Communiqué du CCD – Congrès pour le Changement Démocratique Encore une fois le sang de nos compatriotes a coulé à Ghardaïa, en ce mois sacré de Ramadhan dans un conflit devenu au fil du temps, un abcès de fixation assidûment entretenu par le régime illégitime dans le cadre de ses luttes intestines. Un conflit socio-politique dont l'origine exacte reste à déterminer où s'enchevêtrent des problèmes de foncier, de mafia, de trafics en tous genres et qui a engendré certains extrémismes, allant parfois jusqu'au séparatisme, que le pouvoir et ses relais « médiatico-intellectuels » cherchent à nous présenter, tantôt comme un conflit ethnique, tantôt comme un conflit religieux. Sans jamais aller au fond de ce problème, éminemment politique, en vue d'une solution adéquate, équitable et durable Nous tenons avant tout à nous incliner devant la mémoire de toutes les victimes de l'inconscience et de la bêtise humaine. Cette région et sa population connue pour son calme et sa pondération, des apprentis-sorciers semblent depuis quelques années, vouloir en faire leur laboratoire de la fitna, chaque fois que le régime est en danger ou que des dissensions apparaissent en son sein. Rappelons-nous des événements de Berriane en 91, Ghardaïa en 2004, Berriane encore de 2008 jusqu'à 2011. N'hésitant à plastronner d'avoir « réglé » – du moins en paroles... – des conflits régionaux (Mali, Lybie) le pouvoir se montre incapable en revanche, de régler un problème touchant à l'une des importantes wilayas du pays, préférant le gérer au quotidien dans le cadre de ses calculs politiciens claniques. Et ce ne sont certainement pas les discours populistes menaçants, truffés de mensonges et d'impostures, éructés par des pantins politiques qui ramèneront calme et sérénité dans la région, bien au contraire ! Cet état de décomposition voulue, a profité aux extrémistes de tous bords, semant à tous vents, à travers tous les supports de communication, des discours de haine et de discorde qui – à Dieu ne plaise – n'attendent que l'étincelle fatale pour aboutir au conflit fratricide et à la tragédie d'un irrémédiable déchirement des Hommes et du Pays. Ce drame sanglant qui a endeuillé l'Algérie et pas seulement la région du Mzab a clairement démontré une fois de plus, non seulement la faillite du régime dans la gestion des affaires de la Nation, mais aussi la faillite de cette classe politique fécondée in vitro, qui toute honte bue, tente vainement de surfer sur le flot de sang et de larmes de nos compatriotes de Ghardaïa pour se positionner. Ce drame a également montré la maturité de nos concitoyens, dans leur écrasante majorité, qui ont appelé au calme et à la sagesse et qui ont déjoué toutes les basses manipulations criminelles et ce, malgré l'agitation hystérique d'une poignée d'extrémistes des deux bords, plus particulièrement sur les réseaux sociaux et dans certains discours officiels. La position du CCD est très claire. Il n'y a pas de conflit ethnique ou religieux à Ghardaïa, tout comme il n'y a pas de « minorité opprimée », comme voudraient le faire croire une poignée d'aventuriers et d'extrémistes et leurs relais Outre-Méditerranée. Il y a un seul PEUPLE, qu'est le Peuple Algérien, dans toute sa diversité politique et culturelle, qui est opprimé depuis 1962 par une oligarchie militaro-financière criminelle et antinationale. En aucun cas nous ne tomberons dans ce piège tendu par les apprentis-sorciers « boulitiques » et que n'hésiteront pas à exploiter certains réseaux d'Orient et d'Occident pour plonger notre pays dans un nouveau bain de sang, plus grave que celui des années 90, provoqué par ceux qui ont préféré défendre leurs privilèges mal acquis aux dépens de l'intérêt national. En aucun cas, le CCD ne prendra position pour telle ou telle partie de ce conflit entretenu, présenté tantôt en conflit religieux, Malékites vs Ibadites, et tantôt en conflit ethnique, Mozabites vs Chaâmbas, les uns et les autres, étant à nos yeux, des citoyens à part entière, comme tous les citoyens et les citoyennes de ce pays qu'est l'Algérie Une et Indivisible. Car, nous refusons pour notre part, de céder à la tentation de faire de nos drames nationaux un juteux fonds de commerce politicien. Et nous réaffirmons ici et avec force, que c'est le régime en place qui est responsable de la faillite nationale sanglante de notre pays ; et que par conséquent, ce régime – miné par sa corruption morale, ses contradictions politiques, son discrédit, ses conflits internes et ses compromissions – ce régime donc, est moralement disqualifié pour résoudre ce conflit, qui est d'essence éminemment politique et partant, relève d'une solution politique globale et nationale, requérant un régime légitime, issu d'une authentique volonté du Peuple souverain. En attendant, nous demandons à toutes les élites intellectuelles et politiques sincères et engagées du pays – y compris celles qui se trouvent dans les structures de l'Etat – de prendre toute la mesure du très grave danger que représentent pour cette unité de la Nation, ces manœuvres criminelles à connotations ethniques et/ou linguistiques. En particulier lorsque ces divergences suscitées s'expriment dans une conjoncture politique nationale où toutes les Institutions étatiques sont quasi paralysées par l'interminable agonie, d'un régime sénile, usé et en pleine décomposition, à la fois biologique, politique et morale et dont les différentes factions versent désespérément dans un « chacun pour soi » qui en dit long sur leur sens de l'Etat et de la responsabilité vis-à-vis de la Nation… Devant la gravité de la situation et les risques d'explosion sociale qui pointent à l'horizon, il est de notre devoir à nous tous de prendre conscience du danger qui guette notre Algérie et de prendre nos responsabilités historiques afin d'œuvrer, tous ensemble à mettre un terme à la politique criminelle et suicidaire de cette oligarchie militaro-financière qui a pris en otage patrie et peuple. Alger le 12 juillet 2015 Pour le Comité de Coordination du CCD Mr Abdelkader DEHBI Me Noureddine AHMINE Dr Salah-Eddine SIDHOUM * facebook * twitter