Communiqué du Congrès pour le Changement Démocratique (CCD) Des espérances de novembre 54 aux désillusions de novembre 2014 Après un siècle un quart de colonisation de notre pays, le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 a fait entrer de plain-pied, le peuple algérien dans l'une des Guerres de Libération les plus héroïques de l'Histoire, avec son lourd bilan de plus d'un million de martyrs, résultant de la répression criminelle de masse, déployée par les armées de l'occupation coloniale française, soutenues par la machine de guerre de l'Otan. De lourds sacrifices, qui ont été à la mesure des immenses aspirations du peuple algérien à la liberté, à la dignité et au progrès social et culturel, étouffés par la longue nuit coloniale. Malheureusement, force est de constater aujourd'hui, 60 ans après, que ces aspirations ont été trahies ; tout comme ont été trahis les serments des valeureux Chouhada et des authentiques Moudjahidine et que notre indépendance est restée purement nominale, du fait de sa confiscation dès 62 par un régime politique illégitime qui ne cesse de se renouveler, en se nourrissant de sa propre dégénérescence, à la fois biologique, politique et surtout morale. D'où la profonde léthargie socio-politique et ce statu quo mortel qui s'étendent à présent, telle une sinistre nuée pleine de menaces, sur l'ensemble du pays, en frappant aussi bien le semblant d'Etat et ses Institutions factices que les élites et le peuple profond, en particulier les catégories les plus humbles et les plus fragiles de notre société. Au point où, nous nous estimons aujourd'hui légitimement fondés à nous interroger publiquement sur l'identité et la nature réelles de l'entité quasi clandestine – intérieure ou extérieure – qui exerce le pouvoir de fait dans notre pays ; un pays où rien ne semble pouvoir arrêter l'orgie des dépenses publiques incontrôlées, des détournements de deniers publics et des pillages quotidiens du patrimoine national, dans l'impunité la plus totale, par une oligarchie insatiable de clans et de personnages – civils et militaires confondus – qu'aucun sentiment de nationalisme, de morale ou d'intérêts supérieurs de la nation ne semblent arrêter. C'est à la lumière de ce terrible constat, que nous, algériens et algériennes, au sein du mouvement citoyen qu'est le Congrès du Changement Démocratique – C.C.D. – nous lançons un appel individuel à tous les hommes et à toutes les femmes d'honneur dans ce pays – et Dieu merci ils sont la majorité – à quelque échelon qu'ils se trouvent, civils ou militaires, vivant dans le pays ou exilés, qui s'enorgueillissent de leur qualité de citoyens et de citoyennes algériens, de toutes générations et de toutes conditions sociales, toutes sensibilités idéologiques et/ou culturelles confondues, afin qu'il prennent toute la mesure des menaces graves et potentielles qui pèsent sur notre pays, son indépendance, sa sécurité, son unité territoriale et ses ressources, du fait du régime en place. Un régime politiquement illégitime, biologiquement sénile et moralement discrédité aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, de par ses graves forfaitures ; un régime totalement inapte à assurer « a minima » les missions essentielles d'un Etat qui se respecte, c'est-à-dire la sécurité nationale, l'ordre public, la paix civile, la justice sociale et la direction permanente des affaires publiques et des intérêts supérieurs d'un Peuple de près de 40 millions d'âmes et d'un Territoire de près de 2 millions et demi de Km2. La situation de pourrissement socio-politique et institutionnelle que nous vivons aujourd'hui et qui constitue un danger mortel pour l'indépendance de notre pays, l'unité de notre peuple et l'intégrité du territoire national, cette situation a atteint des seuils qui augurent de l'imminence d'une explosion sociale en chaine et d'un véritable tsunami qui seront totalement incontrôlables. C'est pourquoi nous demandons à toutes les consciences patriotiques, sans exclusion ni exclusive, d'unir leurs efforts pour imposer la fin du régime politique en place, ainsi que la fin de l'impunité, des privilèges et des immunités que se sont arrogés ses oligarques – civils et militaires confondus – qui se sont placés au-dessus du Peuple et des Lois. Ce sera l'honneur de cette frange importante de la haute hiérarchie restée saine, propre, intègre et patriote, au sein de l'Institution militaire, que de peser de tout son poids, pour briser cette malédiction de l'argent et de la corruption politique et morale qui entraine irrésistiblement notre pays au chaos et à l'éclatement. Ce sera son honneur aussi, que d'accompagner dans l'Ordre, la Paix et la Justice, une authentique Transition démocratique de l'Algérie vers le statut d'un Etat digne de ce nom, respecté à l'intérieur et à l'extérieur ; un Etat d'égalité réelle des droits et des devoirs entre les citoyens ; un Etat d'où seront bannis la « hogra » et l'exclusion, l'impunité et l'injustice, par-delà les considérations d'ordre culturel ou régional, idéologique ou politique. En un mot, un Etat de Droit et des Libertés Démocratiques authentique. La Souveraineté nationale, l'unité du peuple algérien et l'intégrité de notre territoire sont au-dessus des fausses considérations d'un « légalisme à sens unique », devenu un véritable instrument d'asservissement de tout un Peuple, par une caste restreinte d'oligarques corrompus et anti nationaux, qui se sont délibérément mis au service d'un Ordre mondial apatride auprès duquel ils prétendent puiser une légitimité qu'ils ne peuvent avoir de leur propre Peuple. Algérie le 1er novembre 2014 P/ le CCD Abdelkader DEHBI Salah-Eddine SIDHOUM Mohamed MAIZ Samir BELATECHE * facebook * twitter