Oui, l'arrogance de la classe dirigeante algérienne n'a d'égal que son inculture et sa médiocrité. Cela, nous le savions depuis longtemps, car c'était malheureusement vrai, déjà, du temps où un slimane hoffman, un salah vespa, un bencherif, un abdelghani, un messaadia, pour ne citer que quelques voyous devenus des personnages de haut rang dans les rouages de l'Etat algérien, faisaient la pluie et le beau temps et avaient droit de vie et de mort sur le reste du peuple. Ce qui choque aujourd'hui, c'est cette lâcheté générale et cette honteuse indignité de toute l'intelligentsia de notre pays, au moment où notre région bouillonne et où les autres peuples se battent pied à pied contre les systèmes mafieux qui refusent de lâcher prise. S'il n'y avait les quelques dizaines de militants et militantes dont nous connaissons tous les noms à force de les voir régulièrement revenir le devant de la scène pour cause de brutale répression par les services de sécurité du pouvoir, notre pays baignerait dans la plus dégradante passivité que le siècle ait connue. Est-ce bien ce pays qui a enfanté Messali, Abbas et Ben Badis, Boudiaf, Ben Mhidi, Ben Boulaïd et Didouche, Abane, Krim et Aït-Ahmed? L'argent peut-il à se point corrompre les consciences? Comment peut-on rester silencieux face à tant de turpitude? Comment peut-on tolérer qu'une telle curée ait lieu au grand jour sans dénoncer de la manière la plus sévère qui soit ceux qui s'y livrent sans peur et sans vergogne, telle une meute d'hyènes qui s'acharne sur une bête blessée? Allez-vous-en! Allez-vous-en! Vous êtes la honte de ce pays et sa plus grande malédiction. Vous n'êtes plus qu'un ramassis de voleurs et de bandits. Il n'y a plus parmi vous aucun homme digne de ce nom, plus aucune once de dignité, plus le moindre atome de vertu. Vous n'êtes plus que des porcs qui se vautrent dans leurs excréments. Allez-vous-en et laissez-nous en paix, car vous ne nous avez apporté que le malheur et la honte. Rejoignez vos maîtres là où ils se trouvent et laissez-nous reconstruire notre pays en reprenant le cours de notre Histoire là où vous l'avez détourné en 1962. Allez-vous en avant qu'il ne soit trop tard, car cette terrible humiliation que vous nous faîtes subir jour après jour, après nous avoir terrorisés pendant de longues années, sera à coup sûr la dernière avant le grand embrasement.