Dimanche 19 décembre à 21:55 Le taux de chômage en Algérie atteint actuellement 10%, soit 1.076.000 personnes sans emploi, estimation arrêtée au 4e trimestre 2010, a appris dimanche l'APS auprès de l'Office national des statistiques (ONS). Ce taux est légèrement inférieur à celui enregistré en 2009 (10,2%) et en net recul par rapport à 2008 (11,3%), précise une enquête de l'Office. A la même échéance de l'année en cours, la population active était estimée à 10.812.000 personnes, selon les concepts définis par le Bureau international du travail (BIT), comme le précise l'ONS. Les résultats de cette enquête intitulée « activité, emploi et chômage au 4e trimestre 2010″, montrent qu' »il y a des disparités assez significatives selon l'age, le sexe et le niveau d'instruction ». Ainsi le taux de chômage s'établit à 8,1% chez les hommes et atteint 19,1% chez les femmes. Le chômage touche principalement les jeunes (16-24 ans) et atteint 21,5%, soit près d'un jeune actif sur cinq, alors que celui des adultes (25 ans et plus) s'établit à 7,1%. Par ailleurs, l'enquête relève un chômage qui touche davantage les universitaires et plus particulièrement les diplômés avec 21,4%, soit 11,1% chez les hommes et 33,6% chez les femmes, alors que le taux de chômage parmi la population n'ayant aucun diplôme est estimé à 7,3%. Les chômeurs ayant déjà travaillé dans le passé sont estimés à 417.000 personnes, soit 38,7% de la population au chômage (313.000 hommes et 104.000 femmes). Il s'agit d'une frange caractérisée par son jeune âge puisque 68,5% sont âgés entre 20 et 34 ans. Quelque 80,4% travaillaient comme salariés non permanents, 67,7% dans le secteur privé et 38,5% ont perdu leur emploi depuis moins d'une année. Le taux de participation à la force de travail de la population âgée de 15 ans et plus de la population active (10.812.000 personnes) s'établit à 41,7% soit 68,9% auprès des hommes et 14,2% chez les femmes. Les données de l'enquête font ressortir d' »importantes disparités » selon le sexe, le milieu de résidence et le niveau d'instruction, « ces facteurs conditionnent le comportement de la population vis à vis du marché du travail », souligne l'office. Le taux de participation à la force de travail chez la femme résidant en milieu urbain est nettement supérieur à celles vivant en zone rurale respectivement 16,3% et 9,9%. Par ailleurs, l'ONS indique que c'est le niveau d'instruction et l'obtention de diplômes, notamment universitaires, qui semblent constituer »les éléments les plus déterminants pour l'insertion de la femme dans le marché du travail ». Le taux d'activité des femmes universitaires avoisine 40%, alors qu'il atteint 68,3% auprès de celles qui ont un diplôme universitaire. Selon l'enquête, la population active occupée du moment a atteint 9.735.000 personnes, soit un taux d'occupation de 27,2%. les femmes constituent 15,1% de la population occupée totale, soit un effectif de 1.474.000 occupées. Le taux d'emploi (ou ratio emploi population), défini comme le rapport de la population occupée à la population âgée de 15 ans et plus est de 37,6% au niveau national soit 63,3% chez les hommes et 11,5% chez les femmes. Le salariat constitue la forme d'emploi qui concerne deux occupés sur trois (66,3%), soit 33,4% des occupés sont des salariés permanents et 32,9% des salariés non permanents et des apprentis. L'entreprenariat et l'emploi indépendant constituent 29,5% de la main d'œuvre totale, alors que 4,2% des occupés sont des « aides familiaux » (3,4 % de la population occupée masculine et 8,5% de la population occupée féminine). La structure de l'emploi selon le secteur d'activité fait ressortir un secteur tertiaire (commerce et services) qui absorbe plus de la moitié des emplois (55,2%), suivi par le BTP (19,4%), l'industrie (13,7%) et enfin l'agriculture avec 11,7%. La ventilation de la population occupée selon le secteur juridique fait ressortir qu'en moyenne, deux occupés sur trois travaillent dans le secteur privé ou mixte, soit un effectif total de 6.390.000 personnes. Cette part atteint 67,7% chez les hommes et 54,2% chez les femmes. L'enquête s'est basée sur un échantillon de 14.592 ménages. La collecte des données s'est effectuée d'octobre à novembre 2010 et la période de référence de la dernière semaine de septembre dernier. Avec la création de plus de 4.000.000 d'emplois permanents et temporaires durant la période 1999-2007, le taux de chômage a connu une baisse continue, passant de près de 30% de la population active en 1999, à 11,8% en 2007 et à 11,3% en 2008. L'évolution des principaux indicateurs du marché de l'emploi, durant la même période, s'est également caractérisée par une augmentation de la population occupée qui est passée de 6 millions en 1999 à plus de 9 millions, soit une augmentation moyenne annuelle de 5,6%.