» chililabambwéen prendre des allures d'un curieux traquenard. Au bout duquel l'Algérie est sortie certes indemne, laissant aussi une trace plus profonde qu'un match gagné avec panache en sus. Un deux à zéro, avec une grande saveur et haut en couleur, vert-blanc-rouge, qui fait planer au-dessus du pré bosselé du Konkola Stadium, un sentiment bizarre qui tangue entre la satisfaction d'avoir évité le carton et l'impression frustrante d'avoir laissé passer (surtout en fin de partie) l'occasion de «réussir un hold-up» qui maintiendrait la Zambie au sommet de la poule. En seconde période, malgré le grand pressing des protégés de Hervé Renard, ceux de Rabah Saadane parviendront à annihiler toutes les attaques zambiennes. Néanmoins, ils se sont complu par la suite dans des ratages monstres face aux bois du gardien zambien, laissant filer des occasions immanquables qu'ils ont eu àregretter amèrement ensuite, lorsque les Zambiens devinrent plus menaçants, mais sans grand danger pour l'héroïque Gaouaoui, qui a été d'un apport précieux dans la victoire finale des siens. Sur cette aire saupoudrée de soufre de Chililabombwe, l'équipe nationale algérienne a su gérer le match et porter l'estocade au bon moment par Rafik Saifi, à peine entré en jeu, qui la donnera à la 66e minute sur une passe lumineuse de Djebbour. La Zambie, suite à ce second but, perdit complètement le nord, et est donc tout naturellement retombée de son piédestal. Non pas en douceur mais plutôt en douleur. Tant le réalisme, l'envie, la hargne, la volonté de vaincre, voire la technicité des coéquipiers de Halliche avaient empêché les capés du naïf Renard de cueillir les Verts. Tant une victoire des rusés Fennecs et de Rabah Saadane n'aurait scandalisé personne. Hier, le rusé Fennec du désert a beaucoup nargué un Chipolopolo en acier, sans science collective, sans liant dans ses mouvements d'ensemble et obligé d'occulter ses lacunes dans le jeu par un maigre numéro dans un gisement surexploité par les Algériens, qui se sont transformés en vrais mineurs. Un ensemble zambien qui n'a dû finalement son salut qu'à sa défense (pourtant grandement éprouvée par moments), composée de la charnière centrale réputée solide. Le plan gagnant de Rabah Saadane qui avait vu juste a porté ses fruits. «J'ai confiance en mon équipe», clamait-il avant le match. Ce grand débat réclamait beaucoup d'arguments pour la défense des intérêts zambiens, également une vivacité et une agilité des Algériens pour surprendre la citadelle blanche. Dès qu'il l'a pu, le trio Djebbour-Ziani-Ghezzal s'est concerté comme pour retravailler ses automatismes, éprouvés durant cette intense partie. Mais l'autre défenseur restant, Madjid Bouguera, très offensif, n'était pas exclu pour autant de ces conciliabules, mais seulement occupé qu'il était à veiller sur le remuant Christopher Katongo. Ce troubleur de l'ordre de la défense algérienne, obligée de supporter le poids de la partie. Et souvent lâchée par un duo d'attaquants lourds et quelque peu dépassés par la vitesse d'exécution d'une défense très alerte qui commit quelques petites erreurs. Et très tôt, au moment où l'on se demandait encore s'il ne fallait pas un lasso pour maîtriser le ballon sur une plaine de Konkola aussi désolée, l'arrière-garde, courageuse et déterminée à gagner, voire donner plus de bonheur aux milliers d'Algériens, soudainement sortis dehors pour fêter la victoire, a passé son après-midi à défendre son acquis. Belle victoire des Algériens en terre zambienne qui les place en 1re position du groupe C avec 7 points devant leur adversaire du jour. Le match Egypte-Rwanda est prévu le 5 juillet prochain. Cette victoire qui a été le fruit d'une bonne organisation, une bonne circulation de balle et d'un excellent esprit de corps, ajoutant que le onze algérien, de par ce qu'il avait démontré tout au long du tournoi, a été incontestablement le meilleur du groupe C. La première place qu'il vient d'obtenir n'est guère usurpée. Bravo les Fennecs ! M. G.