A la salle el Harcha, ils ont chanté les derniers tubes en vogue après avoir bradé l'interdit mais obtenu l'autorisation, pourtant le Sinistre de l'intérieur était clair, seuls les meetings pour faire campagne sont autorisés. Une question s'impose, de quelle campagne s'agissait-il donc à la salle Harcha ? Celle du Boycott ! Trop facile ! Après avoir été si fiers de faire partie du Cheptel présidentiel, de la légion ERADICATOR, des Barbus de service, de la meute de lièvres et du caravansérail des « élus », après avoir si longtemps papillonné dans toutes les écuries du pouvoir et butiné même les nectars les plus perfides, après avoir tenté toutes les candidatures, frappé à toutes les portes et à toutes les caves pour y déposer doléances et CV, après avoir humilié le peuple et sillonné le pays en convois officiels pour veiller à éradiquer la voix des suppliciés, après avoir dansé et chanté avec les plus forts, voilà que ce front des effrontés veut nous faire croire au changement. Ne nous trompons pas, il ne s'agit pas de convergence conjoncturelle, mais bel et bien d'un front, celui des pistonnés qu'on ne bastonnera jamais. Ce front à plus d'une escouade où régents et savants de toutes les couleurs et de toutes les obédiences se bousculent et semblent enfin trouver une hymne fédératrice, n'a pas encore compris que sans la confiance et le respect de l'Algérien anonyme ( cet Algérien que ces « néo révolutionnaires » pompiers ont été forgés à ignorer et à fouler) ils ne feront que s'enfoncer et prolonger la vie du système-pouvoir dont ils ne s'affranchiront jamais au fond. Qu'ils s'agitent à huis clos, dans de grandes salles, sur des plateaux TV ou qu'ils prolongent leur représentations à la rue, on ne fait pas de changement avec des slogans qui tiennent à peine sur un tee shirt, la politique par la réclame atteint malheureusement très vite ses limites. Est-ce bien utile de rappeler que rien ne renforce le pouvoir, y compris pour gérer ses crises internes, comme d'imposer des calendriers où toute action politique n'est que réaction et où même les grognes les plus légitimes en apparence, s'inscrivent dans des agendas et selon des synopsis où intrigues, rumeurs et menaces à peine voilées restent les points forts pour tenir le pays en otage. Ce quatrième mandat et ces élections restent un tournant à analyser pour agir et non pas une aubaine pour se refaire une virginité, river l'amnésie, gérer une carrière ou imposer au peuple un autre coup d'Etat. Z.A.