Nos députés ont donc adopté le projet de loi de finances et du budget pour l'année 2017 ! En une après midi ya Bou galb ! Quelle efficacité ! Et notre cher journal Elmoudjahid de nous préciser que « les voix pour l'adoption du texte de loi se sont traduites par un grand « oui » de la majorité des membres de la chambre basse du Parlement. ». Ham Idhahak ou ham ibekki ! Ham Idhahak pour ce grand « oui » qui prouve l'adhésion massive des « représentants du peuple » à cette mascarade, appuyé par le ministre des finances qui déclare, tout fière, que le « Le projet de loi de finances de 2017 contribuera à « pérenniser » la croissance économique tout en préservant le pouvoir d'achat des citoyens en dépit des augmentations des taxes prévues... ». Ya azah !!!! En effet, le pouvoir du citoyen sera préservé si l'on croit ces quelques chiffres rapportés par nos médias : – augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui passera de 17% à 19% pour le taux normal et de 7% à 9% pour le taux réduit ; – la location des habitations à usage individuel est soumise à un nouveau taux d'IRG à 10% alors que le taux de 7% demeure applicable aux revenus provenant de la location des habitations à usage collectif ; – les tarifs du permis de construire passent d'une fourchette actuelle de 1.875 DA-50.000 DA à une fourchette de 3.000 DA-75.000 DA pour les constructions à usage d'habitation et passe de 50.000 DA-150.000 DA à 75.000 DA-225.000 DA pour les constructions à usage commercial ou industriel ; – les tarifs des certificats de conformité passent à leur tour d'une fourchette de 1.000 DA-12.000 DA à une fourchette de 1.500 DA-18.000 DA pour les constructions à usage d'habitation et de 6.000 DA-20.000 DA à 9.000 DA-30.000 DA pour celles à usage commercial ou industriel. – la taxe intérieure de consommation (TIC), est augmentée pour certains produits dits « de luxe ». La TIC passe ainsi pour la partie fixe de 1.260 DA/kg à 1.760 DA/kg pour le tabac blond et à 2.470 DA/kg pour les cigares. La TIC augmente par ailleurs à 30% pour d'autres produits de luxe comme les véhicules tout-terrain et les cylindrés supérieurs à 2.000 cm3 et inférieurs à 3.000 cm3 ; – augmentation des tarifs actuels de la Taxe sur les produits pétroliers (TPP) de 1 à 3 DA/litre respectivement pour le gasoil et les trois types d'essence. Ainsi, le prix de vente en détail de l'essence normale sera de 32,47 DA/litre (+14,11% par rapport au prix actuel), celui du super à 35,49 DA/litre (+12,94%), celui de l'essence sans plomb à 35,08 DA/litre (+13,08%) et du gasoil à 20,23 DA/litre (+7,85%), selon le PLF. – Institution d'une Taxe d'efficacité énergétique (TEE), applicable aux produits importés ou fabriqués localement fonctionnant à l'électricité, aux gaz et aux produits pétroliers. Avec ces augmentations, nul ne pourra douter que le pouvoir d'achat du citoyen sera préservé Said El-Wazir ! Ham Ibekii parce que cette Loi était prévisible ! Comme beaucoup d'autres, nous n'avons pas cessé de le dire et l'écrire. Un pays dont l'économie repose depuis des décennies sur la rente énergétique n'est pas crédible ! Près de 96 % de nos exportations reposent sur le pétrole et le gaz ! Faut-il alors s'étonner des conséquences de la baisse des prix du pétrole sur notre économie quand cet effondrement des prix atteint les 70 % en quelques mois ? Nous nous rapprochons de la situation du Venezuela dont le peuple vit le martyre depuis deux ans ! Sans les réserves de change accumulées, nous aurions certainement retrouvé la même configuration que les années 80 et peut être le peuple dans la rue ! Plus de 750 milliards de dollars de recettes énergétiques ont été engrangés sous le règne de Bouteflika ! Un chiffre qui donne le tournis. On peut compter sur le bout des doigts les grands projets d'investissement permis par cette manne : autoroutes, tramways, logements, communications... et la grande mosquée d'Alger ! Cette manne a surtout servi à assurer la paix sociale par un financement excessif et démagogique des projets ANSEJ pour les jeunes, du soutien des produits de première nécessité et la toute non moins démagogique augmentation des salaires de presque tout le monde. Une politique de « Hak ! Eskoute bark ! » Un chômage qui grimpe chez les jeunes, une balance commerciale qui devient déficitaire. Un dinar devenu monnaie de singe. Le gouvernement s'apprête aussi à « dégraisser le mammouth » en supprimant un million de postes de fonctionnaires, soit plus du tiers des effectifs de la fonction publique ! De nombreux projets « faramineux » ont été abandonnés ! Tous nos voyants économiques sont dans le rouge ! Et ces douloureuses augmentations ne seront pas sans conséquences sur les zawalis. Le pouvoir fait face à une situation qui pourrait très vite tourner au drame s'il continue à clamer haut et fort que tout va bien chez nous ! Avec cette nouvelle Loi des finances et ses conséquences désastreuses sur le citoyen, dès les premières semaines de l'année 2017, l'algérien se réveillera avec une réalité : celle des chiffres ! Et peut être un Euro à plus de 200 DA au Square ! Le Quatrième mandat est celui du bonheur nous avait promis Sellal. Le cinquième sera certainement celui du « redressement » : mais pas uniquement des comptes publics ! Tous les algériens connaissent cette citation dans laquelle ils se reconnaissent « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »