26 ans apr�s celui de 1984, les Sefraouis demeurent toujours dans l�attente du nouveau d�coupage administratif. Remis sur le tapis � chaque sortie m�diatique tant�t par le ministre de l�Int�rieur, tant�t par son ministre d�l�gu� charg� des Collectivit�s locales, et partant, lors des campagnes �lectorales, par le chef du gouvernement, et m�me par le pr�sident de la R�publique lui-m�me, qui ont d�clar� tour � tour que le nouveau d�coupage administratif serait pour �bient�t�, force est de constater que le nouveau d�coupage est renvoy� aux calendes grecques. Les Sefraouis qui continuent toujours de revendiquer et de r�clamer tous azimuts un droit spoli� un certain mai 1984, viennent d�appeler encore une fois le premier magistrat du pays, afin, de rectifier les erreurs de ses pr�d�cesseurs et souhaitent voir r�parer et corriger une injustice cr��e par l'ex-gouvernement Brahimi, et dont la responsabilit� incombe au premier magistrat d'alors, Chadli Bendjedid, dans le dernier d�coupage administratif de 1984. Telle fut la r�habilitation des glorieux hommes (Benbella, Messali Hadj) ou des glorieuses villes. Si le �Chin� de Chlef au milieu des �Alif� s�explique par le tremblement de terre d�El- Asnam en 1980 et par la superstition des dirigeants d�alors, le �noun� de Na�ma au milieu des �A�n� a �t� tout simplement un oubli de l�ordre alphab�tique � la derni�re minute et dans la h�te, (entre A�n et A�n il n�y a pas A�n mais un Nif) ; mais ce �noun� restera � jamais pour nous rappeler que A�n-Sefra est le �Chahid lem yamout� de la d�cennie noire gouvern�e par les dirigeants d�alors : Chadli Bendjedid, pr�sident de la R�publique, son Premier ministre Abdelhamid Brahimi, et son ministre de l�Int�rieur M�hamed Yala et, h�las, le d�funt Rabah Bitat, pr�sident de l�APN. Le num�ro chronologique 45 d�di� � la wilaya de A�n-Sefra, entre A�n-Defla 44 et A�n-T�mouchent 46, passe subitement au profit de Na�ma. Les S�fraouis ne sont pas pr�ts � oublier ce fameux ordre chronologique 44 A�n-Defla � 45 A�n-Sefra � 46 A�n- T�mouchent, qui demeure toujours sous leurs yeux une preuve concr�te d�un droit spoli�. Les citoyens de A�n-Sefra retiendront le peu de respect accord� � toute une r�gion fer de lance ; une r�gion aussi riche, territoire militaire en 1900, anc�tre et ancienne souspr�fecture importante � la veille de l�ind�pendance ; une r�gion ayant enfant� Cheikh Bouamama, Mohamed O/Ali et les valeureux combattants de Novembre, une ville qui par son pass� a fait la fiert� de la nation alg�rienne, mais malheureusement trahie par son histoire. Depuis la nuit des temps, A�n-Sefra et ses ksour ont constitu� une entit� historique, g�ographique, sociale et culturelle que l��tre vivant a toujours choisie dans cette r�gion du sud oranais pour y installer son pouvoir et son si�ge. Les gravures rupestres et les esp�ces animales nous montrent d�j� dans la pr�histoire que l�homme et l�animal avaient choisi la r�gion pour s�y installer. Les ksour sont les lieux ou les Amazighs se sont implant�s. Les saints marabouts : Sidi-Bedehane � Sfissifa, Sidi Boutkhil � A�n-Sefra, Sidi-A�ssa � Tiout, Sidi Ahmed Tidjani � Boussemghoun nous montrent que la civilisation musulmane ne s��tait pas tromp�e. Sidi Bouamama construit sa zaouia � Moghrar, Mohamed O/Ali organise sa r�sistance � partir de B�ni-Smir, Lyautey et la l�gion �trang�re �rigent leurs quartiers g�n�raux � A�n-Sefra. C�est � A�n-Sefra que l�association des P�res Blancs construisit son �cole, l�institution Lavigerie. Isabelle Eberhardt (journaliste-�crivainromanci�re) d�c�d�e le 22/10/1904, s��tait install�e � A�n-Sefra. C�est � travers cette entit� g�ographique qui est A�n-Sefra et ses ksour que les moudjahidine de Novembre ont fait le lien entre l��tat-major de l�ALN et les wilayas historiques de l�int�rieur dans l�acheminement des troupes, des armes et des m�dicaments. C�est Bled-el-baroud des fr�res Moulay et Si-Hadri. C�est Djenien Bou Rezg, le village du chahid Lem yamout, et du camp de concentration des grands politiciens de certains pays. Les vestiges des batailles des djebels Mzi et Bouamoud (napalm � Mzi), les restes de la ligne Morice, le camp de torture de la Dzira, t�moignent encore, disent l�histoire et d�tiennent les s�quelles d�une vraie r�volution men�e par les gens de la r�gion. Pas moins de 2 200 chahids des �pop�es de Bouamama, Mohamed O/Ali, et Novembre 1954. Les chercheurs Iliou, et p�re Cominardi, les �crivains et po�tes B�namara, Za�d, B�ghdadi, Bouarfa, Safia Kettou, Bouhamida, Kh�lifi, pour ne citer que ceux-l�, ont de tout temps ch�ri A�n-Sefra. Si depuis 1962 � 1984, la r�gion a tant bien que mal pu s'accrocher au train Alg�rie avec la wilaya de Sa�da, l'ann�e de la d�centralisation fut un calvaire pour les habitants de la ville. Les pouvoirs publics de l'�poque �rig�rent dans la pr�cipitation un hameau � 30 km au sud de Mecheria, et � 70 km au nord de A�n- Sefra, en cr�ant le lieu de wilaya. Aucune approche technique, scientifique, �conomique, culturelle, encore moins historique n'a �t� prise en compte pour justifier le choix burlesque, rel�guant A�n-Sefra et sa population dans les affres absolues.Rappelons que les citoyens de A�n-Sefra ont donn� un avant-go�t du 5 octobre 1988 � cet ex- Premier ministre A. Brahimi, lors de son passage dans cette ville le 6 mai 1984, une manifestation qui ne l�a pas emp�ch� de passer la nuit dans une caserne en compagnie de son staff gouvernemental. A partir de cette date est n�e l�association du 6- Mai-1984, revendiquant toujours le statut de wilaya, et la d�fense des droits du citoyen.