Il était une fois une bonne petite samaritaine qui lorsqu'elle naquit le bon dieu l'avait doté d'un don incroyable : celui de souffrir de la souffrance des autres ; ainsi sa maman lui avait octroyé le doux nom de Bétadine, parce qu'elle trouvait que c'était un très joli prénom. Bétadine donc qui adorait mettre des robes blanches en coton, pris très tôt le parti des gens pauvres, des gens malades et à fortiori des gens à la fois pauvres et malades. En outre Bétadine n'était pas riche, par contre elle était très propre, du coup ce qu'elle pouvait faire pour aider ces gens pauvres et malades c'était de nettoyer leur chagrin, leur souffrance et leurs plaies, panser leurs blessures et nettoyer leurs cœurs qui à force de misère et de malchance s'alourdissaient, s'infarcissaient et parfois même saignaient à vif. Bétadine croulait sous la demande grandissante. chaque jour que le bon dieu faisait lui montrait à quel point les malades manquaient affreusement de soins et de moyens. Mais voilà qu'un beau jour malgré toute sa bonne volonté, elle vit que tous ses efforts ne menaient à rien ou presque rien… Les doses d'énergie qu'elle donnait de bon cœur la vampirisaient au demeurant et qui plus est, paraissaient infinitésimales devant l'océan des besoins de la populace malade. Il y avait pourtant une certaine catégorie de gens appelés « les rigolards » qui étaient haut placés très importants et très riches qui pouvaient non pas l'aider elle mais tout ces pauvres malheureux. Les rigolards étaient appelés ainsi car ils rigolaient tout le temps et souvent avec plusieurs nuances, rigolaient ouvertement et à pleine dents quand on leur demandait à combien s'estimait leur richesse, devenait hilares lorsqu'on insistait sur la question, riaient sous cape de Bétadine trop naïve à leur goût, se gaussaient parfois même des gens pauvres parce qu'ils les trouvaient ignares. Cependant, les rigolards montraient patte blanche, ils avaient fait à Bétadine une promesse, celle d'offrir gracieusement leur aide. Mais en leur for intérieur ils pouffèrent de rire parce que Bétadine les avait cru. Une fois la supercherie démasquée, Bétadine décida d'arrêter de travailler jusqu'à ce qu'elle obtienne gain de cause, à ce moment précis, les rigolards qui étaient aussi de grands impulsifs se mirent brusquement en colère et tous les rires les sourires et les fous rires se transformèrent en menaces. Les menaces se profilèrent de jour en jour et finalement se transformèrent en exécution sommaire. Bétadine avait été mise à tabac, on la roua de coups. Elle avait troqué sa belle blouse blanche 100% coton contre de la boue, Les injures l'avaient humiliée, des parjures lui avaient été attribuée ; elle au cœur pétrit de bienveillance était traitée de traîtresse sans cœur. Mais qu'à cela ne tienne, envers et contre tout, Bétadine restait digne, elle était trop intelligente pour arrêter de croire en elle et décida de continuer à se battre car son combat était celui de l'intégrité, elle continuerait de souffrir pour la souffrance des autres et de verser son nectar pour embaumer les cœurs effarés. A la perspective de redoubler de courage, devinez ce qu'on vit sur son visage? Un sourire aussi franc que large. Ce sourire découvrait à la fois ses dents et son âme, ce qui était « drôle » c'est qu'ils avaient tous les deux la même éclatante blancheur. Lectures: 7